• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Tristan Valmour

sur Le naufrage de l'université française


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Tristan Valmour 3 avril 2009 13:05

« Dans l’université française, les grèves longues sont des rituels qui reviennent de manière récurrente. ».
Où sont les preuves ? Une impression n’est pas une preuve. Une impression est subjective. Que signifie long ? Que signifie récurrent ? Comment et en fonction de quoi déterminer la longueur et la récurrence ?

« Il est connu que la seule façon d’avoir des universités performantes serait de les privatiser afin qu’elles soient dotées d’une direction forte capable d’attirer les capitaux et les talents nécessaires pour les conduire à l’excellence dans le cadre d’une forte concurrence. »
  Les faits contredisent la généralité et l’impression énoncées par de Poncins. Voir l’audit réalisé par le cabinet Mckinsey (cabinet de réputation mondiale) sur les différents systèmes éducatifs. L’analyse montre que la performance d’une université n’est pas liée à son statut de public ou privé. D’ailleurs, les prestigieuses universités américaines sont en perte de vitesse face aux universités de Singapour (National University of Singapore ; Nanyang University ; Nanyang Technological University et le Singapore Management University par exemple). Singapour devient le hub mondial du savoir et de l’enseignement. Le système y est très centralisé, essentiellement public et performant.

Quant à Jean-Louis Caccomo, il se place dans une vision utilitariste de l’Education qui n’est pas traditionnellement la conception française en matière de formation initiale. L’utilitarisme est le lot de la formation professionnelle. D’autre part, les entreprises s’aperçoivent que leurs employés, s’ils sont de bons techniciens, sont souvent dépourvus de culture générale, nécessaire pour savoir lire et interpréter une consigne (entre autres), comme pour être créatif. De plus en plus, le profil « sciences humaines » est recherché ; profil que l’on complète par une formation plus technique en interne.

Subordonner les universités aux entreprises mobilisera les ressources au service de la R&D technologique au détriment du savoir fondamental. A un moment donné, on se retrouvera bloqué dans notre évolution car personne n’aura affecté les crédits nécessaires à rechercher et parfois découvrir des propriétés de la nature, des sociétés ou des individus qui nous étaient inconnues et dont on ne pouvait pas tirer immédiatement un bénéfice. Il faut toujours conserver à l’esprit que l’utilité d’un savoir (on appelle cela le transfert) ne se manifeste qu’au moment où l’on en a besoin. On ne peut donc préjuger de l’utilité d’un savoir.

Sur les procédures peu démocratiques des blocages, et le reste, je suis entièrement d’accord. Mais comme en toute chose, c’est toujours la minorité bruyante qui entraîne la majorité silencieuse. Cette majorité n’a qu’à se révéler dans un sens ou dans l’autre plutôt que se taire.



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès