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claude (---.---.139.10) 9 mai 2006 09:46

« Si ce crime avait été commis par un Belge on aurait parlé de »crime pationnel« pour un Albannais on parle plutot de »vengence« ,c’est plus percuttant »

désolé de vous contredire mais il s’agit bel et bien d’une vengeance ; pour que cela eût été un crime passionnel il aurait fallu qu’il y ait un sentiment amoureux passionné entre les trois acteurs du drame : deux hommes et une femme ;

le premier homme - l’assasin - est le frère de la femme à l’axe de ce crime ;

le deuxième homme - la victime - était le mari de la femme en question ;

pour que ce soit un crime passionnel il faudrait que le premier, soit le frère, soit amoureux de sa soeur, ce qui nous entrainerait à glisser vers une connotation d’inceste qui n’est pas le propos de la discussion ;

revenons donc à la notion de vendetta enrubannée de la jolie terminologie de « crime d’honneur » ; était ce vraiment « pour l’honneur » qui a bon dos, ou plutôt une affaire de sous - la victime qui venait d’abandonner sa femme n’était pas en mésentente de la veille, en général les problèmes conjugaux se « conjuguent » petit à petit jusqu’au point de rupture ;

la victime a peut-être été récalcitrante au niveau des compensations financières

pures spéculations de ma part mais ma modeste expérience de vie m’a bien laissé voir que les principaux motifs sous-tendants les petits ou gros conflits, personnels ou politiques trouvent leur source dans : l’orgueil, la cupidité, la soif de pouvoir de domination et, ou l’argent.

je veux terminer sur une belle histoire : lors de la guerre civile confessionnelle et politique qui déchira un petit pays du Moyen-Orient à la fin du dernier siècle du deuxième millénaire, (cela se passait autant dire Hier) dans un petit village montagnard de ce petit pays un membre d’une famille fut tué. Dans ce pays là comme d’autres du bassin méditétrannéen était appliquée la vengeance du sang pour sang à 100%. Du cercle de famille de la victime, un jeune homme, pas encore marié et donc sa lignée s’arrêtait avec lui (là-bas c’est terriblement important) ne restait que sa mère, ses soeurs et la grand-mère. les hommes apparentés (oncles et cousins) pressaient la mère de donner le feu vert à l’exécution « traditionnelle » du meurtrier. Soutenue par les autres femmes de sa famille elle a dit « NON ! » car elle ne voulait plus de sang ni de souffrance ; sa décision a été entendue et respectée, et a marqué un tournant positif dans les mentalités et donc les pratiques ancestrâles ce petit village.

les hommes voulaient tuer, les femmes ont décidé de pardonner pour briser la chaîne du deuil et de la souffrance. Plus que la force de surmonter leur douleur elles ont fait mieux elles ont eu le courage de briser une loi du talion terrible. La vendetta n’est pas une fatalité, on peut en sortir, et si des femmes ont pu le faire au sein de leur propre communauté au fonctionnement archaïque, combien cela est-il encore plus possible dans une société qui pose un cadre plus évolué ; c’est donc bien une question de vouloir.

pardonnez moi de rajouter ceci pour être honnête : j’ai cité cette histoire parce que je suis en admiration et que je sais que je n’aurais pas eu ce courage ; je ne tuerai ni pour argent, ni par orgueil, ni pour le pouvoir mais pour l’un de mes enfants OUI


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