La Palestine, les raisons profondes de l’impasse
En évoquant le conflit israélo palestinien tout le monde parle aujourd’hui de ce qui se passe à GAZA, laquelle n’est qu’une partie de la Palestine. Certains commentateurs s’entêtent, soit par fanatisme soit par ignorance, à ne voir dans la situation présente qu’un incident passager entre Israël et le Hamas. Les USA comme la France invitent les belligérants à la retenue, à un cessez le feu et à des pourparlers.
Tout d’abord il ne s’agit pas d’un différent conjoncturel mais d’une question beaucoup plus importante, à savoir la colonisation de la Palestine par Israël. Ni les USA ni la France n’abordent ouvertement les raisons véritables du conflit. Le ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, plaide pour un cessez le feu qui selon lui doit prendre en considération LA SECURITE d’Israël et les conditions de vie des Palestiniens. Non Monsieur Fabius ! Il s’agit avant tout de la fin d’une tutelle d’une colonisation humiliante d’un peuple qui compte parmi les plus évolués du Proche et Moyen Orient. Personne N’OSE parler franchement de cette colonisation. Et quand on l’évoque on le fait timidement, à demi mots, avec beaucoup de précaution. On reste très superficiel, évasif, parlant toujours et en premier lieu de la SECURITE d’Israël. Dans le cas présent il n’est question partout que d’un cessez le feu. Un cessez le feu....et après ? Rester dans le statu quo ? Cela fait plus de 47 ans que l’on parle de paix sans jamais parvenir à un accord. Un grand nombre d’observateurs qui suivent de près la situation dans cette région, se demandent si réellement Américains et Israéliens désirent vraiment un règlement définitif du problème israélo-palestinien.
Disons le franchement, les USA et l’Europe ont de grands intérêts économiques et stratégiques dans cette région. On peut en juger par le nombre de bases militaires américaines en Arabie Saoudite et dans la plupart des pays de Golf. Washington a de tout temps combattu les régimes arabes hostiles à son hégémonie, soit directement soit par l’intermédiaire d’opposants à son solde. Sadame Housein, Kadhafi et tout dernièrement encore le président Morsi élu démocratiquement par une majorité d’Egyptiens, ont été tous balayés. Assad est dans le collimateur.
Comment se présente la situation actuelle dans tous ces pays moyen-orientaux ? Une situation explosive, chaotique. Un Irak et une Libye, déchirés et dévastés par des guerres tribales et de religion, une Syrie au bord de la ruine et une Egypte avec une dictature militaire et exposée à tous les risques d’une guerre civile impitoyable. Le reste des pays arabes est un domaine pacifié, où les intérêts occidentaux sont sécurisés.
La Palestine avec le HAMAS, son aile à la fois islamique et de gauche constitue aujourd’hui une gêne pour les USA et leur allié stratégique israël. La survie de l’Etat hébreux est un élément stratégique, absolument vital pour les intérêts occidentaux au proche et moyen Orient. Or il se trouve que ce pays est pris en tenaille entre deux Etats hostiles : la Syrie et la Palestine L’Egypte, la Jordanie et le Liban,autres voisins sont, quant à eux, des vassaux de l’Occident, acquis donc à la cause et aux intérêts américains, à l’instar des Etats du Golf. C’est là une réalité que personne ne peut contester. La sécurité d’Israël n’est donc pas le vrai problème ! Ce qui préoccupe les USA c’est la naissance d’une Palestine indépendante, pays arabe révolutionnaire et islamique qui risque de s’opposer à ses intérêts dans la région.
Plus aucun régime arabe ne remet plus en cause l’existence de l’Etat hébreux. Tout ce qu’ils exigent c’est le retour aux frontières de 1967. Mais ni les Etats-Unis ni Israël ne désirent une paix tant que le Hamas n’est pas complètement anéanti et toutes les conditions juives acceptées, à savoir l’annexion des terres grignotées sur le territoire palestinien et l’abandon de l’idée d’un Jérusalem Est où se trouve la mosquée d’ Al Qods, un lieu sacré pour l’ensemble de la communauté islamique. C’EST TOUT SIMPLEMENT LA PORTE FERMEE À TOUTE POSSIBILITE DE REGLEMENT DE CE CONFLIT. Nous pouvons affirmer ici que la dernière escalade israélienne qui a fait jusqu’à ce jour plus de 500 morts, ne s’explique que par le dernier rapprochement des deux fractions palestiniennes et la formation d’un gouvernement national, ce qui n’a pas été du tout, du goût d’Israël. Il faut noter également qu’en plus de leurs intérêts économiques au Moyen Orient, les USA et les gouvernements européens sont soumis à la pression du lobby juif présent et influent dans leurs instances élues, leurs gouvernements, leurs représentations diplomatiques et dans tous les secteurs vitaux de la vie économiques de ces pays. Les chefs de gouvernement de tel Aviv eux même ne sont pas maîtres de leurs décisions. Ils sont tenus de respecter les directives du lobby et de ne pas mécontenter les Orthodoxes présents dans toutes les coalitions gouvernementales israéliennes toujours très fragiles. Rappelons tout simplement que Yitzhak Rabin, le seul chef de l’exécutif de ce pays qui a osé aborder sérieusement la question de paix avec les Palestiniens a été assassiné.
En guise de conclusion disons que l’entêtement israélien et l’attitude équivoque voire complice des pays de l’Occident n’est pas malheureusement de nature à favoriser, à moyen comme à long terme, un règlement définitif de ce conflit qui ne fait, avec le temps, qu’attiser la haine entre les religions et à retarder l’établissement de rapports de bon voisinage entre des habitants d’une même région.
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