"Les autres ordres religieux n’ont pas eu cette finesse d’approche. Ils
s’en sont tenus à des règles extrêmement rigides qu’ils imposaient
universellement, en matière vestimentaire, comme en matière de pratique
de l’humilité, des Amériques à la Chine en passant par le Levant et les
Indes. Certes, les conversions n’en étaient que plus difficiles à
obtenir, mais du moins elles n’avaient pas, pensaient-ils, le caractère
facile et peu sincère de celles qu’ils imputaient aux Jésuites. Le cœur
de l’argument à l’encontre des Jésuites n’est toutefois pas là : il
consiste à les accuser de perdre leur doctrine à force de sacrifier à
des rites païens«
L’Océanie, le christianisme lui-même récupéré, comme d’ailleurs en Amérique di Sud et en Afrique ou il on ne sait plus si il s’agit d’un christianisme acculturé ou de la culture locale qui intègre et digère le christianisme (les saints chrétiens deviennent des divinités vaudous) :
»Les populations océaniennes ont en effet
réussi à « incorporer » le christianisme dans leur construction
identitaire. Il ne s’agit pas d’une adhésion passive ou simplement
opportuniste à une religion d’importation, mais d’un phénomène de «
réappropriations » sous des modes syncrétiques, ces fameux «
bris-collages » dont parlent les ethnologues. Dès lors, le christianisme
devient le fondement d’identités océaniennes dont tous les
soubassements traditionnels ont été détruits. Les Océaniens l’utilisent
alors pour résister à la colonisation, aux influences occidentales et,
parfois même, aux missionnaires. L’analyse des missionnaires eux-mêmes sur ces mouvements est en général axé sur le thème du retour du mal..."
Un des problèmes qui se sont posés à l’Eglise catholique est justement celui de l’acculturation, par ex comment la pompe romaine dans les cérémonies héritée de l’empire, les oeuvres d’art de la Renaissance, les musiques, pouvaient être comprises ou non par d’autres cultures, qui avaient des notions esthétiques différentes, préféraient la danse, les masques, les percussions etc
Si il y a acculturation ou inculturation, c’est en creux qu’il y a une culture de référence.
Après Vatican II des théologiens africains ont demandé pour leurs fidèles une théologie moins romaine et plus ouverte à la perception des locaux.
On connait aussi l’histoire des Jésuites en Chine, qui n’ont pas vu d’inconvénient à partager des éléments de la culture confucéenne comme le culte des ancêtres, et qui étaient acceptés de ce fait, mais la papauté a interdit ces pratiques, et le christianisme a quasiment disparu.
L’appropriation des éléments juifs, celtiques, romains, nordiques etc :
Une autre question : selon certains il y aurait eu il y a des milliers d’années et dans différents continents, développement d’une système de signes visuels, soit prédominant par rapport à l’oral, soit concomitant comme dans les hiéroglyphes égyptiens ou les langues d’Amérique du sud, et assurément pour le chinois qui doit être la plus ancienne langue écrite en usage à l’heure actuelle.
En tout cas le sinologue Vandermeersch critique la démarche du linguiste Wan Li essayant de trouver une étymologie phonétique au chinois écrit.
Selon Vandermeersch alors que dans nos langues nous avons : écriture>son>sens, en chinois il y a écriture, puis embranchement d’un coté vers le sens, d’un coté vers le son.
Ce serait du à la génération de l’écriture chinoise qui était au départ un système de divination basé sur les signes apparaissant lors de brulage d’écailles de tortues brulées, ensuite il y eu ajout des pictogrammes et des composants phonétiques.
L’étymologie repose donc sur une évolution des formes graphiques et non sur une évolution des formes sonores.
Le système divinatoire initial aurait été l’équivalent d’une notation mathématique ou logique (bien que non rationnelle linéairement mais fondée sur les analogies et en correspondance avec toute la cosmologie).
La langue chinoise écrite était lue et comprise dans toute la sphère culturelle chinoise, les lettrés avaient bien sur une diversité de langues orales, cependant la domination, le prestige, de l’écrit et de la vision rendent difficile de retracer les évolutions phonétiques, pour Vandermeersch elles seraient sans objet concernant la langue dominante.
Dans « Transparence », Dugain ne fait que développer et amplifier des tendances déjà présentes : la plupart des gens restent chez eux parce que le monde numérique leur offre une vie artificielle de rêve, quelques privilégiés ou aventuriers voyagent encore.
Ceux qui acceptent que toutes leurs vies soient enregistrées, tous leurs paramètres biologiques scannés sans cess, bénéficient d’avantages sociaux, les autres sont marginalisés ou considérés comme suspects.