Oui, le redressement financier est possible !
La suite à donner au rapport Pébereau va de nouveau faire couler beaucoup d’encre à la rentrée. La question rituelle qui va à nouveau se poser est : le redressement financier est-il possible ? Pour moi, c’est exclusivement affaire de volonté. De constance. Mes convictions en matière de gestion publique sont fondées sur une expérience inédite en France de redressement financier de la ville d’Alençon, que j’ai eu l’honneur d’administrer après douze ans de gestion laxiste. Même si la gestion d’une ville n’est, à l’évidence, pas comparable à celle d’un pays, les contraintes politiques, d’opinion publique, de statut de la fonction publique ou encore de rigidité des dépenses sont néanmoins identiques. Deux mois après mon arrivée à Bercy, j’avais produit un document permettant d’optimiser les observations. Aussi ai-je souhaité observer, sur une période longue (un quart de siècle), les effets de gestions diamétralement opposées. J’avais ajouté des éléments de comparaison avec le fonctionnement de l’Etat, qui révèlent sans la moindre ambiguïté qu’il est parfaitement possible, avec le soutien d’électeurs de tous horizons politiques :
- de réduire les dépenses de fonctionnement, notamment les frais de personnel
- de réduire la dette, et donc les intérêts
- de réduire massivement les impôts
- d’augmenter significativement l’investissement
A titre de comparaison, et en francs constants, sur la période 1989/2002, j’avais apporté la démonstation que :
- les dépenses de fonctionnement avaient diminué à Alençon de 8,65 %, celles de l’Etat avaient augmenté de + 6,38 %, soit 15 % d’écart
- les dépenses de personnel avaient diminué de 14 % à Alençon et augmenté de 23 % pour l’Etat, soit un écart de 37 %
- Le stock de dette avait été réduit de 42 % à Alençon ; il avait augmenté de 146 % pour l’Etat, soit 188 % d’écart
- Les intérêts de la dette avaient diminué de 68 % à Alençon et augmenté de 77 % pour l’Etat, soit un écart de 145 %
- Le produit des impôts par habitant était à Alençon de 37 % inférieur à la moyenne des villes de sa taille
- Quant à l’investissement, il avait progressé de 115 % sur la même période.
Naturellement, je ne prétendais à aucune exemplarité. Je voulais ainsi seulement témoigner que l’assainissement des comptes publics est affaire de volonté, et que pour être mené avec succès, cet exercice requiert plus de courage et de constance que de science et de discours.
J’avais adressé le document à l’époque à toutes les autorités. Le Président de la République m’avait fait une lettre charmante d’accusé de réception, en prenant le soin de me préciser, toutefois, que toutes les mesures de redressement n’étaient pas transposables à l’Etat.
Vous pouvez trouver en document joint quelques graphiques qui illustrent ces comparaisons.
Voir aussi presse de l’époque :
12 réactions à cet article
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Article intéressant, surtout de la part d’un sénateur.
Tout d’abord je tiens à commenter cette phrase : « Naturellement, je ne prétendais à aucune exemplarité. Je voulais ainsi seulement témoigner que l’assainissement des comptes publics est affaire de volonté, et que pour être mené avec succès, cet exercice requiert plus de courage et de constance que de science et de discours. »
D’une part il est difficile de comparer une commune à l’Etat du point de vu des volumes et des tâches allouées. Les comparaisons par pourcentage ne sont pas forcément les bienvenues. CEPENDANT, il est certain, compte tenu des contrôles opérés par les chambres régionales des comptes, par les lois et les cadrages, que l’ensemble des collectivités territoriales ne peuvent pas se permettre ce que l’Etat se permet (Situation de cavalerie etc...)
J’en viens donc à l’autre part qui est parfaitement juste, à savoir que l’assainissement des comptes publics est avant tout histoire de volonté.
Vous le savez mieux que moi je pense, il existe 3 leviers pour rétablir les finances : augmenter les recettes, réduire les dépenses et réduire les intérêts de la dette ou la dette elle-même. En tant qu’ex ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire je serais quand même très curieux de VOIR ce que vous avez fait durant cette période, sans parler de ce que fais M.Coppé actuellement :
1. Réduction des recettes via allégement « bouclier fiscal » profitant à moins de 10% de la population, vente des autoroutes, allègement d’impôts multiples et variés (on est dans la simplification vous dîtes ?)
2. Augmentation irraisonnée des dépenses sur tous les fronts : la liste serait tellement longue qu’il faudrait écrire un livre. Brièvement on citera les dispositifs de « bidouille » de la santé qui coûtent 3 fois plus qu’ils ne vont rapporter, la multiplication des organismes et organes « d’observation » que personne n’écoute, la sédimentation des instituions, la multiplication des plans-études-commissions, ...
Le pire sur ce point, c’est que là où il faudrait de l’argent (recherche, éducation, environnement, santé, justice...) il n’y en a non seulement peu, mais de moins en moins.
3. Réduire les intérêts de la dette et la dette elle même ? D’une part le gouvernement actuel est « élu » par les banques et majors, et d’autre part la dette ne peut s’allèger vu qu’on la creuse année après année.
J’en déduis que vos voeux sont pieux, mais qu’apparemment votre camp ne joue aucunement la carte de la réduction du gouffre financier Français. Plus encore, au lieu de donner l’exemple, le financement de l’Etat est probablement le plus désuet d’Europe.
Il suffit de voir fonctionner un ministère pour comprendre : L’argent coule à flots, les comptes réalisés par le trésor ne s’attachent qu’à la forme mais jamais au « fond ». Combien coûte l’administration centrale à Paris ? L’Etat peut-il couvrir tous les frais de déplacement, de représentation, de repas d’un haut placé ? L’Etat DOIT-IL être le « sponsor » de ses hauts fonctionnaires ? Les élus d’Etat (députés et ministres) peuvent-ils bénéficier de tous les avantages et mettre leur « salaire » en pure épargne ?
Comment voulez vous que le pays puisse changer si l’on confie des ministères des finances à des Gaymards en puissance (aucune notion de l’argent et du coût de la vie) ? Comment voulez-vous que le pays change et que les finances aillent mieux lorsque toute cagnotte doit être dépensée sur le champ et lorsque ceux-là même qui devraient défendre l’Etat en sont les premiers assassins ? Comment peut-on espérer « une amélioration » sans renouvellement des têtes, sans changements structurels, sans volonté politique, sans décision affirmée et sans volonté de réduire les excès ?
Pour ma part, la politique menée par le gouvernement actuel va à l’encontre de l’intérêt national. Elle va donc à l’encontre de vos propos et me laisse cette question amer dans la bouche :
« Vous parlez, certes, mais qu’avez vous fait quand vous étiez aux manettes ? »
Il est grand temps aujourd’hui de cesser la démagogie, et de passer aux actes. Qu’ils parlent pour vous, c’est ce que les citoyens attendent de leurs élus.
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Je comprends parfaitement que nous ne soyons pas des mêmes idées et pour apprécier que l’on respecte les miennes, ne craignez pas que je ne respecte pas les vôtres. J’ai été le premier dans mon billet à dire que la gestion de l’Etat et celle des collectivités locales n’étaient pas un exercice identique. Je m’amuse cependant à constater qu’au sein de la Commission Pébereau, à laquelle j’appartenais, celle-ci craignait que les collectivités locales dépensent aussi mal que l’Etat. Bref, ce ne fût pas le cas en Alençon, car j’ai toujours été un manique de la dépense, considérant que l’argent public n’appartient pas aux gestionnaires mais qu’il est le fruit du travail des autres et à ce titre il mérite le plus grand respect. En d’autres termes, on ne doit jamais faire avec l’argent des autres ce que l’on ne ferait pas avec le sien ! S’agissant de mes performances à Bercy, je veux bien admettre qu’elles n’aient pas été à la hauteur de mes propres espérances. Il se trouve que je n’avais pas plus de pouvoirs que ceux dont dispose un conseiller municipal de ma majorité, même quand c’est mon meilleur ami. C’est très frustrant et j’ai souvent médité cette comparaison. Enfin, je ne vous suivrai pas sur vos mélanges entre recettes, dépenses et solde. La première des préoccupations en matière budgétaire doit rester la dépense, surtout quand nous sommes champions du monde en la matière, je veux dire champions de TROP de dépenses ! Pour ce qui me concerne, je m’honore d’avoir fait admettre par le gouvernement auquel j’appartenais le principe de la norme « zéro volume ». J’ai milité pour le « zéro valeur » désormais recommandé par la commission Pébereau. Je vais prochainement ouvrir sur mon Blog, un « Rétro Blog » qui va contenir toutes les recommandations que j’ai faites quand j’étais à Bercy et qui n’ont pas été suivie d’effet. Surtout celles qui, 3 ans après, sont présentées par les experts comme évidentes. A l’époque cela ne retenait guère leur attention. S’agissant de la baisse des prélèvements, je n’y suis pas favorable tant que nous ne sommes pas revenus à l’équilibre primaire, c’est à dire à partir du moment où l’Etat n’emprunte plus pour payer l’intérêt de la dette. Par symétrie, je suis pour un plafonnement des dépenses en euros courants jusqu’à cette même étape. Pour terminer, vous me reprochez de parler et d’être moins fécond dans les faits. Je m’honore également d’avoir, avec Didier Migaud, été à l’origine de notre nouvelle constitution financière (La LOLF) qui je l’espère nous aidera à redresser notre situation. Pour ce qui me concerne, je ne trouve aucune joie dans la controverse partisane, aussi je suis plus à votre disposition pour répondre sur des sujets concrets qu’à des grands principes qui sont l’apanage des grands politiciens au nombre desquels je ne me compte pas.
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Monsieur Lambert,
Jacques Cheminade accuse le rapport Pébereau d’être un rapport mensonger :
... ils trichent. Ils mettent sous le même chapeau le remboursement d’emprunts souscrits pour financer des dépenses passées et des engagements à venir, comme le coût des retraites, en réalité couvert par les contributions sociales. En montant en épingle quelques éléments de cet endettement, ils cherchent surtout à masquer les coûts infligés à l’Etat par la mondialisation et la dérégulation qu’eux-mêmes ont promues.
Lien vers l’article complet de M Cheminade
Bien sûr, même si la dette n’atteind pas les 2000 milliards d’euros comme l’affirme M Breton, elle reste élevée et l’on ne pourra pas continuer ainsi indéfiniement. Mais la solution proposée par messieurs Breton et Pébereau est le type de politique qui nous a précisement amené à cette impasse mais en pire, c’est à dire une cure d’austérité draconienne qui ne peut faire penser qu’aux politiques catastrophiques pratiquées dans les années 30 aux Etats-Unis par Edgar Hoover et en Allemagne par Bruning. Cela ne peut que rappeler de très mauvais souvenir à quiconque connaît cette période historique.
Vous soulignez à juste titre l’importance des investissements pour pouvoir rembouser la dette. L’investissement public est un des thème central de la politique proposée par M Cheminade, mais il ajoute qu’il faut également que l’état recouvre la souveraineté monétaire afin de lancer des crédits publics à très bas taux et à très long terme pour financer les investissements nécessaires (infrastructures, recherche, ... etc). Cela suppose de sortir du système de Masstricht, ce qui ne veut pas dire renoncer à l’europe mais à la façon dont elle se construit car elle mène à une impasse. Nous avons besoin d’une europe politique basée sur l’investissement et le progrès et non d’une europe basée seulement sur l’idée d’un marché. Les négociations récentes sur le budget européen montre que l’europe telle qu’elle est aujourd’hui ne marche pas et qu’elle ne peut pas marcher.
J’aimerai avoir votre avis sur la politique proposée par M Cheminade ainsi que sur la faillite financière mondiale en cours. Jochen Sanjo, directeur de la BaFin (autorité de régulation financière allemande) a déclaré lors d’une conférence organisée par Goldman Sachs que la débacle du secteur spéculatif n’était pas une question de « si » mais une question de « quand », et de rajouter qu’il craignait que personne se soit prêt à affronter une telle catastrophe. A voir les déclarations d’Alan Grennspan, et de son successeur à la Fed Ben Bernanke, il est malheureusement bien possible que Jochen Sanjo ai raison. En effet, Greenspan a déclaré que la Fed renflouerait si nécessaire le système fiancier grâce à son "pouvoir illimité de créer de l’argent« , plus tard Ben Bernanke abonda dans ce sens et rajouta qu’il était possible de »larguer de l’argent par hélicoptère" si nécessaire. Encore une fois quiconque se souvient de la crise de 29 et des années qui suivirent devrait être très inquiet d’une telle déclaration qui traduit on ne peut mieux l’état de panique du secteur financier.
Qu’attendent les politiques pour s’emparer du problème ? C’est pourtant bien de la responsabilité des politiques et non d’organismes indépendants et n’ayant aucun compte à rendre aux politiques et donc aux nations comme la Fed et la BCE. En France, sur ce problème le silence des politiques est bien pesant (à part M Cheminade). Ils ne semblent bizarrement pas décidés à admettre la faillite du système actuel de libéralisation des échanges et de dérégulation mondialisée. Manqueraient-ils de courage ? En Italie, le parlement à voté une motion, partant du constat de l’état de faillite du système financier international et demandant que le gouvernement mène les démarches necessaires et réclame l’organisation d’une nouvelle conférence de Bretton Woods, proposition que soutient Jacques Cheminade et son ami américain Lyndon LaRouche.
J’aimerai avoir votre avis sur ces questions.
Merci par avance pour votre réponse.
Pierre Picard
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Et que sont devenus les personnels réduits ? Comment avez-vous accompagné la diminution des effectifs de votre collectivité ?
Que sont devenus les agents sous CDD dont les contrats sont arrivés à échéance ? Renouvelés pour la quinzième fois ou virés avec préavis ? Avec ou sans mesure d’accompagnement ?
Baisser les impôts c’est bien pour se faire réélire, investir c’est parfait... Mais quid du fonctionnement de ces investissements, quels emplois ont été créés ? Pour combien de temps ? Ne faut-il pas s’endetter (un peu) pour créer des richesses (et donc de l’emploi) ?
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Bonjour à nouveau,
Il m’est agréable de voir que vous êtes ouvert à des propos qui ne sont pas forcément toujours en accord avec les vôtres.
Pour ma part, je tiens à souligner, soit dit en passant, que la LOLF est une excellente chose. J’en attends beaucoup et j’espère vivement qu’elle sera un outil de rationnalisation des dépenses de l’Etat et plus encore, un outil qui permettra de discerner les branches hyper-consommatrices de crédits pour des résultats moindres (les ministères et organismes internationaux par exemple...)
Pour ce qui est de l’analyse purement économique, je suis un partisan d’un investissement fort des organismes publics. Quand je dis fort, je dis rationnel, important, et mesuré. L’investissement public est un moteur indéniable de croissance. Faut-il encore que les investissements ne soient pas faits à fonds perdus et qu’ils concernent toujours les mêmes (quid de l’attribution des marchés publics, des PPP et autres dispositions qui sont l’inverse du « Small Business Act » américain).
Vous, comme vos collègues politiques, évoquez souvent les problèmes de dépenses. Je ne crois pas qu’un budget volontaire, ou même une bonne gestion, se reflètent en jouant la carte de l’économie sur tout. En dépensant 0, on gagne souvent 0. Un bon gestionnaire est un gestionnaire qui dépense habilement, et gagne beaucoup, le tout dans de forts volumes.
L’Etat joue la carte de la dépense restreinte, du cadeau fiscal aux plus aisés et de l’entêtement dans l’erreur. Le gouvernement va dans le sens de politiques de « restrictions » sans pour autant porter le regard sur les excès criands que tout le monde constate. Alors à quand les changements ?
Vraiment, il faut arrêter l’auto congratulation. On peut avoir de bonnes idées, on peut ne pas faire ce que l’on veut, mais au moins, il faut essayer.
- Je vois que le système ANPE-ASSEDIC est un gouffre financier. Personne ne cherche à reformer.
- Le système de suivi et de remboursement de santé n’a pas de garde-fous, pas de « fichier vitale », pas de normes « plafond ». Personne n’ose dire la réalité de terrain. En parlant de normes plafond, puisque c’est cela dont il s’agit, peut-on octroyer la CMU à 100% des frais pour un RMistes alors que le SMicard à mi-temps devra se payer une mutuelle s’il veut pouvoir (sur)vivre (c’est un détail pour exemple).
- La justice et les tribunaux croulent sous les dossiers. Personne ne cherche à alléger les procédures où à déléguer les responsabilités. Bilan : des jugements 10 ans après les faits.
- L’éducation nationale et la formation supérieure connaissent une crise majeure et structurelle de fonctionnement. Personne n’ose dire que l’éducation nationale est un « mammouth » désorganisé, peu efficace et surtout très enfermé dans une bulle de « convictions préconçues ». Je ne dis pas d’affronter le mammouth de face, mais plutôt de lui faire comprendre qu’il est de l’intérêt de tous, et surtout des jeunes et de nos enfants, de réformer sur le fond, sur l’organisationnel et sur les méthodes.
- Je vois des crises annoncées au niveau de l’environnement, mais personne n’écoute les préconisations des urbanistes, des biologistes, des climatologues parce que des « ingénieurs durs » croient posséder la parole d’évangile... Ce sont eux qui ont construits les « barres HLM » ne l’oublions pas...
La liste pourrait être longue, et de toute cette liste, il y a des dépenses pour l’avenir à réaliser. On peut se serrer la ceinture, mais peut-on réellement le faire quand l’Etat gaspille l’argent et démontre chaque jour un peu plus sa capacité à ne pas savoir gérer un budget ?
Il suffit de voir le système de fonctionnement et de recrutement des ministères pour comprendre l’inadaptation profonde de nos institutions : Combien coûte l’ENA et que rapporte t’elle ? Combien coûte les inspecteurs des impôts alors que ceux-ci pourraient être formés dès la Fac ? Combien coûte chaque mois un agent de l’Etat de l’administration centrale et que produit-il en échange ? Sait-on le mesurer ?
Alors oui je suis d’accord pour réduire les dépenses, mais avant de dire aux citoyens ce qu’ils doivent faire, c’est à l’Etat de montrer l’exemple, et particulièrement à celui qui est sensé le piloté...
- Réduire les effectifs publics ? Pourquoi pas, s’il s’agit d’organisme sédimenté et sans portée (Commissariat au Plan, DATAR, CERTU...), fonctionnant en doublon (CETE-CERTU ANPE-ASSEDIC).
- Réduire les dépenses ? Pourquoi pas, s’il s’agit d’arrêter de superposer les 50 plans d’assistance à maîtrise d’ouvrage à chacune des strates du millefeuille administratif français.
- Diminuer les commandes publiques ? Pourquoi pas s’il s’agit d’arrêter de commander des études menées plusieurs fois par des acteurs différents (doublon là encore).Pour conclure, et c’est cela le plus marrant, peut-on encore nous dire que l’Etat souhaite faire des économies alors qu’il engage les citoyens à s’endetter ? N’oublions pas que la dette nationale est aussi composée de la somme de la dette des particuliers en un sens. Même si cela profite dans l’immédiat aux banques, la crise Argentine devrait nous servir de point d’ancrage à la réalité.
La conclusion est simple : Je suis le premier à dire qu’il faut rapidement rétablir les finances publiques. Mais pour cela, il faut une politique éthique, sensée, et de long terme. Actuellement nous avons son négatif, et il nous faudra bien un jour passer à la caisse...
Parallèlement, que fait l’Etat pour gagner de l’argent ? Il vend les meubles (bâtiments, autoroutes etc...), il vend les actions, il vend ses entreprises... Et après ? L’Etat sait-il mener une politique foncière ambitieuse ? L’Etat sait-il valoriser son patrimoine et tirer parti de ses friches (je pense à des casernes desaffectées en Corse qui pourraient faire l’objet de plans de valorisation) ? Bref, l’Etat sait-il placer son argent pour en générer du durable et pour compenser mécaniquement ses investissements ?
Actuellement, la réponse est plus que jamais non. Il faut des gestionnaires. Il faut des projets. Il faut du courage. Il faut savoir défendre l’Etat, parce que l’Etat c’est une part de chacun des 62 millions de Français. Tirer sur l’Etat, c’est se tirer dessus. Mais si les élus et fonctionnaires tirent eux-mêmes dessus, comment faire croire aux citoyens qu’ils ne doivent pas faire de même ?
Conclusion : Oui, c’est de courage qu’il faut en France. Oui, c’est par l’investissement et la confiance qu’on peut s’en sortir, en donnant la place que mérité les jeunes, en redorant la vie de certains séniors et en cessant de gratifier une minorité qui ne le mérite pas.
Cette conclusion est valable pour la droite comme pour la gauche. C’est une question de personnes et de choix. Ceci dit, je vous remercie pour votre participation et présence sur Agoravox. Je pense que c’est déjà en cela un très bon point que de vous mettre à portée des citoyens.
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Bravo de vous exprimer sur ce média moderne ,citoyen et républicain que représente AGORAVOX qui sort de cette presse standarisée et en voie de dépot de bilan,car déconnectée d’une réalité économique et sociale et qui cours après une cible marketing acheteur de journal qui n’existe pas en France.
Ce nouvel outil va rentrer en concurrence frontale avec cette presse et il faudra s’attendre à voir se constituer des lobbies pro-libé ou Le monde ,qui n’accepteront jamais de voir un moyen d’expression libre ,indépendant et sans aucune dette leur faire concurrence.
Attendons nous a voir prochainement de nouvelles TAXES se créer pour faire payer l’indépendance de l’internaute et « aider » par un nouvel impôt « la presse ».
Bien sur que le redressement financier est possible en France,seulement il doit s’inscrire dans une nouvelle politique de la France en matière de décentralisation et de démocratie local et régionale.
Un exemple simple Paris Ile de France :
SI nous supprimons les départements et instituons une sorte de gouvernement regionale ,dont le maire de Paris serait élue par les habitants de Paris Ile de France,nous aurions véritablement une démocratie qui prendrait en compte les besoins des citoyens de Paris Ile de France en matiere de transport,de logement,d’emploi et non ce triste spectacle de voir chacun departement tirer pour ce la jouer solo. Sans parler de cette minorité de bobos à la ville de Paris,qui sont en train de constituer une sorte de ville-bobos et il manque plus que le péage autour de Paris pour éviter que la populasse ne viennent poluer par sa présence la carte postale qui ne fait plus réver les habitants de l’Ile de France mais qui ressemble à l’administration de la ville de Paris : 100% MARKETING
Le Conseil général,c’est un conseil de notable,gracement rémunéré et qui n’ont pas un budget adapté à Paris Ile de France et non pas le pouvoir de s’opposer ou d’imposer quoi que ce soit
Donc,rien qu’ici,nous aurions énormément d’économie à faire et une meilleure utilisation des fonds publics en terme d’investissement
Chose qui n’existe pas aujourd’hui
Pouquoi les villes riches ne respectent pas les quotats de logement sociaux ?
Pourquoi centraliser les sociétés toujours dans les memes endroits (92) ?
Pourquoi les infrastructures investis toujours aux memes endroits ?
.....
Seulement pour réformer ,il faut un projet et une volonté politique dans l’intéret général,qui n’existe pas aujourd’hui.
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Je ne suis qu’un simple citoyen, mais j’ai l’impression que parfois nos hommes et femmes politiques manquent d’un élémentaire bon sens, celui qu’on appelle le bon sens des pères et mères de famille. Celui-ci nous dit tout simplement que pour diminuer les dettes il ne faut pas diminuer les recettes.
A la gouvernance de notre pays, Monsieur Raffarin a fait tout l’inverse. Il a diminué les recettes d’impôts (sans les compenser par d’autres aussi solides) et bien sûr - c’est le bon sens - la dette a augmenté.
Monsieur Lambert, en tant que ministre délégué au budget, vous avez participé à cet échec cuisant qui a amené la dette de la France à un niveau jamais atteint.
En tant que citoyen je ne vous remercie pas d’avoir ainsi méconduit notre pays. Je trouve très désagréable et même impudent de vous voir ici nous faire la leçon en osant dire que diminution - massive même - d’impôt fait bon ménage avec diminution de dette. Pire même vous semblez être fier de dire que vous avez été l’un des instigateurs de la politique budgétaire désastreuse de M. Chirac-Raffarin.
Peut-être allez-vous repartir dans vos circonvolutions explicatives de quadrature du cercle, mais croyez bien que la plupart des citoyens ici lecteurs ne seront pas dupes.
Désolé mais, là, vous avez appuyé sur un point sensible et vous m’avez mis en colère.
Am.
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Je vous réponds par courtoisie, sans espoir de vous convaincre. Simplement pour vous aider à ne pas vous laisser égarer par l’esprit partisan. Nous sommes complètement d’accord pour dire que la politique budgétaire relève du simple bon sens et que la notion du bon père de famille du Code Civil convient parfaitement aux préceptes qu’il faut suivre. Où votre propos se gâte, c’est quand vous m’accusez de vouloir vous faire la leçon. Pour ma part, je me contente d’expliquer ce que je fais quand j’ai les pleins pouvoirs. Je note que vous n’en parlez pas ! Et que vous jugez la politique du gouvernement auquel j’ai participé et que j’assume. Etant assez d’accord avec JP. Chevènement sur l’idée qu’un ministre cela ferme sa G. où ça s’en va ! Je ne me donnerai pas la peine de quelques circonvolutions que ce soit, à cette heure tardive pour polémiquer avec vous que je ne connais pas et dont je ne peux mesurer l’expérience budgétaire. Simplement, la cause de tous nos maux n’est pas dans l’insuffisance de recettes, ou pour faire plus simple, dans le fait que nos prélèvements seraient insuffisants puisqu’ils sont plus élevés que dans les autres pays en Europe (sauf les pays scandinaves). Notre catastrophe, c’est l’excès de dépenses et là nous sommes les champions de l’excès et les gouvernements qui semblent avoir votre faveur n’y sont pas allés de main morte. Si nous voulions élever le niveau de prélèvements pour effacer nos déficits, nous perdrions tous nos emplois. Je note d’ailleurs que vous semblez oublier les baisses d’impôts effectuées par le gouvernement Jospin, notamment par Laurent Fabius supérieures à celles faites par JP. Raffarin, là encore pour des raisons de compétitivité. Là où le bas blesse est que pour baisser les impôts, il faut baisser les dépenses et cela aucun gouvernement ne l’a fait depuis 30 ans ! Voilà qui pour moi clos la controverse sur la responsabilité des uns et des autres, l’urgence est de redresser nos comptes et cela supposera l’effort de tous et aussi la bonne volonté de tous, plus que la rengaine de vielles rancunes politiciennes rebattues et, selon, moi sans grand intérêt.
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Je continue sur ma lancée.
Je vous invite, M.Lambert, à lire du reste mon précédent commentaire.
En ce qui me concerne, je suis favorable à une baisse des dépenses. Cependant vous restez dans un clivage droite-gauche assez puéril, il faut bien le dire, mais que vos collègues au gouvernement ne sont-ils pas les premiers à poursuivre la politique de dépense à l’aveuglette ? La gauche a balancé l’argent par les fenêtres, c’est un fait. Mais la droite n’a rien changée, elle n’a fait que mettre ses amis sous les fenêtres sans pour autant cesser la dilapidation des fonds.
Peut-être que la LOLF sauvera une partie des meubles, mais il ne faut pas se leurrer : les principales dépenses actuelles proviennent d’une très mauvaise gestion et affectation des fonds. Il suffit de voir le coût de fonctionnement de l’Etat, justement face aux collectivités territoriales, pour comprendre. Vous le dîtes également, mais que faîtes vous alors pour changer la donne ? Que font vos alliés et camarade de parti politique ?
Pour le moment, je vois un « bouclier fiscal » dont le terme est indécent. Je vois des préoccupations liées à l’ISF, à la dénaturation de la loi SRU, à la vente aux « copains » des autoroutes, au maquillage du chômage et pire encore, à l’aide aveugle pour des contrats SANS avenir.
Je vous donne MON exemple à ce titre : Je suis diplômé Bac+5, opérationnel. L’un de mes 1er entretien s’est soldé, après 3 déplacements coûteux à MES frais (et oui à - de 25 ans vous n’existez pas dans les cases), par un sublime CAE (contrat d’aide de RETOUR à l’emploi, pas mal pour un jeune diplômé). L’offre était initialement en CDD 18 mois, dans un Pact arim. Formidable CAE, pris en charge à 90% par l’Etat. Formidable contrat sans avenir qui modifie les contrats « stables » en contrat précaires. Formidable outil statistique qui va coûter environ un SMIC par contrat à l’Etat, sans pour autant créer de l’emploi. Bien sur, dans une vision court termiste, cela créera du chiffre pour 2007. Malheureusement, je ne suis pas une main d’oeuvre gratuite et je pense valoir mieux.
Comment pouvez vous (quand je dis votre, je parle de la gouvernance atroce arrimée aux manettes depuis 1981 et surtout depuis 2002) encore nous prendre pour des « cons » à ce point ? J’ai 25 ans, je suis haut diplômé et je ne suis pas dupe. Les jeunes de mon âge ne sont pas, comme le dogme français le pense, incompétents et ignorants. Votre absence de confiance et votre défiance permanente est la CAUSE de la crise actuelle.
Faîtes des économies, mais faîtes les là où elles doivent se faire. Et quand vous baisserez les impôts, baissez les pour les classes MOYENNES et non pour une frange d’Aristocrates gagnant plus de 100 000€/an à 2 (cf propos d’un député UMP sur un exemple d’un salarié à 66000€/an de revenu...). L’immense majorité des Français vit avec des salaires inférieurs à 20 000€ nets/mois.
Il faut aussi descendre de la Tour d’Ivoire pour constater les ruines d’un système qui ne fonctionne plus.
Merci de votre participation à nouveau. Sachez que ne souhaite pas être « agressif », mais quand les choses ne vont pas, il faut le dire.
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Pour ma part je pense que le simple bon sens c’est de remetre a leur place les vrais valeurs à savoir :
L’éducation.
Le travail.
La famille.
La solidarité.
La justice.
Et de banir :
La spéculation.
L’exploitation.
La manipulation.
L’elitisme.
Le copinage.
L’escroquerie intellectuelle.
Petite question d’un idiot resté sur le clivage gauche droite ?
Chirac vous le mettez dans quel camps ?
Bonne année quand même !!
Et vivement 2007 !!
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Si je puis me permettre, je pense qu’il manque une chose essentielle dans toute cette discussion, c’est le « pourquoi faire ? ».
La dérive des dépenses ne vient-elle pas de l’absence totale de trajectoire, d’objectifs, bref de PROJETS.
Ce ne sont pourtant pas les défis qui manquent :
*éducation,
*environnement,
*santé,
*logement.
Quand seront définis :
*des objectifs concernant ces domaines,
*des indicateurs objectifs de suivis,
il sera temps de s’interesser budget nécessaire.
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Il y a un problème avant tout politique pour faire un redressement comme vous le préconisez : celui de 1958 a pu marcher, car il y avait une autorité indiscutable : permettez moi de douter de la réussite de votre plan dans le contexte actuel...
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