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Accueil du site > Tribune Libre > Une certaine vision des superproductions cinématographiques

Une certaine vision des superproductions cinématographiques

Les superproductions ne valent-elles que par l’aspect financier qu’elles représentent, est-ce justifié de les bouder sous prétexte qu’elles sont le porte drapeau d’une forme de cinéma à grand spectacle considéré parfois comme superficiel et creux ? Ne passe-t-on pas, en adoptant par principe une telle attitude, à côté d’un excellent film, car ne sont-elles pas au contraire du grand cinéma, du vrai cinéma, créé pour servir la distraction et le plaisir du spectateur, tout comme l’étaient les comédies musicales hollywoodiennes à l’époque où celles-ci faisaient fureur, ou le cinéma de Bollywood de nos jours ?

J’ai eu l’occasion d’aller voir Avatar durant les fêtes de fin d’année. Partie au départ avec l’idée de voir un film simplement distrayant, de belles images et de bons effets spéciaux, et pas bien sûr un film d’art et d’essai incitant à la réflexion, à l’arrivée je n’ai donc pas été déçue, loin de là, même si certains aspects ou passages du film ne correspondent pas au genre de cinéma vers lequel je tends à me tourner d’habitude.

J’ai, ou plutôt j’ai eu autrefois, sans doute par pur snobisme, trait de caractère dont on a parfois bien du mal à se défaire, tendance à rejeter d’emblée les superproductions, ce genre de films faits à coup de millions de dollars servant une avalanche d’effets spéciaux les plus spectaculaires possibles, dont l’un des objectifs, volontaire ou non, est de masquer une absence quasi totale de profondeur dans le contenu, et qui inondent ensuite les salles de cinéma du monde entier, faisant venir le public à coup de campagnes publicitaires tout aussi coûteuses ou presque.

Ce préjugé, quoique parfois justifié pour l’aspect parfois un peu « premier degré » ou « message un peu trop simpliste » de ces productions, a déjà failli me faire passer à côté de Titanic en 1997, que je croyais n’être au départ qu’une énième histoire d’amour impossible entre une aristocrate richissime et révoltée contre son milieu et un jeune artiste forcément fauché, naive et… digne du pays des Bisounours, (autrement dit exactement comme on les aime en France ;-) ), et que j’ai en fait adoré (l’histoire d’amour aussi, que j’ai trouvée très belle et très romantique) surtout pour la fidélité dont James Cameron a scrupuleusement fait preuve dans la reproduction du moindre petit détail historique, s’aidant notamment de photos d’époque (rescapées du naufrage, ou prises avant l’appareillage du navire), pour la construction de ses scènes.

J’aime en effet ce souci du plus petit détail, ce perfectionnisme dans la mise en scène ou le graphisme, que l’on trouve la plupart du temps dans les films américains à effets spéciaux, ou les dessins animés japonais comme Princesse Mononoké de Hayao Mizayaki, ou le très triste mais magnifique Tombeau des Lucioles de Isao Takahata, deux productions des studios japonais Ghibli, qui font de ces films ou ces Mangas animés des chefs d’œuvre dans le genre auquel ils appartiennent.

Ce souci du détail, qui représente aussi pour moi une forme de respect envers le public, fait malheureusement souvent défaut, à mon avis, dans les productions françaises, (sans aucun doute par manque de budget équivalent, ce qu’on l’on ne peut évidemment pas reprocher, mais peut être aussi par le fait d’une sorte de croyance chronique que « ça suffira bien comme ça, pas la peine d’en faire trop, de toute façon le spectateur n’aura pas le temps de capter ce détail fugitif ») mais également dans certains nouveaux dessins animés américains à base d’images de synthèse, dont les graphismes sont pour moi totalement dénués de finesse et de délicatesse, du moins pour l’instant.)

Ces super productions américaines dopées à coup de millions de dollars ne sont pas seulement le résultat d’un budget colossal, mais aussi et surtout celui du travail tout aussi colossal d’une équipe toute entière, totalement vouée à la réussite du projet à mener à bien, à commencer par le travail du metteur en scène qui doit avoir l’impression, au moment du démarrage de son projet, d’une véritable montagne qu’il va lui falloir abattre.

Pas étonnant alors qu’il ait fallu à James Cameron dix longues années pour réaliser un film comme Avatar, et c’est donc non seulement une absence de reconnaissance du travail monumental consenti, mais également une injustice par rapport à la qualité finale du film et par rapport au désir de l’équipe cinématographique, dont on sent son souci premier (fut-il même secondaire) de faire plaisir au spectateur, de lui offrir un spectacle de grande qualité, que de formuler des critiques telles que « dix ans pour pondre ça ? »

Alors jusqu’au dernier souffle de ma vie, je jure solennellement de ne plus avoir ce préjugé sur les films à très grand budget ;-), même si bien sûr certains de ces films à grand spectacle sont forcément plus réussis que d’autres. Comme pour tout autre genre cinématographique, il faut faire une sélection, lire d’abord les critiques, les positives comme les négatives, pour être plus à même de décider si l’on accepte ou non de payer la somme non négligeable de 13,50 euros (3D oblige) et d’affronter les températures hivernales et les bourrasques de vent glacial pour se rendre dans un des nombreux temples du 7ème art.

Bien sûr, on ne peut nier que certaines critiques émises sur un certain manque de profondeur de beaucoup de ces superproductions sont parfois justifiées. Les messages sont parfois distillés de façon trop simpliste. La saga Star Wars, désormais entrée dans la légende, et dont le « making of » a fait l’objet d’une magnifique exposition à la Cité des Sciences et de l’Industrie fin 2005 (sauf erreur de date de ma part), comporte elle aussi des défauts, certaines scènes de l’épisode 6 (le premier épisode tourné) me donnant souvent, par exemple, le sentiment d’être un film de propagande réalisé sur commande pour les services de recrutement de l’armée américaine.

Rien de tel dans Avatar en ce qui concerne la vision donnée de l’armée américaine, c’est même tout le contraire. « Enfin ! » a-t-on envie de dire avec soulagement ! James Cameron n’hésite donc pas à partager ses opinions personnelles, celles d’un citoyen visiblement engagé.

La caricature totale du soldat forcément balafré, si musclé qu’on a l’impression que ses biceps vont exploser comme une roue de vélo trop gonflée, au cerveau quelque peu atrophié, totalement dénué de toute forme de sensibilité, impitoyable et conditionné pour appuyer sur la gâchette et vider de façon enragée son chargeur dès qu’il repère le simple frémissement d’une feuille d’arbre, est parfaitement réussie, et sert ici le message que James Cameron veut faire passer, même s’il est présenté de façon évidente (mais on sent que c’est ici intentionnel, ce film étant destiné à toucher toutes les classes d’âge). Le reproche que l’on pourrait faire à ce genre de messages, si l’on souhaite vraiment en formuler un, serait plutôt leur absence de caractère intemporel ou universel, étant de façon trop évidente liés à l’actualité de ces dernières années.

Les messages sous-jacents introduits dans certains Mangas animés japonais, notamment ceux liés au rejet de la bombe atomique et par extension au rejet du nucléaire dans son ensemble (Nausicaa de la Vallée du Vent, de Mizayaki), sont toujours présentés de façon très symbolique, et peuvent donc être compris quelque soit l’époque (mais pas forcément quelque soit l’âge du spectateur). Cependant, on ne peut qu’espérer que les prochaines générations de spectateurs, qui auront peut être l’occasion de revoir Avatar, ne se sentiront plus concernées à l’avenir par les messages présents dans le film tels que « combattons la terreur par la terreur » qui sont très clairement et très directement énoncés par le personnage du Colonel.

Un autre reproche que l’on pourrait formuler concernant les superproductions à très gros budget comme Avatar est le souci flagrant de satisfaire les amateurs de tous les genres de films à grand spectacle. Avatar est en effet une sorte de gâteau composé d’ingrédients très (trop ?) divers, piochés dans les films d’action, de guerre, de Fantasy, dans le style Jurassic Park avec des monstres préhistoriques à souhait, mettant également en scène l’indispensable histoire d’amour que beaucoup jugeront là aussi niaise (qu’y a-t-il de si niais dans une histoire d’amour ??), n’oubliant pas non plus l’univers de la science fiction, etc.

C’est peut être au contraire une des forces du film, car le mélange des ingrédients est homogène et au final le gâteau est savoureux. Chacun y trouve par conséquent son compte, même si le risque est cependant que l’on s’ennuie un peu lors de scènes que l’on va forcément juger trop longues, car ne correspondant pas au genre de spectacle que l’on affectionne, comme, en ce qui me concerne, les scènes de bataille, même si on ne peut nier qu’elles sont magnifiquement conçues et que les images sont superbes et à couper le souffle.

Car la plus grande réussite des films à grand spectacle et à gros budget comme Avatar est la beauté extraordinaire de leurs images. Comment ne pas être éblouis par ces paysages féériques, quasi magiques, composés de plantes fluorescentes aux douces teintes pastel, magnifiés de surcroît par les effets de la 3D ? Même Titanic, dont pourtant le thème traité était on ne peut plus tragique, n’a pas oublié de soigner son esthétique, certaines scènes comme celle où les dernières balises de détresse sont tirées sur fond de ciel étoilé, ou celle où la barque, revenue à la recherche des derniers survivants, est filmée progressant au ralenti au milieu des corps inanimés, au son des voix déformées des sauveteurs accompagnées d’une mélodie douce et mélancolique, sont artistiquement sublimes. James Cameron est, sans le moindre doute, l’un des plus grands réalisateurs de notre époque.

Cependant, ces superproductions, pour être entièrement réussies, devraient peut-être redéfinir encore mieux leur équilibre, afin d’éviter le trop-graphique, ou le trop-spectaculaire composé uniquement d’effets spéciaux sur lesquels on miserait de façon exagérée, au détriment du symbolisme, qu’il faudrait introduire plus encore, à la façon des Mangas animés japonais les plus réussis, qui s’adressent par conséquent aussi bien aux enfants qu’aux adultes, afin de s’enrichir en ajoutant des niveaux supplémentaires de compréhension, construisant alors des œuvres parfaitement achevées un peu comme on fabriquerait un mille feuille, chaque niveau d’interprétation se comportant comme une couche supplémentaire venant s’ajouter sur la précédente. Les superproductions américaines, si elles sont souvent des chefs d’œuvre dans leur genre, gagneraient sans doute à se laisser plus influencer par le cinéma venu de l’extérieur.

 C’est pourquoi un film comme Avatar, de même que toute superproduction soignée, pour laquelle le réalisateur et son équipe ont fourni un véritable travail, ne mérite pas d’être boudé. Il y a dans ces films beaucoup plus de choses à découvrir, beaucoup plus de choses à retenir que ce qu’on voudrait y voir au premier abord.

 Et Jake, le héros d’Avatar, qui nous rappelle étrangement le Jack de Titanic au moment où Neytiri, le croyant mort, se désespère en appelant son nom (souvenons nous de Rose, secouant en pleurant la main de son amant : « Jack, there’s a boat, Jack ! »…) loin de s’égarer dans l’illusion d’un monde utopique et donc forcément éphémère, situé entre le réel et le virtuel, dans lequel on lui demande d’évoluer, loin de se perdre mentalement dans la double identité, le « double-je » qu’il est obligé de jouer, réapprend au contraire petit à petit, au contact des Na’vis, les vraies valeurs oubliées, la vraie réalité de la vie.

Nous devons apprendre de nos erreurs, tel est aussi le message sous-jacent d’Avatar, peut être le message le plus important, car il est, celui-ci, intemporel et totalement universel.

Articles Agoravox consacrés au film « Avatar » :

 

 http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/avatar-esque-67599

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/avatar-de-james-cameron-67179

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/avatar-le-choc-des-cultures-67101

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/avatar-du-ravissement-a-la-67057

 

Agoravox.tv :

http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/tout-sur-avatar-24582

 


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28 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 5 janvier 2010 11:02

    Bonjour, Surya.

    Il n’y a pas d’a priori à avoir vis-à-vis des « superproductions » car si cette approche du cinéma privilégie le plus souvent les fils d’action ou d’effets spéciaux spectaculaires, elle peut également produire de purs chefs d’oeuvre comme « Amadeus » de Milos Forman ou « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick.

    Cela dit, je donnerai beaucoup de ces superproductions, qu’lles soient américaines ou pas, pour un « Quai des Orfèvres » ou une « Règle du Jeu » !


    • Fergus Fergus 5 janvier 2010 11:06

      Il est vrai qu’avec « Avatar », une étape supplémentaire a sans doute été franchie. Dommage que la plupart des critiques s’accordent à reconnaître l’indigence de l’histoire.

      Pourquoi faut-il donc, la plupart du temps, que des films magnifiques sur le plan de l’image, particulièrement virtuelle, ne soient pas plus soignés sur le plan du scénario et des dialogues ? (En l’occurrence, je parle en général, n’ayant pas vu « Avatar »)


    • Surya Surya 5 janvier 2010 15:05

      Bonjour Fergus,

      Justement, je n’ai toujours pas vu Amadeus, depuis le temps que je me dis qu’il faut absolument que je vois ce film !
      J’ai entendu dire, je ne sais pas si c’est vrai, que les dialoguistes (comment on appelle les personnes qui écrivent les dialogues, dialoguistes ? Scénaristes ? Je ne sais pas si c’est le même travail) de Hollywood étaient tellement chers que si déjà le film coûte une fortune en effets spéciaux, peut être n’ont ils pas envie de rajouter des sommes colossales pour les dialogues ?
      J’ai remarqué en tout cas dans nombre de films américains, notamment ces superproductions, que les dialogues peuvent être assez plats pendant un bout de temps, et tout d’un coup il y a une réplique super intéressante qui, du coup, ressort bien par rapport au reste, et finalement ça marque les esprits plus que si cette réplique, porteuse d’un message, était noyée au milieu d’un dialogue plus intéressant. Je me demande si ce n’est pas voulu. Je pense notamment à je ne sais plus quel épisode de Star Wars où Maître Yoda tout d’un coup lance un truc du genre (je ne me souviens plus de la réplique exacte) « la colène mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine mène à la violence... » ou quelque chose comme ça.


    • Surya Surya 5 janvier 2010 15:11

      La colèRe mène à la peur...
      j’arrive de dehors, et j’ai les mains gelées, impossible d’écrire  smiley


    • NEPNI NEPNI 5 janvier 2010 11:39

      vu hier soir, technique 3D stectaculaire, planète magnifique avec des couleurs splendides, animaux extraordinaires, ce film doit être vu car c’est un vrai spectacle

      cependant on regretera le scénario qui m’a fait vibrer trop peu de fois tellement les ficelles étaient grosses

      sentiments d’avoir été voir une daube à l’américaine à cause de certaines scènes (duel final entre le héro et le très caricatural méchant, bataille...)

      la profondeur de l’histoire est noyée dans le film de guerre (à trop vouloir en faire, on passe à côté)

      après douze ans, avec moyens à dispositions et la qualité de son précédent film, il est légitime d’attendre un « chef d’oeuvre » mais avatar passe à côté, dommage il était si proche


      • Surya Surya 5 janvier 2010 15:08

        Bonjour Nepni,

        Mais ce côté caricatural de certaines parties du film n’est-il pas intentionnel ? Quand on voit ce que Cameron est capable de faire (mais c’est vrai que je ne me souviens que de Titanic et donc maintenant Avatar, j’ai vu Abyss il y a trop longtemps et je ne m’en rappelle pas), je me dis qu’il est trop précis, trop perfectionniste pour faire involontairement quelque chose de caricatural.


      • Annie 5 janvier 2010 15:23

        @Surya,
        Les scénaristes étaient autrefois les véritables vedettes des films, avec les producteurs tandis que les metteurs en scène n’étaient que de simples soldats obéissant aux ordres. Scott Fitzerald, Faulkner, Dalton Trumbo etc. etc. ont tous écrit pour le cinéma, ce qui explique la qualité des dialogues et des scripts des films de l’époque.
        Comme Fergus, j’apprécie le grandiose des superproductions, mais préfère le côté intimiste des films européens.


        • Surya Surya 5 janvier 2010 15:35

          Bonjour Annie,

          C’est vrai que j’avais oublié cet aspect des choses, du temps de Hollywood. Pareil pour nous, quand Prévert écrivait des dialogues, c’était quelque chose !!
          J’aime aussi beaucoup le côté intimiste des films européens, bien que j’ai du mal à le retrouver dans les productions françaises d’aujourd’hui, je trouve qu’il est plus présent dans les films anglais ou certains films asiatiques (je ne parle pas des films de Kung Fu bien sûr, mais de films comme L’Odeur de la Papaye Verte), où on n’hésite pas à mettre en scène les silences, les regards et les non dits, qui sont souvent très éloquents, et très porteurs d’émotions.


        • Fergus Fergus 5 janvier 2010 17:15

          Prévert et... Henri Jeanson. Sans oublier Audiard, dans un genre différent.


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 janvier 2010 16:07

          Moi aussi, un peu comme vous, j’ai aimé le film, mais le scénario est un peu primaire. Même carrément prévisible. Pour les amateurs de pinaillage, j’ai noté un truc marrant : allez sur imdb.com, vous verrez que tous les acteurs jouant les Na’avis (bleus) sont.. noirs  ! Sauf Wes Studi, qui est indien. Où va se cacher le préjugé racial...


          • Surya Surya 5 janvier 2010 16:25

            C’est vraiment bizarre en effet. Je comprends pas, les blancs ont un problème à jouer des personnages bleus ??? Je commence à en avoir marre de vivre sur une planète où on regarde la couleur de la peau des gens, comme si ça avait de l’importance ! Salut, je pars vivre sur Pandora !!

            WEB Dubois, célèbre écrivain afroaméricain, a dis au début du 20 ème siècle (je reproduis ce qu’il a dis en anglais, j’essayerai de traduire correctement ensuite)

            « The problem of the 20th century is the problem of the color line »
            « Le problème du 20ème siècle, c’est celui de la séparation entre les couleurs » (de peau)

            Ca y est, on est au 21ème siècle, alors va falloir que ça change maintenant !


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 janvier 2010 17:04

            Ben oui c’est ridicule,mais je crois que ce sont tout bêtement les automatismes débiles des agences de casting. Pour jouer des bons sauvages, autant prendre des blacks (et un indien), ça fera plus authentique, n’est-ce pas... Regardez les séries US, c’est pareil. Le juif est joué comme par hasard par un acteur qui porte un patronyme juif, l’italien par un italien, etc. Comme si un type physique était incontournable. Il y a bien sûr des exceptions, de temps en temps, le Français est joué par un arabe smiley.

            Pendant ce temps, en France, noble pays des droits de l’homme et de l’antiracisme, on double la voix des acteurs noirs... avec des acteurs noirs ! Comme s’ils avaient une voix spécifiquement noire... Il y avait eu un article sur le sujet ici, l’an dernier.


          • Surya Surya 5 janvier 2010 17:33

            Je comprends vraiment pas leur logique, mais bon...

            Il y a autre chose que je ne comprends pas, c’est que nous nous autoproclamons pays des droits de l’homme, alors que bien avant notre « déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789, il était déjà clairement stipulé dans la déclaration d’indépendance des Etats Unis (4 juillet 1776)

            « We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable Rights, that among these are Life, Liberty and the pursuit of Happiness. »
            (le bleu, c’est parce que j’ai fait un copiécollé de wikipedia)

            Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. (traduction de wikipedia, les mots mis en gras, c’est moi)

            J’ai peut être rêvassé pendant un cours d’histoire quand j’étais au lycée, et raté l’explication, mais je regarde les dates des deux textes et je me dis alors qu’on n’a pas eu l’idée les premiers de mettre sur papier le principe de l’égalité des hommes, donc.
            Alors que ce soit aux USA, en France ou ailleurs, pourquoi n’applique-t-on jamais nos beaux principes, dont on revendique toujours la paternité, et qu’on est tellement fiers d’avoir écrits ?


          • Surya Surya 5 janvier 2010 17:46

            Bonjour Franck 2012,

            D’accord sur l’idée de rentabilité, mais pas seulement pour les superproductions. Le cinéma étant de nos jours devenu une grosse industrie, tous les films quels qu’ils soient espèrent cette rentabilité. On juge désormais dans les médias un film par son nombre d’entrées, ou par son budget. Insconsciemment, un film qui a coûté 300 millions de dollars est supposé être meilleur qu’un film à petit budget.

            Le message doit être simple en effet pour toucher toutes les classes d’âge, mais c’est pour ça que je pense qu’on devrait s’inspirer des Mangas qui sont construits sur la base du mille feuille, comme je le dis dans le texte, si on est un enfant on voit un beau dessin animé, ainsi que les messages simples comme il y en a dans les Mangas (ex : des messages très directs qui incitent les enfants à l’entraide, l’amitié, la persévérance dans l’effort pour atteindre un objectif, le courage...) et si on est un adulte, on comprend en plus les messages plus allégoriques qui y sont cachés, et donc c’est plutôt là que c’est à destination du plus grand public possible.

            Ps : Je n’ai pas vu le film 2012, si j’ai bien compris ça parle de la fin du monde ? Mais je ne peux donc pas donner mon avis.


          • saint_sebastien saint_sebastien 5 janvier 2010 19:09

            Je trouve personnellement que les films français manquent de scénarios développés , et ne sont qu’un accumulation de clichés bien pires que les films américains.

            De plus , le fait que le cinéma français soit subventionné incite à une sorte de cinéma monocorde , puisque ce sont toujours les mêmes qu’on voit ou leurs potes , donc aucune diversité , prise risque , on a 2 cibles , soit le jeune de banlieue , soit le bobo parisien ...
            En ce qui concerne Avatar , je considère ce film comme un spectacle plus que comme un vrai film , car ya pas de scénar du tout , juste de beaux paysage , tout est esthétique , donc un film qu’on ne retient pas , on passe un bon moment , mais la 3D , ça a fait long feu.
            Pour moi , un film parfait , c’est par exemple « gone baby gone » , film énorme qui plonge réellement dans une société , une écriture parfaite , pas réellement de happy end , car dans la vie , il n’y en a que rarement , et des acteurs qui jouent réellement leur rôle , mais pas forcément « pathos » pour autant.

            • Surya Surya 5 janvier 2010 19:48

              Oui, c’est vrai, ce cinéma subventionné, c’est intéressant dans le sens où ça peut aider de jeunes metteurs en scène débutants qui n’auraient peut être aucune chance s’ils devaient trouver des capitaux privés pour démarrer, le revers, c’est en effet le risque de faire du sur-mesure, du prêt à porter cinématographique pour obtenir la subvention.
              Bien sûr la 3D ce n’est pas nouveau, mais en ce qui concerne Avatar ça ajoute de la beauté supplémentaire, on a presque l’impression de faire partie de ce paysage.
              Je viens de regarder le synopsis de Gone baby gone car je n’ai pas vu ce film, ça à l’air très bien en effet, assez sombre, mais un bon film.
              Difficile en tout cas de définir ce qu’est le vrai cinéma, et heureusement d’ailleurs, ça prouve que les films proposés sont si variés que chacun peut trouver le ou les genres cinématographiques qui lui conviennent le plus.
              Des films que je qualifierais de parfait, il y en a quelques uns aussi : pour moi, c’est Gone with the wind (Autant en emporte le vent) par exemple, ou Le Limier, (Sleuth en anglais) mais la version de 1972 de Joseph L. Mankiewicz avec Laurence Olivier et Mickael Caine, un de mes films préférés, les acteurs sont géniaux (forcément, Laurence Olivier...), et même en français, car les voix doublées sont super bien choisies. Sinon j’adore aussi dans le cinéma français Les Enfants du Paradis, de Marcel Carné, « Paris brule-t-il ? » de je ne sais plus qui, et moins parfait, quoique... « Le Clan des Siciliens » qui est un de mes films français assez récents préférés.


            • Fergus Fergus 6 janvier 2010 09:26

              Bonjour, Surya.

              « Le limier » de Manckiewicz est effectivement un pur chef d’oeuvre sur tous les plans : scénario, dialogues, mise en scène, jeu des acteurs. A voir et à revoir.

              @ Saint Sébastien.

              Pas d’accord sur le cinéma français. Il est de bon ton de le critiquer, mais il produit comparativement beaucoup moins de navets que le cinéma américain car souvent plus exigeant.

              Ces dernières années, et pour ne citer que ceux-là, certains films ont été de très belles réussites (et je n’ai pas vu « Le prophète ») :
              « Un conte de Noël » et « Rois et reine » de Desplechin,
              « Séraphine » de Martin Provost
              « Le couperet » de Costa-Gavras
              « Le goût des autres » d’Agnès Jaoui
              Sans oublier ce petit bijou d’émotion qu’a été « Se souvenir des belles choses »
              Sans oublier non plus TOUS les films de Tavernier et, à un degré moindre, ceux de Klapisch.
              Et bien d’autrres encore...


            • apopi apopi 10 janvier 2010 05:58

              Avatar, Titanic, on peut rajouter Independence day et le grand bleu à y être, bref des daubes, le degré subzéro de la culture pour rester poli, que j’ai tous vus en plus, je dois être maso ou pas encore complétement lobotomisé, vas savoir ? Amadeus, l’Oeuf du serpent, La chute, Brazil, Orange mécanique ou La cité des femmes, Réservoir dogs et Delicatesen, liste non limitative, tiens j’oubliais « faisons un rêve » qui est en noir et blanc en plus, comme « les sentiers de la gloire ». Bon promis, j’arrête.


              • Bardamu 10 janvier 2010 10:18

                Avatar et Titanic, derrière la débauche de moyens déployés -effets spéciaux, artifices, faux-semblants et graphismes hyper travaillés- sont de bien petits films !

                « L’Aurore » de Murnau, « Le Limier » de Manckievitz, « Eva », « Escalibur », « Kagemusha », Charade« de Donen... et j’en passe, et j’en passe.
                Là, on a affaire à du cinéma !

                 »La Dolce vita«  !
                 »Le Fanfaron«  !
                 »Affreux sales et méchants«  !
                 »Le Pigeon« , »Le Voleur de bicyclette« , »L’Argent de la vieille«  !

                Grand Dieu !... et vous venez là, promouvoir de la daube -comme le dit à juste titre l’internaute précédent !... quel mauvais goût !

                Et »La Soupe de canard« des frères Marx, et »La Party« d’Edwards, »Un été 42« , »Les Magdalene Sisters" ?

                Allez, faites-moi plaisir et remballez vos deux colombins !


                • Bardamu 10 janvier 2010 10:21

                  « MankieWiCz », excusez !... d’autant, qu’à la décharge de l’auteur, « Le Limier » est ici cité !... ouf !


                • Surya Surya 10 janvier 2010 14:35

                  On est bien d’accord Bardamu sur des films comme Le Limier, donc, ou Charade que j’adore aussi, (c’est même un de mes films préférés, que je revois régulièrement avec grand plaisir, j’adore notamment la scène au jardin des Champs Elysées où la caméra montre comment ils comprennent tous, chacun leur tour, où était planqué l’argent... avec l’autre qui jette sa cigarette, si je me souviens bien, comme pour dire, mais oui bien sûr c’est ça, comment j’ai fait pour ne pas comprendre avant ) j’ai beaucoup aimé Excalibur aussi, et plein d’autres films qui ont fait l’histoire du cinéma, ce sont des chefs d’oeuvres, mais je ne viens pas promouvoir de la daube, je ne suis pas de votre avis sur Titanic ou Avatar.
                  Titanic n’est pas de la daube, je vous trouve vraiment sévère (en tout cas votre jugement, même sévère, montre que vous êtes allé le voir), évidemment ce film a des défauts, mais il a demandé à Cameron et son équipe un travail énorme de documentation, tout est reproduit à l’identique, rien n’a été laissé au hasard, et c’est ça aussi que j’ai envie de voir et de retenir, c’est ça aussi qui a fait que j’ai vraiment apprécié de le voir.
                  On ne peut pas non plus comparer Titanic et Charade, par exemple, ou les Marx Brothers que j’adore également, car ce n’est pas du tout le même cinéma. Ce sont deux genres totalement différents. Je crois que si on regarde un film, ou si on lit un livre, en plaçant devant ses yeux, comme un filtre, ses seuls goûts personnels, si cela ne correspond pas exactement au genre qu’on préfère, on risque alors de de ne voir que les défauts et passer à côté de plein de choses. Si j’avais continué à faire ça en 1997, je ne serais pas allée voir Titanic, et j’aurais raté quelque chose. On m’a persuadée d’aller le voir, au départ je ne voulais pas y aller, et j’en suis ressortie convaincue, mais pas pour les mêmes raisons que je suis convaincue lorsque je vois des films comme « Charade », « La Soupe au Canard », qui est en effet génial, « Monsieur Smith au Sénat » de Frank Capra, « To be or not to be » de Ernst Lubitsch, ou « Le dernier Métro » de Truffaut, « La nuit du Chasseur » avec Robert Mitchum... il y en a des tas d’autres, anciens ou plus récent.


                • Surya Surya 10 janvier 2010 15:42

                  Il y en a plein d’autres dont un film américain (anglais ?) qui doit dater des années 40 ou 50, que j’aurais vraiment voulu citer, mais je ne l’ai pas fait car je l’ai vu il y a très, très longtemps, et je ne me souviens plus le titre, ni le metteur en scène, et l’acteur principal, dont bien sûr je ne me souviens plus le nom, joue huit rôles (un de ses rôles, c’est un des fils de la famille pasionné de photo, qui fait des expériences au fond du jardin, et je sais plus, il faut sauter le laboratoire ou quelque chose comme ça), si vous, ou quelqu’un d’autre, pouvez me rafraîchir la mémoire, ça m’arrangerait car ça fait plus d’une heure que je recherche sur internet et je ne trouve pas.


                • Surya Surya 10 janvier 2010 16:37

                  Ca y est, j’ai enfin retrouvé, il s’agit de Noblesse Oblige avec Alec Guiness. C’est en faisant une recherche par nom d’acteurs des années 40 et 50, j’ai vu le nom de l’acteur et ça a fait tilt ! En vérifiant j’ai vu que c’était bien ça. Ouf !!

                  Ce film n’est pas américain, mais britannique, je me souviens que c’est un film tordant, et je vais essayer de le revoir, et donc je l’ajoute maintenant à ma liste plus haut.


                • Bardamu 10 janvier 2010 16:40

                  Je comprends parfaitement votre incitation à « lire » un film d’une façon vierge, sans a priori, sans idées reçues, sans parasitisme intellectualiste ou élitaire préalable.

                  Je le comprends et l’approuve d’autant.
                  Pour exemple j’aime beaucoup « Les Visiteurs », « Les Bronzés » 1 et 2, « Le Père Noël est une ordure ».

                  Ainsi que les nombreux films par vous ici cités.

                  Mais Avatar, comme Titanic, non.
                  Alors que j’ai beaucoup aimé Aviator, un film à très gros budget pourtant.

                  Un plaisir de discuter avec vous... et je partage, en dehors de ces deux là... vos goûts.

                  Une analyse fine et sensible, en tout cas !
                  « To be or not to be », oui fameux !
                  Dans un genre totalement différent, j’ai vraiment apprécié « Tenue de soirée exigée » pour son côté vaudevillesque.
                  Bye !


                • Bardamu 10 janvier 2010 16:50

                  On se croise... j’écrivais mon message... vous complétiez le vôtre.

                  Et figurez-vous qu’avant de retourner sur ce forum -et d’y lire votre communiqué donc !-, je m’étais amusé à passer en revue certains films qui m’avaient particulièrement marqué.

                  Et, justement, je pensais à « Noblesse oblige », chef d’oeuvre d’humour noir, avec tant de rebondissements à la fin.

                  Vous voyez, nous ne sommes pas si éloignés l’un de l’autre !
                  Un trait commun à tous ces films : ils sont vivants ; un souffle de vie semble en couvrir les images même.

                  Bonne soirée !


                • Surya Surya 10 janvier 2010 18:03

                  Le Père Noel est une ordure est un film vraiment génial, j’ai bien ri la première fois que je l’ai vu (après c’est plus dur car on connait déjà les gags). Par contre, je n’ai pas aimé les Visiteurs. Mais allez savoir si je ne l’aimerais pas si je le revoyais un jour. Ca m’est arrivé avec Subway de Luc Besson, la première fois je n’avais pas aimé du tout, je ne sais pas pourquoi, puis je l’ai revu (contre ma volonté lol) et là, je ne sais pas pourquoi non plus, mais la sauce a pris.
                  Il y a pas mal de films que vous avez cités que je ne connais pas, je retiens les titres, et si j’ai l’occasion de les voir, je ne les manquerai pas.
                  Bonne soirée à vous aussi smiley


                • Fergus Fergus 11 janvier 2010 10:08

                  Bonjour, Surya.

                  « Noblesse oblige » est en effet une petite merveille d’humour anglais que je mets au panthéon de mes films préférés avec un autre film de l’époque, encore meilleur à mes yeux : « Passeport pour Pimlico » (un quartier de Londres revendique son indépendance après la découverte dans un cratère d’obus d’un vieux grimoire rattachant Pimlico au Duché de... Bourgogne).


                  • Surya Surya 11 janvier 2010 17:41

                    Bonsoir Fergus,

                    Je le connaissais pas non plus ce film. Ca a l’air très marrant en effet. Merci pour la référence, je vais également essayer de le voir celui là smiley

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