• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Ecosystèmes humains

Ecosystèmes humains

En réaction à de nombreux commentaires qui furent faits sur l’article « Comprendre la crise financière mondiale  » qui venait commenter l’actualité de l’économie de notre société, voici une courte tribune explicative.

L’article, en bref, avait pour but de mettre en évidence deux points : premièrement, l’interdépendance des individus dans notre société, et deuxièmement, comment un comportement individualiste - qui est normal et naturel - nous amène à une situation de crise.

Dans cette tribune, je vais tenter d’expliquer certains des points qui n’ont pas été clairs et furent la cause de nombreux commentaires.

Tout d’abord le but de l’article était de comprendre la crise actuelle dans ses fondements et non pas de fournir une interprétation financière, car cela n’aurait pas été une explication, mais une simple constatation des faits. Par conséquent, il faut s’élever au niveau des causes du fonctionnement du système, et comprendre les principes selon lesquels le système agit afin d’identifier où est le problème et ensuite il devient possible de chercher une solution.

L’interdépendance

La société humaine actuelle est organisée de telle façon que nous sommes tous liés au reste du monde consciemment ou non. La nourriture que j’achète au supermarché est le résultat d’une chaîne internationale de production - depuis la conception des produits qui peut être fait dans un laboratoire aux Etats-Unis, les pesticides qui proviennent d’Allemagne, l’engrais conçu selon une formule canadienne produit quelque part en Pologne et importer en France par une compagnie belge, etc. Tout ça, influencé par le cours du dollar qui détermine les prix des produits et influence les choix de chacun des acteurs de cette même chaîne du fournisseur.
Ces liens entre nous, au degré le plus basique, sont ce qui rend notre monde très petit. Autrement dit, un système clos, un écosystème fermé, avec lequel nous devons arriver à nous arranger si nous voulons continuer à exister.

Comment d’une situation où tout va bien arrive-t-on à une situation de crise ?

Tout est une question d’équilibre vous diront les économistes. En économie, on parle d’équilibre du marché, mais qu’est-ce qu’un marché au final ?

Le marché c’est une place d’échanges, c’est le système de relation le plus élémentaire, un lien entre les hommes, basé sur leurs besoins. Le marché est là où se rencontrent besoins et satisfaction du besoin, à savoir, consommateur et fournisseur. Marché ou écosystème, c’est ici très proche. La question est donc d’arriver à un équilibre dans notre écosystème humain. De là, nous évoluons vers un problème plus global.

Harmonie naturelle

Les chercheurs, qui analysent et étudient le monde qui nous entoure, tels les biologistes, les physiciens, les chimistes et autres, ont découvert il y a bien longtemps que la nature et tous ses éléments existent en équilibre constant. Ces éléments sont tellement dépendants les uns des autres que le moindre dommage causé peut déséquilibrer l’ensemble du système, comme on le voit par exemple, dans les écosystèmes des forêts équatoriales.

Le secret de l’équilibre de la nature est une inquiétude réciproque entre ses différents éléments. Cette inquiétude réciproque est la plus évidente dans le royaume animal : en dehors des insectes et des mammifères qui expriment clairement un comportement altruiste (singes [ref], chauves-souris [ref], etc.), on découvre également un comportement altruiste chez les amibes [ref], ainsi que chez de nombreux végétaux. Et même pour ce qui nous semble être un comportement cruel, que l’on appelle en général la loi de la jungle, la loi du plus fort, etc., nous sommes en train de découvrir qu’en réalité il s’agit d’un comportement prenant en compte l’ensemble du système et non pas d’une attitude égoïste et cruelle. A ce propos voir les travaux de Edwards Wilson [ref] notamment. Quand aux sociétés animales évoluées, on peut consulter les travaux de Goodall sur les chimpanzés pour plus d’information.

L’homme - un animal conscient

Que nous le voulions ou non, nous vivons sur terre, dans un système naturel donné, avec des attributs donnés qui influencent notre comportement et qui déterminent également la réaction du système dans lequel nous évoluons, à savoir le monde qui nous entoure, de ce même écosystème général, qui agit selon un équilibre global.

Or, contrairement aux autres créatures, les humains vont en permanence à l’encontre de cet équilibre général. Ils exploitent leur environnement, prennent du plaisir de la souffrance des autres, et se construisent sur leurs ruines.

Car chez nous cet attribut altruiste n’est pas génétique comme dans le reste de la nature, mais il est le résultat d’un effort conscient et personnel.

Ainsi, d’une part, l’harmonie d’un écosystème naturel est maintenue par l’altruisme de ces individus et, d’autre part, les systèmes que nous développons sont basés sur l’égoïsme, par conséquent ils s’effondrent. Ainsi la solution apparemment est simple, si nous n’étions pas égoïstes, les problèmes disparaîtraient.

Evidemment, les choses sont plus complexes, car le passage de l’égoïsme à l’altruisme, est déjà une autre paire de manches.

Ashlag [ref], philosophe de la première moitié du XXe a une méthode intéressante, dont il n’est pas lieu ici d’entrer dans les détails, mais néanmoins, l’idée de base est de construire les valeurs d’une société sur l’altruisme. Cela n’a rien à voir avec faire vœux de pauvreté, ni avec un système communiste, le changement n’est pas vraiment dans la structure de la société, mais dans ses valeurs, d’où l’importance de l’éducation qui peut créer un véritable changement. Evidemment, il n’est pas possible de détailler ici en 5 lignes le contenu de ce qu’explique Ashlag, mais l’idée générale est à peu près compréhensible.

Ce qu’il est important de retenir c’est que selon Ashlag, ou bien plus récemment certains chercheurs comme le Pr Erwin Laszlo [ref] proposent des solutions similaires : le changement n’est pas un changement institutionnel, ni un changement politique, mais il s’agit d’un changement au niveau de notre conscience. L’homme est un animal conscient et, par conséquent, il doit juste prendre conscience du monde qui l’entoure en sortant de son égoïsme étroit.

Cette prise de conscience est un acte libre, il s’agit d’un choix individuel pour réaliser notre humanité - en développant en nous ce sentiment de responsabilité envers le monde qui nous entoure. Il ne s’agit pas de s’abaisser au degré d’une amibe, mais de s’élever au degré d’homme.


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

7 réactions à cet article    


  • Céphale Céphale 29 novembre 2007 15:09

    @Arthur Carnet

    J’ai déjà fait un commentaire positif à votre article « Comprendre la crise financière mondiale ». Ayant lu vos nouvelles explications, j’y souscris entièrement.

    Les nombreuses critiques procédaient d’une confusion entre la fin et les moyens. Comme l’a écrit Deming : Un système [ humain ] n’existe que dans la mesure où il a un but (purpose en anglais).

    D’autres commentaires jugeaient sévèrement votre comparaison des pratiques humaines avec les pratiques animales. Or, si nous lisons bien, vous ne décriviez pas les pratiques animales pour qu’on les copie, mais comme support à une réflexion.

    Ce qui m’étonne, c’est de voir tant de gens se flatter de leur égoïsme. Cela montre à quel point la publicité commerciale a fait des ravages dans les esprits.

    Connaissez-vous le « dilemme du prisonnier » ? C’est une métaphore destinée à prouver que l’égoïsme est à la base des jeux à somme négative. Vous savez où me trouver. Si vous le voulez bien, je vous en parlerai.

    Cordialement


    • manusan 29 novembre 2007 15:50

      à la base l’économie est un outil qui sert à transformer la matière première sans trop vouloir généraliser. De ce point de vue global on peux en effet faire quelques rapprochements avec des lois naturelles, puisqu’elles vont dépendre de nos différents instincts.

      oui, mais quelles lois ? on peux penser loi de la jungle, ou plus communément appelée darwinisme dans le sens loi du plus fort ou égoisme comme le dit l’auteur. Cette théorie a permis aux financiers depuis 10, 15 ans de justifier délocalisations ou compétitivité, sans rechercher forcément la création, les nouveaux concepts naissent plus souvent dans les PME et start-up que dans les corporations (qui ont plus de moyens).

      Mais la nature est bien plus variée, il est vrai que les espèces vivantes se bagarrent souvent mais il y a aussi beaucoup d’exemples d’entre-aides mutuelles. Prenons l’homme, ce n’est pas un hazard que les premières civilisations, donc les premières économies, systèmes politiques ect .., sont apparus dans le moyen orient (iran-irak), en effet la région était riche en blé et surtout il y avait la présence de nombreux animaux domestiquable (porc, bovin ect...), la région des andes ou du mexique n’a pas pu se dévelloper de la même façon car pas de bétails utilisables pour les travaux agricoles. C’est bien la coopération mutuelle qui a permis à l’homme de batir des civilisations performantes et aux chevaux, bovin, ... de survivre.

      L’auteur parle d’égoisme comme moteur d’économie, on pourrait dire plus précisement d’instinct hiérarchique, mais ce n’est pas une fatalité, l’instinct de survie peux faire partie du moteur. La femme étant plus « sensible » à cet instinct, elles devraient en toute logique être plus présente en politique et au siège des coorporations, je parle des Femmes avec un grand F, pas de miss Maggie ou Pat Russo (Alcatel).

      Alors quoi aprés ? comme dit actias.

      Si l’économie actuelle date de la renaissance (en généralisant), l’idée a pu émergé suite à la révolution copernicienne. Bref tant que l’humanité n’est pas dans une situation de crise (problèmes écologiques ? guerres bactériologiques ? ...) ou qu’on assiste à changement radical de notre façon de voir le monde (crises spirituelles ? découvertes scientifiques ? ...), il n’y pas de raison que ça change. Je rejoint l’auteur sur la prise de concience plus qu’urgente, qui sait, ça passera peut être par le matriarqua de nos sociétés ?


      • Marsupilami Marsupilami 29 novembre 2007 15:56

        @ L’auteur

        Très bon article dont le point de vue se situe aux antipodes de cet autre qui fait un éloge immodéré et inconséquent de l’individualisme.


        • Nostrum 29 novembre 2007 16:58

          J’ai, dans un premier temps, souhaité répondre à votre réponse, mais après relecture de votre papier, j’y ai renoncé, car que dire à un « petit curé ». Vous avez la « foie », et il est impossible de débattre avec une personne qui base tous ses raisonnements sur des croyances toutes à la fois scientiste et vaguement mystique ; une sorte de bouillie « Newage », « Bouddhiste tibétain » avec un zeste « Evangélique ». Avec des penseurs comme vous, le genre homo n’est pas prêt de progresser.


          • LePetitCousin 30 novembre 2007 14:34

            Mon cher Nostromus, n’est-ce pas là vous qui faîte preuve de fermeture d’esprit en qualifiant un être vers qui aucunes paroles n’ont encore été échangées ?

            Qu’est-ce que cette vérité reflète ?

            N’est-ce pas là ce genre de comportement qui font que les pays prennent les armes les uns contre les autres ?

            N’est-ce pas vous qui abdiquez, les deux genoux par terre devant le constat de la pauvreté de l’humanité (vous étiez bien intriguer par l’article non ?)et qui pourtant d’un autre avis, ridiculisez tout ce qui a JAMAIS osé se tenir fier et droit devant l’inéquité, l’injustice, la violence et la haine ?

            Vous méprisez la foi alors que j’en suis sûr, vous ne savez même pas ce que c’est. Auriez-vous si peur de devenir un être meilleur ? Et qui a dit que les êtres ayant la foi était des êtres absurdes qui fesait le bien comme des fous ?

            Toujours déçu de ce genre de commentaire non-constructif et dans l’espérence de vous voir rebondir avec courage, Yannick.


          • Dégueuloir Dégueuloir 30 novembre 2007 03:10

            docteur en philosophie des religions vous aidera à comprendre que,comme le dit Hugo Chavez, haut et fort ,satan et ses voyous ont pris possession des US,mais pas seulement,beaucoup d’autres pays sont concernés....par ces oligarchies politico-financière malfaisantes et avides de puissance,l’homme veut se prendre pour dieu...... !


            • LePetitCousin 30 novembre 2007 14:22

              Une économie qui ne se justifie que par le profit personnel au détriment des autres devrait être illégal. Le vol n’est-il pas réprimendé dans pratiquement tous les pays de ce monde ?

              Quel genre de monde aurions nous droit ? C’est pourtant bien facile, vous n’avez qu’à imaginer le respect, la fraternité, la solidarité, la miséricorde, la longanimité, la justice, la beauté, la bonté. Et outes ces réalités, au cas où vous ne l’auriez remarquez, sont des symptômes de l’Amour.

              N’y a t’il pas à cet effet plusieurs livres et plusieurs indivius qui ont tenté de présenter la nécéssité de l’Amour ? Je peux comprendre qu’un esprit cartésien se rebute devant la notion de l’Amour car aimer fait appel à la sphère des mobiles, de l’intériorité, de l’intmité la plus profonde de l’être et non pas à des faits mesurables, quantifiables etc.

              Mais, c’est ce même esprit cartésien qui devant la facture d’une dépression se verra remonter le moral par une vieille femme inconnu ayant croisée son regard misérable dans la rue pour lui tendre délicatement un sourir. Ce même sourir qui saura allumerer dans notre cartésien un désir, un goût, un sentiment d’être, une certitude quand à sa non-solitude. Ce sourir n’est-il pas en définitive que le moyen par lequel l’Amour s’est rendu au dépressif personnage de la carte ?

              Qui pourrait oser traiter Ghandi, Jésus, Mère thérèsa de Fous pour avoir sauvés tant de vies de la misère, libérés du joug de la peur des millions d’individus, fait avancer les pauvres au rang d’êtres aimés ? Qui ?

              Même les fous n’osent pas aller contre cela, cependant, ils n’ont pas le courage d’aller au delà de la peur qui vient crystaliser se sentiment de solitude cosmique et par entraînement, ils cherchent à briller parmis les hommes au détriment des autres pour emplir ce vide de non-sens existentiel.

              Les plus riches de se monde en viennent à se prendre pour un dieu, n’est-ce pas-là une preuve suffisante pour valider l’existence de la réalité de cette sphère en l’Homme : le besoin d’être aimé ?

              Mais non, tant que l’Amour sera évincée de nos réalités de monde malsain, nous lutterons contre la vie pour combler un vide alors que la vie est en nous et qu’il nous suffit que de l’accepter intelligemment.

              Accepter quoi ? De coopérer avec quelqu’un qui nous voit, quelqu’un qui nous aime, quelqu’un qui nous veut heureux et qui connaît les lois de l’Amour puisqu’ils les a écrites. Notre Être supérieur. Refuser cela c’est détruire l’humanité puisque jamais rien d’autre ne pourra unir l’humanité.

              Accepter de regarder en soi sous la présence paternel d’un être suprême qui se dévoue corps et âme pour notre salut et notre bonheur afin de vérifier si nous avons été diffuseur d’amour au quotidien, est-ce si dur ?

              À vous lire, Yannick.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès