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Commentaire de Gilles

sur Les instituteurs sur la route du « working poor »...


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Gilles Gilles 22 novembre 2007 12:02

Ma contribution

Mes deux grands parents étaient instituteurs à Montpellier entre 1933 et 1973.

Ma grand mère touchait avant son décès en 2005 une retraite de € 2750 NET (la sienne plus une partie de celle de son mari décédé avant), presque le salaire de nos deux instits modernes

Fille et fils de paysan pauvres, ils furent les seuls à étudier, et en tant qu’instit ont pu bâtir à paretir de rien un patrimoine non négligeable : une maison en ville, une résidence secondaire, pas mal de pognon placés en obligations.

Ils étaient respectés par tous, même par leurs voisins, amis, parents d’élèves qui pourtant votaient à droite et gueulaient contre les impôts ; c’était une époque joyeuse où même la droite dure ne faisait pas son beurre sur les privilégiés de profs branleurs, ou toute les composantes de la société se devaient de progresser ensemble, et non les uns au détriment ou contre les autres.

Bien que radine et surveillant toutes ses menues dépenses, ma grand mère a notablement aidé financièrement ses enfants (médecin et ingénieur) à faire leur premier pas dans la vie d’adulte (voiture, don pour achat de maison...)

En 2005, ses revenus élevés lui permettaient à peine de se payer dans une maison de retraite décente quelques semaines par an lorsque sa fille ne pouvait s’en occuper (cad une sorte d’hôpital propre avec clim mais glauque, l’anti chambre de la mort)

Et bien je vois bien qu’à l’heure actuelle ce parcours est absolument impossible pour un jeune couple d’instits. Mes potes profs galèrent pas mal niveau thune et ambiance en classe (surtout celui qui a un nom a consonance arabe et qui est juif...il s’en prend plein la gueule dans son collège en Ariège)

Quoique vous en disiez, c’est impossible, et là on voit bien le différentiel de niveau de vie, de perspective, de reconnaissance, par rapport a il y a 30 ans. Et en plus, une fois vieux, ils ne sont même pas sûr de pouvoir éviter l’hospice pour indigents


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