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Commentaire de

sur Ben Laden, les ratés d'une traque, ou Tintin en Afghanistan


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(---.---.103.74) 3 décembre 2006 11:41

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http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=68365

Les révélations d’une taupe islamiste dans un livre-choc Quand les services étrangers infiltraient le GIA

Que se passait-il en Europe pendant que des milliers d’Algériens tombaient en Algérie, assassinés par les différents groupes armés islamistes ? Depuis le 17 novembre dernier, un livre paraissant simultanément en France et dans les pays anglo-saxons, apporte des bribes de réponses : sur le Vieux Continent, les services de renseignements occidentaux laissaient faire tant qu’ils avaient la certitude que leur pays ne serait pas touché.

Comme pour tous les conflits, la partition des services secrets est rarement connue du grand public, c’est pourquoi ce livre est à plus d’un titre captivant. À peine sorti, ce livre fourmillant de détails secoue déjà le petit monde secret des services de renseignements. Résumons l’histoire telle que racontée par son auteur. Après avoir vécu au Maroc, il s’installe à Bruxelles dans sa famille et, pour des raisons financières, commence à acheter des armes pour le compte du GIA. Cela commence par des milliers de cartouches de kalachnikov pour finir avec du matériel de vision nocturne, des uzis et des explosifs. Après avoir volé de l’argent à l’un des responsables du GIA en Europe, celui qui se présente avec le pseudonyme d’Omar Nasiri décide, pour sauver sa peau, de travailler pour le compte de la DGSE, le service d’espionnage français. Gilles, son officier traitant, lui donne la somme qu’il a dérobée et l’encourage à continuer ses trafics mortifères pour le GIA. Dans la maison familiale, véritable plaque tournante, le bulletin El Ansar est fabriqué avant d’être envoyé dans le monde ; des responsables de haut rang du GIA en Europe comme Ali Touchent (dit Tareq) y transitent c’est pour les services de renseignements français une source d’information de première main. Dans le récit d’Omar Nasiri, certains détails sont saisissants. Lorsqu’on lui demande de convoyer par route et par bateau un véhicule bourré d’armes, de munitions et d’argent pour le Maroc, il prévient Gilles, et les deux hommes savent, début janvier 2005, que la cargaison est destinée aux maquis algériens. Le récit du trajet est édifiant, le véhicule tombe en panne à plusieurs reprises, des policiers marocains aident même à embarquer et à débarquer la voiture sur le bateau qui relie l’Espagne à Tanger. La DGSE a-t-elle informé les autorités marocaines ? Difficile de penser le contraire tant la sécurité du royaume est l’un des fondements de la politique étrangère de la France. Ainsi, tout ce petit monde aide le véhicule chargé de mort à arriver à bon port. Pour le lecteur algérien, cela est d’autant plus choquant que l’auteur a des raisons de penser que les explosifs ont servi à l’attentat contre le commissariat central d’Alger sis au boulevard Amirouche, le 30 janvier 1995. Des centaines de morts et de destins brisés auraient pu être évités, il suffisait pour cela d’arrêter le véhicule qui a pu traverser quatre pays sous l’œil complice des services secrets français et avec l’aide de policiers marocains. De retour en Belgique, les trafics pour le compte du GIA s’intensifient jusqu’à ce que la menace commence à peser sur la Belgique et la France, le réseau est alors démantelé en mars 1995. Omar Nasiri et Ali Touchent échappent au coup de filet. Le quotidien La Libre Belgique rappelle que lors du procès qui suivra, un des frères de l’auteur l’accusera de les avoir trahis corroborant ainsi une grande partie du récit. Cela nous permet d’affirmer qu’Omar Nasiri est, en fait, Saïd al-Majda, dont les trois frères - Abdelfadel, Ali Mohammed et Youssef - sont, comme indiqué dans le livre, impliqués dans des affaires de terrorisme. Grillé en Europe, Omar Nasiri est alors envoyé en Afghanistan pour infiltrer les camps d’entraînement. De l’avis même de Michael Sheuer, l’ancien chef de l’unité de la CIA chargée de traquer Oussama Ben Laden, le récit d’Omar Nasiri/Saïd al-Majda est l’un des plus précis qu’il lui ait été donné de connaître, et est sans “équivalent dans tous les rapports des services secrets américains”. Là encore, les détails fournis sont édifiants, notamment en matière d’explosifs, le niveau de sophistication atteint est inquiétant. Que sont devenus tous les apprentis djihadistes envoyés, comme Omar Nasiri/Saïd al-Majda pour monter des cellules dormantes un peu partout dans le monde, et donc en Algérie ? C’est, en, Grande-Bretagne qu’Omar Nasiri/Saïd al-Majda va mettre ses talents d’espion au profit de la DGSE et des services britanniques. Il infiltre les mosquées du Londonistan où il croise de nouveau Ali Touchent que la justice française recherche pour l’organisation des attentats de l’été 1995. Curieusement, l’un des hommes les plus recherchés à l’époque échappe encore à la vigilance de la DGSE. Piège. Les portraits, qu’il dresse d’Abou Koutada et d’Abou Hamza, sont passionnants et leurs activités qu’il raconte aux services anglais et français ne les conduisent pas à mettre un terme aux activités mortifères des deux prédicateurs. Les lecteurs algériens seront sans doute choqués d’apprendre qu’en 1997, Abou Hamza avait en toute impunité des discussions par téléphone satellite avec les responsables du GIA en Algérie sur la justification théologique des massacres collectifs de populations civiles à Raïs et Bentalha... rappelant une fois de plus, si besoin était, combien notre pays fut seul durant les années de larmes et de sang.

Adel Taos


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