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L’indépendance et la représentativité syndicales demandent bien plus que la fin d’une caisse noire

Yvon Gattaz, ancien patron des patrons, appelle à une « révolution » de ce financement, dont le rapport Hadas-Lebel constatait en 2006 « l’opacité ». Mais M. Hadas-Lebel ne parlait pas de caisse noire, il parlait du reste, des financements connus publiquement, et qui semblent ne valoir guère mieux. Il faudra bien une révolution pour que renaisse la démocratie sociale - le sauvetage de la Sécurité sociale et l’efficacité de la formation professionnelle en dépendent, disait François Bayrou dès 2005. Le « choc de confiance » suppose que les Français puissent... avoir confiance dans leurs représentants, dans les acteurs publics, dans l’expression publique.

M. Gautier-Sauvagnac l’affirme et ses prédécesseurs à la présidence de l’UIMM le confirment : il y avait bien une caisse noire, nourrie de dizaines ou centaines de millions d’euros, destinée à « fluidifier les relations sociales » - M. François Ceyrac, ancien patron des patrons, précise : « donner des aides en espèces à divers partenaires dans la vie sociale ». Mais les personnes morales auxquelles la loi n’imposerait pas de tenir une comptabilité, pourquoi auraient-elles besoin d’espèces ?

Huiles syndicales _ et pétards patronaux

Selon M. Yvon Gattaz, qui avait été le successeur de M. Ceyrac : « Depuis 1884... il y avait une caisse qui alimentait les syndicats... ça mettait de l’huile dans les rouages parfois un peu rugueux dans les négociations sociales... Les cotisations des syndicats représentent peu de choses dans leur budget. Et il fallait bien compléter, il faut bien qu’elles vivent ces fédérations » (à quoi Jean-Claude Mailly, de FO, répond : « Je suis content de voir qu’à son âge il fume encore des pétards ». Vivement un test). Et il faut sortir de ce modèle, selon M. Gattaz : « il faut revoir complètement le mode de financement des syndicats, c’est le moment ou jamais de faire la révolution en France » dans ce domaine. En plus, il revendique l’avoir déjà dit il y a un quart de siècle : « Je pense que c’était un moyen de financement pas clair du tout, tout à fait glauque, inavoué et tacite. C’était l’omerta, personne ne devait le savoir. Il fallait bien qu’un jour ça éclate. Je l’avais d’ailleurs annoncé quand j’ai été élu... en 1981 président du CNPF. » C’est là que des journalistes ressortent le rapport du conseiller d’État Raphaël Hadas-Lebel, en mai 2006, intitulé « Pour un dialogue social efficace et légitime : Représentativité et financement des organisations professionnelles et syndicales » (PDF).

Le rapport Hadas-Lebel : _ constat de dysfonctionnements multiples

Pourtant, si ce rapport parle bien « d’opacité », nulle part il ne laisse entendre un circuit de financement du patronat vers les syndicats. S’il fait référence à un circuit illégal... il s’agit du détournement de fonds de comités d’entreprise : « ... Les analyses qui suivent n’évoquent pas certains financements ou apports de moyens regardés comme illégaux, comme ceux issus du fonctionnement des organismes de représentation du personnel − et des œuvres sociales qui leur sont rattachées − qui ont été révélés dans le cadre de plusieurs affaires récentes. Elles ont pour objet de présenter l’ensemble des informations disponibles, sans pour autant prétendre à épuiser la réalité du financement des syndicats. » (p. 56). Laissant de côté ces circuits illégaux, le rapport Hadas-Lebel s’attaque aux deux principaux circuits légaux de financement des syndicats, cotisations mises à part : - le prélèvement d’un pourcentage des fonds de la formation professionnelle, soit de l’ordre de 40 M€ ; - les décharges de service dans les ministères, qui représentent à elles seules près de 160 M€ pour 5 300 postes ; il s’y ajoute les autres fonctions publiques, services publics, entreprises privées (sans « aucune base juridique » dans ce dernier cas, p. 116). Ce type de décharge est une singularité française - à l’exception de l’Italie pour 3 000 postes du secteur public. Pire, la répartition de ces financements entre les syndicats se fait selon une clé fixe, indépendante de la confiance que leur font les salariés à un moment donné. Alors que propose le rapport ? Rien. Plus modestement, il rappelle « l’idée... parfois évoquée de calquer le mécanisme de financement des organisations syndicales sur celui des partis politiques ». Alors comment mesurer leur représentativité ? Le rapport envisage le système consistant à comptabiliser les suffrages obtenus aux élections de délégués du personnel (même principe que pour le financement des partis politiques) : apparemment simple et cohérent puisqu’on aurait en même temps des chiffres de représentation par entreprise, par branche et pour l’ensemble des salariés. Mais Raphaël Hadas-Lebel conclut que ce serait complexe. Pour envisager d’autres solutions, comme la tenue « d’élections de représentativité » spécifiques, suggestion de certains syndicats.

Redonner une chance _ à la démocratie sociale

Quelle que soit la solution retenue, c’est plus qu’une caisse noire qu’elle devra remplacer. C’est un système de financement si contre-productif qu’il vicie toute la démocratie sociale, comme le disait François Bayrou, le 20 octobre 2005, dans son discours sur les « racines du mal français » : « Tout le monde sait... que l’organisation de deux domaines majeurs de la vie de la nation, sa Sécurité Sociale et son système de formation continue, est entièrement irréformable, entièrement obérée par le partage prononcé il y a plus d’un demi-siècle. Tout le monde dit avec un air entendu, en se poussant du coude, qu’il est fort dangereux d’aborder ces questions. Et tout le monde dit vous savez bien pourquoi... Vous savez bien pourquoi..., je vais le traduire en français : parce que le financement des grandes centrales syndicales, laisse-t-on entendre, et leurs emplois, comprenez leurs emplois fictifs, dépend de leur mainmise sur les organisations qui sont censées régir les deux grands domaines en question. C’est pourquoi il ne pourra y avoir de légitimité indiscutable que quand cette question du financement de la vie syndicale aura été traitée. Il ne peut y avoir autonomie [de la société face à l’État] que s’il n’y a pas de soupçons... sur l’équilibre interne et la transparence de ces grands systèmes de représentation que sont les syndicats. » Pour ceux qui espèrent un « choc de confiance », voilà une grande mission : sortir la France d’une « société de défiance » nourrie par l’acceptation de la corruption (selon Pierre Cahuc et Yann Algan), pour « bâtir une société de confiance ». Confiance, le mot préféré des investisseurs et des employeurs, des journalistes et du public des médias, des militants et des salariés... Un mot clé pour notre développement durable.


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12 réactions à cet article    


  • Servais-Jean 18 octobre 2007 18:06

    La caisse noire du Medef servait peut être aux syndicats ouvriers qui en avaient besoin pour fonctionner,mais elles servait aussi dans le milieu des Députés et Sénateurs.Un projet de loi ou un ammendement préparé par le medef avec en plus une belle enveloppe,a plus de poids dans la main d’un élu.

    France-Info ce mercredi.


    • ddacoudre ddacoudre 20 octobre 2007 23:45

      Bonjour Frédéric.

      Bon article mais idéaliste, ce qui n’est pas un reproche car je le suis assez souvent car chacun à bien besoin de croire pour avancer.

      Je ne vais pas faire un retour sur l’historicité du syndicalisme, mais seulement rappeler une inégalité sans laquelle les jugements que l’on peut avoir deviennent indécents. Cette inégalité est celle des possédants institués par la révolution bourgeoise française, seul ceux qui disposaient d’une richesse on pu acquérir les biens distribués par la république, et protégé par elle au nom de la propriété privé.

      Cette inégalité c’est poursuivit sans que jamais un gouvernant, un patronat ni mette fin. Ceux qui ne possédaient pas on du louer leur force de travail au plus bas prix avant de s’organiser à partir de la social utopie dont sont sortis les syndicats et les paris socialistes.

      Alors la question est que toute organisation d’une structure qui se pérennise et se complexifie, demande des ressources financières.

      Or ce ne sont pas les salariés qui détiennent la propriété économique et donc les finances qu’il en découle.

      Or notre droit et liberté d’adhésion réduit de fait les engagements des personnes concernés par cette inégalité économique au travers du comportement égoïste très humain, pourquoi aller payer pour avoir des avantages dont je bénéficierai incidemment

      Hormis les périodes fastes de 36 et d’après guerre les adhésions dans les syndicats et partis politiques sont minimes. C’est-à-dire les lieux où l’on participe aux affaires du pays sans disposer de mandats électifs.

      Tout les responsables et tous les acteurs monde socio économiques les patrons, les syndicats, les partis et les gouvernants successifs savent donc que les adhésions sont insuffisantes pour financer l’activité des acteurs sociaux du pays.

      Corrélativement nous sommes passé d’une activité artisanale à une activité professionnelle demandant beaucoup plus de personnel pour assurer toutes les représentations exigées par les politiques contractuelles. Les gouvernants ont fait face en mettant en place des délégations d’emploi, et s’il était nécessaire des emplois dits fictif, le patronat a suivit dans une moindre mesure plus particulièrement dans les grandes entreprises.

      Egalement la demande des salariés en information en aide croissaient dans le même temps que leur adhésions stagnait, voire diminuait avec seulement quelques soubresauts durant les années 80 et un éparpillement à la suite du phénomène des coordinations.

      Ainsi ce que ne voulaient pas consentir la population soit par l’impôt ou l’adhésion cela se fait indirectement, on the grounds, par l’état et le patronat ou par l’intermédiaire d’institution comme la sécu qui rappelons le n’appartient pas à l’état mais aux employeurs et salariés (L’État exerce un droit de regard sur la gestion des organismes nationaux (gestion qui ne dépend pas de son budget). On parle alors de Tutelle de l’État à l’égard des organismes de sécurité sociale).

      Je ne sais comment le qualifier, l’ignorance, égoïsme, l’inconséquence, une volonté de ne pas vouloir savoir, le « jemenfoutisme », une immaturité citoyenne ou politique d’une grande partie de la population qui ne peut pas ne pas savoir que chacun des emplois et couvert par un droit du travail et des accords de branches (convention collective) et d’entreprises qui sont le produit soit de conflits, mais aussi d’une quantité incroyable d’heures d’activités de millions de réunions et autres justifiants un personnel permanent rémunéré en plus du gigantesque bénévolat d’une minorité des adhérents peu nombreux, et cela est aussi exact dans une moindre mesure pour les partis politiques.

      Le dilemme était donc ou trouver les financements qui croissaient du fait de la demande alors que les ressources directes (adhésions se réduisaient).

      Nous connaissons l’utilisation d’une partie des ressources du 0,2% des frais de fonctionnement des Comité d’entreprises et plus, mais d’autres acteurs avaient aussi intérêt a ce que les acteurs sociaux garants de la démocratie et de la stabilité conventionnelle ne périssent pas sous l’effet de l’immaturité citoyenne.

      L’état qui fournit du personnel plus des fond par la formation, et le patronat qui, pour d’une part dans un premier temps lutter contre le communisme, tout en conservant des interlocuteurs crédibles pour maintenir la politique conventionnelle base d’un encadrement des conflits et ensuite contenir le dépérissement de cette même politique faire à mesure que la dégradation de l’emploi et la disparition du communisme lui donnait des assurances quand à la docilité des salariés.

      En ce sens la condamnation d’acteurs comme Jupé ou Emmanuelli est une véritable honte de l’immaturité et de la stupidité d‘une rancoeur mal placé. Bien au contraire ils auraient du être remercié pour service rendu à la nation, puisque les citoyens ne sont pas assez matures pour y concourir eux-mêmes.

      Vont-il une fois de plus se laisser embarquer par les faiseurs d’opinion qui depuis des années condamnent par le dénigrement tout ce qui garantie la démocratie laïque ; l’administration, (les fonctionnaires comme ils disent), les partis qui regroupent l’expression des sensibilités, les institutions d’entraide et de solidarité (sécu, anpe, assedic etc.), tout ce qui maintient la cohésion citoyenne dans la démocratie laïque avec les organisations syndicales.

      Le droit de dire tout ce que l’on veut est permis mais devant la complexité de nos sociétés qui les rend fragiles il est quasiment interdit d’être populiste à ceux qui ont l’intelligence de leurs compétences acquises dans de grandes écoles et qui ne sont pas ignorant de ses conséquences.

      Dans cette hystérie du négativisme ambiant sur tout ce qui est « institutionnel » pour solutionner les dessous supposés illégaux (le droit de chacun de financer qui il veut avec ses fonds) pour ne cacher que les insuffisances de notre aptitude d’être des citoyens responsables capable d’assumer le coût de notre vie sociale en toute clarté en demandant à tous les acteurs d’y participer.

      Nous faisons exactement le contraire nous sommes toujours entrain de nous plaindre du coût de notre activité sociale en demandant la réduction des impôts la réduction des charges, mais quel est ce monde d’irresponsable que nous fabriquons prêt à envoyer en prisons ceux qui ont suffisamment de lucidité pour organiser même parfois en marge de la légalité le financement et le fonctionnement humain d’institution indispensable au pays car il n’y a aucun parallèle à faire avec un enrichissement personnel, si ce n’est la déconvenue de quelques employeurs qui réglaient par le biais d’une cotisation ce qu’ils refusaient par les charges directes dans leurs entreprises, et les salariés par l’impôt ce qu’ils refusaient par l’adhésion.

      Alors quand l’on est faiseur d’opinion il y a un certains nombres de fondamentaux à connaître pour ne pas claironner l‘hallali et entraîner les plus ignorants à la curée.

      Ce dernier commentaire ne concerne pas ton article mais tous ceux qui vont s’engouffrer en inquisiteur dans ce secret de polichinelle. Mais indépendamment d’une clarification qui va entraîner un financement que paieront de toutes les manières les salariés directement ou non, qui y a intérêt ?

      Quand l’on fait le tour de nos propos il y a de quoi s’interroger, les patrons des voyous, les partis des pourris, les fonctionnaires des glandeurs, les salariés des fainéants, les syndicats des profiteurs, les citoyens des criminels en instance de fait divers et dans ton article tu parles de confiance, bien sur la vie en société repose dessus celles de ses acteurs, et chaque citoyen en est un en particulier.

      alors il faut faire attention quand l’on parle de corruption, et ne pas confondre les éventuelles dépendances ou retours d’ascenseur ou les connivences de financement d’une structure avec la corruption d’un ou plusieurs individus qui en bénéficient à titre personnels.

      quand à la représentativité celles des administrateurs des organismes de sécurité sociale regroupe tous les salariés.

      De plus je t’avoue que l’autonomie de la société face à l’état m’a laissé pantois. Dans mon éducation il y a quelque chose que j’ai du mal comprendre quand l’on m’a expliqué que l’État était la représentation de la souveraineté du peuple, et en cela je ne vois pas comment la société se rendrait autonome d’elle-même.

      Sauf au travers du libéralisme qui est que les possédants ne veulent pas que le peuple par l’intermédiaire de l’État légifèrent dans leurs affaires économiques. Mais dans ce cas cela signifie que ce sont les possédants qui se considèrent comme représentant la société.

      Merci pour ton article.

      Cordialement.


      • ddacoudre ddacoudre 20 octobre 2007 23:50

        Désolé pour les fautes j’ai fait une mauvaise manip pour leurs corrections.

        cordialement.


      • FrédéricLN FrédéricLN 21 octobre 2007 10:52

        Merci pour ce commentaire, pour son ton et les informations qu’il contient !

        Il a le mérite de distinguer clairement deux conceptions de la démocratie (sociale en particulier).

        L’une est « démocrate par délégation » : le citoyen est supposé immature, il « faut bien » que l’Etat (dont il a élu la tête) se charge de tout, au nom d’idéaux laïques, y compris de financer par de multiples canaux qui ce aurait pu/du être les organisations de citoyens (syndicats). D’où votre étonnement ou incompréhension devant l’idée d’autonomie de la société par rapport à l’État. Permettez-moi de qualifier cette conception de « socialo-communiste », car elle est précisément au point commun entre socialisme et communisme (d’État, façon soviétique).

        La mienne est démocrate tout court (ou tente de l’être). C’est aux citoyens d’avoir le pouvoir sur l’État et les organisations en général, non l’inverse. L’élection de la tête de l’État n’est que l’une des modalités de ce pouvoir. Cette conception donne un grand rôle aux organisations collectives, qui permettent de poursuivre ensemble des buts supérieurs à ceux qu’un individu seul peut atteindre (conception grandement différente du libéralisme ! pour qui l’organisation collective ou le service publics sont des ennemis, voire des contingences subies avec douleur).

        Dans la conception démocrate, les règles de la vie collective ont une importance essentielle. Nous sommes convaincus que les modalités de financement d’un média, d’un syndicat, d’un parti, d’une entreprise ... sont loin d’être anodines, qu’elles déterminent au contraire en grande partie son action. Loin d’être une conception « idéaliste » comme vous le prétendez, il me semble que c’est d’un réalisme cru ... smiley


      • ddacoudre ddacoudre 21 octobre 2007 23:26

        Bonjour frédéric.

        Si tu le permets je poursuis un peu cette discussion.

        Tout d’abord je n’utilise pas le terme immaturité péjorativement mais bien dans le sens, où l’on ne peut pas réfléchir sur et avec les données que l’on ne possède pas, parce que bien que disponible la personne n’y a pas trouvé un intérêt ou n’a pas été incitée d’acquérir les éléments qui constituent une élévation de savoir, qui suit l’âge en fonction de son vécu, et de l’intérêt que l’on trouve aux affaires économiques et publiques de sa propre existence et de celles du pays dans lequel on dispose du pouvoir d’électeur.

        Il n’y a aucune obligation en cela, mais il est bien évident que l’absence de données sur la complexité des relations humaines dans les pouvoirs des intérêts particuliers et collectifs des personnes pour participer ou conduire les affaires politico économico financières conduit à ce que l’on appelle une immaturité politique.

        Il n’y a donc jamais rien de méprisants dans mes propos et je crois que tu l’as saisi.

        Sur le fond nous savons, par l’histoire de nos mœurs si variés, que nous ne naissons pas démocrate, nous ne naissons pas laïque, et encore moins vertueux. Cela se traduit par la recherche permanente d’une quête de règles contenant la liberté arbitraire (faire ce que l’on veut) pour établir celles d’une liberté positive (us et coutume plus droit positif réformable).

        Cette quête nous a conduite à la démocratie qui si elle veut dire la souveraineté du peuple, dans les faits ce traduit comme tu le soulignes par une délégation de pouvoir confié à une minorité de citoyens qui ont chacun d’eux abandonné une partie de leurs idées singulières pour se regrouper autour d’idées partagées par une majorité d’entre eux au sein d’un groupement (partis politique) dont c’est l’activité principale que de proposer des options politiques au nom des citoyens qui se sont regroupés dans ces partis et qu’ils soumettent à des dates régulières au choix de tous ceux qui avec leur raisons ne se sont pas fait entendre dans ces lieux.

        Ceci afin d’induire une stabilité viable pour ne pas conduire à l’aporie où 60 million de français en droit de se présenter aux élections de leur choix conduiraient à une impasse, comme la permanence référendaire conduirait à son désintérêt et à une impossibilité de faits.

        Une fois ce choix son exécution ce fait par les parlements et le gouvernement du président de la république.mais ils ne sont pas des pouvoirs totalitaires et doivent donc diriger le pays dans les options qu’ils ont fixé en tenant compte de l’existence des autres qui se manifestent par ce que nous appelons l’opposition ou pour ce qui est des intérêts particuliers par le droit d’associations professionnel, corporatiste ou thématique (lobbying).

        Alors que tu te sois aperçus qu’une frange de la population élitiste, politiques financières économiques se soient approprié l’Etat, et aient fini par considérer que la France c’était eux, sauf aux moment des périodes électorales, tient à l’évolution consumériste (pour parler du présent d’après guerre)d’une société hédoniste qui c’est dégagé du temps pour y prendre plus de plaisir à vivre que du temps à consacrer aux affaires du pays.

        J’ai vu cette évolution se dérouler, et la télé en a été un des premiers acteurs, ensuite ce fut les congés, puis les weekends. Chaque période de temps libre était sollicité par les marketings.

        J’ai également vécu la syndicalisation mais surtout le garrot de l’endettement amenuisant les conflits, tout comme les espérances dans des lendemains chantant sœur Anne je ne vois rien venir, qui aigrissent et sapent la confiance dans ceux qui se sont donnés comme vocation de prétendre guider leur pays.

        L’analyse historique des relations économiques conflictuelles générées par une république d’économie capitaliste conduit à faire le constat des socialo communistes puisque c’est de cette analyse qu’en sont sortie ces idéaux. Le fait d’être l’un ou l’autre n’invalide pas l’analyse structurelle, le cheminement des idéaux en est autre chose.

        Je partage totalement ton approche de la démocratie et le fait qu’il est des buts qu’un individu ne peut atteindre seul. Je n’oppose jamais individualisme te holisme, l’homme seul n’existe pas il en mourrait. Le raccordement de ces deux termes, l’est pour indiquer toutes les situations ou nous mettons notre activité singulière en commun. Ceci quelle qu’en soit les formes, car au travers de la notion de moyens de production, je sous-entends toute la valeur innovatrice et productrice du collectif, de la communauté, du groupe, du clan, de la famille et de l’individu en leur sein, et pour souligner un état de fait, où l’Homme Seul n’existe pas, si ce n’est que comme anachronisme qui effacerait son espèce s’il se généralisait.

        Je te joins un extrait d’un essai. Nous naissons unique mais dépendant.

        Donc, être un sujet unique porteur de notre individualité ne s’acquiert pas, nous naissons comme cela grâce à la dépendance, l’attraction de deux Êtres dont nous allons être culturellement dépendants. Nous qui tenons tant à notre individualité, imaginons-nous seul dans un espace ou tout serait uniforme, quelle que soit notre capacité individuelle : nous en mourrions. Pour vivre, il suffirait que dans cet espace uniforme il y ait une chose qui dénote, quelque chose avec laquelle il peut y avoir un échange d’information qui créerait un mouvement, qui attirerait notre attention comme nous le disons. Alors cette chose deviendrait le centre de notre existence non pas parce qu’elle a une quelconque, valeur mais parce que l’information que nous captons d’elle nous donne un repère auquel nous allons nous associer pour nous mettre en mouvement. Dans l’uniformité d’un ciel bleu, ce serait un tout petit nuage et dans une uniformité nuageuse ce serait un coin de ciel bleu.

        Ainsi la souveraineté du peuple ne se met en mouvement que face au carré de ciel bleu ou face au nuage que représente l’ETAT ? Sinon l’uniformité qui vient du fait que chacun dispose du même pouvoir dans le cadre d’un égalitarisme politique conduirai à l’inefficience par l’expression d’une liberté arbitraire qui isolerai chacun de l’autre pour être certain de ne pas être contrarié dans ses projets.

        Alors l’on peut discuter de la forme de l’intervention du peuple dans les affaires politiques cela exige un juste à propos qui ne peut pas être inventé, il ne peut que surgir de ce que l’on est en mesure d’apprendre d’un passé historique et faute de cela, de dire au moins ce que l’on ne veut pas au non de la liberté subjective.

        J’ai été attentif aux interventions de Bayrou malgré quelques difficultés pour se faire entendre. Les seuls points que je ne partage pas sont les discours sur la croissance et sur les déficits.

        Ainsi donc le pouvoir des citoyens sur les institutions ou les structures collectives qu’ils génèrent ne peut être à mon sens que sélectif de l’aptitude de l’engagement de chacun d’eux en partant de leur appris. Et comme l’apprentissage est la clé de notre évolution j’ai écrit un essai qui envisage l’éducation comme source de richesse directe par la rémunération, aux côtés d’une décroissance sélective.

        Merci pour cet échange.

        Cordialement.


        • FrédéricLN FrédéricLN 22 octobre 2007 09:02

          Merci également. Que vous reveniez sur l’historique me donne l’occasion de préciser un point. Le système actuel de financement des syndicats a été construit de la Libération (pour ce qui est de leur rôle rémunéré dans la gouvernance de la protection sociale, et pour les milliers d’emplois syndicaux payés par la fonction publique) au début des années 70 (leur rôle rémunéré dans le système de formation continue « Delors ») en passant, nous dit-on, par 1968 (pour la caisse noire UIMM).

          Mes connaissance en histoire de ces deux périodes sont tout à fait insuffisantes pour une critique avisée de ces décisions. À vue de nez, je suis même plutôt partisan du « compromis historique » PCF-SFIO-MRP au sein du Conseil National de la Résistance, qui a donné naissance à nos services publics « modernes ». Au moins, de sa version d’origine (1944-46).

          Cependant : 1- je constate que la France est le pays dans lequel le financement des syndicats est le plus vicié, fait le plus obstacle à un fonctionnement sain. Pire que l’Italie. Sommes-nous, à conditions historiques, techniques, économiques similaires, tellement moins doués que les autres ? 2- en admettant que ces compromis de 1944-1973 étaient judicieux dans une société industrielle à frontières à peu près étanches, où les denrées rares étaient le travail et le capital, ils me semblent totalement dépassés, inefficaces et contre-productifs dans le monde d’aujourd’hui - où les denrées rares sont les matières premières (dont l’atmosphère) et le temps de cerveau humain. Nous avons besoin, bien plus aujourd’hui qu’hier, d’institutions
          - réactives parce qu’elles mettront le citoyen en situation de pilote et non de passager, libératrices, au sens où elles permettront l’innovation, la mobilité, l’initiative,
          - droites, au sens où leur financement et leur gouvernance les incitent à prendre des décisions cohérentes avec l’intérêt collectif - responsables, au sens où les coûts de leur action intègreront ses conséquences pour autrui (principe responsable-payeur, par exemple avec la notion de service minimum dans les transports).

          On en est loin smiley


        • ernst 22 octobre 2007 02:43

          Pourquoi les suisses ne sont-ils pas immatures ?... Pourquoi ont-ils depuis le 14e siècle une démocratie directe qui met l’État en demeure de réaliser ce que le peuple a voté ?...

          Les suisses sont-ils plus intelligents que les français ?... Je ne le pense pas. Moins paresseux ?... Oui, ça je le crois.Comme de vilains ados, qui à vingt deux ans sont encore chez papa-maman, foutent le bordel dans leur chambre, pioncent tout le week-end avec leur copine suaf aux heures des repas et qui critiquent leurs « vieux » qui ne comprennent rien, qui ne sont plus dans le coup...Voilà les français, dont le sport favori est de critiquer l’État et bien souvent à juste titre, mais qui ne font foutre rien pour en prendre la place.

          On a l’État que l’on mérite, à ce stade de la Démocratie.215 ans déjà depuis la Terreur !... Pensez-y, Messieurs les Français !...

          Pour en revenir à l’objet litigieux, au petit détail qui la fout vraiment mal, la caisse noire, sachez qu’à Libourne, il y a quelques années déjà, on savait déjà que le « suicide » de Mr Boulin était en rapport direct avec la découverte de cette caisse et sa volonté de la voir mise au jour et de la supprimer. Racontars certainement...Mais imaginez comme ces campagnes sont reculées !... La rumeur persiste en core alors que le suicide est évident dans quinze centimètres d’eau et la gueule en compote !...

          LOrsque vous aurez la main sur les affaires de l’État, Messieurs les Français, vous n’aurez plus à vous plaindre de tels disfonctionnements car les commis seront à votre service , comme il se doit, et une telle malversation sera sanctionnée immédiatement d’un enfermement en prison de votre député fautif.Avec remboursement des sommes détournées depuis 1936...

          C’est ça, la Démocratie.


          • ddacoudre ddacoudre 22 octobre 2007 23:40

            bonjour ernst

            ce serai bien si la démocratie tenait en dix lignes et en trois suisses (de l(humour).

            durant mon activité j’ai rencontré beaucoup de salariés qui me disaient en substance que les patrons étaient des cons. Et j’ai rencontrai beaucoup de patrons qui me disaient que les salariés étaient des fainéants.

            tous comptes fait avec des cons et des fainéants nous avons réalisé tout de même de belles choses depuis 1945.

            je ne doute pas qu’il y ai des situations comme tu les décris mais elles sont l’exception qui justifie la règle. Et les suisse ne sont consulté que sur les questions essentielles.

            cordialement.


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 23 octobre 2007 11:16

            Je résume l’affaire : une loi permet aux syndicats de s’organiser et de mettre en place des fonds d’aide aux grévistes (XIXe siècle). Profitant de l’occasion, le patronat (et lequel ? Le Comité des Forges, rien que ça, des miséreux en butte aux puissants) utilise la loi, et crée un « syndicat » de patrons (1901), avec lui aussi sa caisse noire, destinée à aider les pauvres employeurs à casser les grèves en tenant plus longtemps que les méchants grévistes.

            Plus tard, ce « syndicat » a fait des petits (ou une fausse barbe, comme on veut : le CNPF, devenu MEDEF), et on prend son président la main dans le sac et la valise, et on trouve pas loin de 180 millions d’euros, ou 300, on ne sait pas bien dans la caisse noire patronale.

            Donc, logique : le MEDEF appelle à la transparence financière (mieux, il exige la transparence), d’ailleurs sa présidente n’était pas au courant, et d’urgence, et on se penche illico sur les finances... des syndicats ouvriers.

            Que les fonds secrets patronaux aient connu des ponctions plus fortes en période électorale (je parle d’élections nationales : 2002 et 2007) aux dernières nouvelles, oubliez ça, vite, vite, rien ne doit arrêter la transparence... chez FO et à la CGT, ces dangereux bolcheviques !!! Puisqu’on vous dit que c’est les méchants syndicalistes ouvriers les pourris, allez, laissez les gentils patrons tranquilles.

            Puisqu’ils demandent la transparence d’urgence, ils ne sauraient être vraiment mauvais...

            C’est vrai, quoi, c’est bien connu, dans la corruption, il faut tomber à bras raccourcis sur le corrompu, et surtout, surtout f... la paix au corrupteur. C’est comme pour l’affaire Carignon : on tape sur le maire et on laisse la Lyonnaise des Eaux tranquille.

            On se fait avoir sur cette affaire, le MEDEF détourne l’attention pour ne pas avouer qu’il a (aussi) financé des partis politiques, ou des candidats ... euh... disons... plus arrangeants avec le patronat.


            • FrédéricLN FrédéricLN 23 octobre 2007 11:37

              Merci pour ce commentaire qui donne l’occasion de le préciser : le titre de l’article porte sur tous les types de syndicats, patronaux comme salariaux. C’est bien ce qu’avait abordé le rapport Hadas-Lebel (car les financements via la protection sociale ou la formation professionnelle vont aux deux types de syndicats) et... ce que conclut apparemment Mme Parisot elle-même.

              Tiens, j’aimerais bien entendre des syndicats ouvriers plus exigeants sur la transparence des organisations patronales ! et inversement !


            • Vilain petit canard Vilain petit canard 23 octobre 2007 11:46

              Eh oui, la transparence dans les deux sens, c’est mieux, on est bien d’accord. Mais la posture moralisante de Mme Parisot m’insupporte, alors qu’ils sont pris la main dans le sac. Comme pureté angélique, on fait mieux. Et on ne me fera pas croire qu’elle n’était pas au courant, elle en fait des tonnes. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité.

              Il y a un vrai problème de financement, c’est clair, mais apprendre que les syndicalistes se faisaient (font ?) arroser par les patrons... alors là, en pleine négociation sur les retraites, ça la fiche mal.

              Une occasion pour notre Bien-Aimé Président (Que Sa Gloire Nous Illumine Encore Dix Ans) de bientôt briser un autre tabou archaïque qui immobilise la France et freine la Croisance... le syndicalisme.


            • iris 24 octobre 2007 11:13

              j’avais déja entendu que du personnel syndical salarié était payé par les patrons.. ce qui me choque c’est l’argent LIQUIDE-et l’hypocrisie et la manipulation des syndicats salariés-enfin des permanents - peut etre aussi cala servait à dédommager les patrons qui subissaient des grèves ?? Les lois bafouées n’ont pas la mème sanctions suivant leur auteur-voir le régime des réglements en espèces dans les commerce par les particuliers-les entreprises peuvent avoir des amendes fiscales- quand à l’indépendance des syndicats-c’est un leurre- tant que les salariés ne prendront pas eux-mème leurs destins en main -rien ne se passera-il faut des engagements en temps, en argent, et en communication- pour le moment les salariés ont trop peur de perdre leur emploi et leur subsistance- on est pas arrivé encore trop bas dans la pauvreté pour cela- C’est lorsque l’on a rien à perdre et plus d’espoir que l’on se révolte-voir les banlieues-

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