• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de King Al Batar

sur Éric Zemmour : un Le Pen light et chic au service de la droite décomplexée


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

King Al Batar King Al Batar 2 avril 2010 15:38

A LDT qui fait du racisme avec les comiques (qu’ils considèrent comme tous cons) et qui pense que la paix ne s’obtient que par la guerre....

Voici un texte que j’ai lu hier sur Internet, de la part d’un auteur d’une très grande intelligence. Je vous invite à le lire et à y reflechir.

Juste pour vous dire qu’ethymologiquement le terme anitsioniste a une légitimité, sauf qu’il est recupéré par des mecs qui ne pense qu’a botter le cul des juifs sur toute la planête....

Voici donc le texte que j’ai lu hier :

Sur Dieudonné, l’antisionisme de convenance et autres horreurs politiques (en réponse à Arpège).
17 Mars 2010 Par
Yvan Najiels
Inscrit(e) depuis Mar. 2008
’ href="http://www.mediapart.fr/club/blog/Yvan%20Najiels" jQuery1270215344925="38">Yvan Najiels

Arpège,

J’ai lu votre billet et je vais essayer de vous répondre en dissipant quelques malentendus. Je ne suis pas sioniste, tant s’en faut, mais quand je vois le détournement antisémite de l’antisionisme par la bande rance de Dieudonné/Soral, alors, oui, je répugne à me dire antisioniste, hélas. Pourtant, je considère la politique israélienne comme criminelle et comparable à celle de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Pire, si je puis dire, j’ai une réelle estime pour le Hezbollah en tant que résistance nationale et populaire au colonialisme israélien. Il n’empêche que faire alliance, même a minima, avec des énergumènes comme les dieudonnistes revient non seulement à fermer les yeux sur l’antisémitisme mais surtout à enfiler les habits neufs du négationnisme. Cela est pour moi doublement inacceptable. D’une part, je ne fais pas de tri entre victimes de la Shoah et victimes de la Naqba et, d’autre part, je trouve que reprendre, via Dieudonné/Soral/Faurisson, la pire antienne antisémite, c’est légitimer l’Etat d’Israël qui est alors justifié dans sa défense affichée du peuple juif opprimé.

Précisément, ce que les sionistes ultra et les antisémites ont en commun, c’est leur croyance en un cloisonnement entre d’un côté, les juifs et de l’autre, le reste de l’humanité. Mais, dans la politique (i.e. l’espace public), les juifs, les bouddhistes, les chrétiens syriaques..., cela n’existe pas ! Je ne nie pas qu’il y ait des histoires différentes, des croyances singulières, etc... Mais cela ne m’intéresse pas du point de vue de la politique. Ce n’est pas cela qui détermine les lois, etc., car même si l’on autorise, par ex., des enfants à ne pas manger de porc dans les cantines scolaires, ce droit est accordé aux minorités en général voire à qui veut, quelle qu’en soit la raison, ne pas manger de cochon parce qu’une loi juste n’opprime pas.

Dieudonné, comme les colons épouvantables des Territoires occupés, est lui obsédé par l’idée des Elus, du Peuple Elu. Mais c’est une histoire de cinglés, ça, réservée aux illuminés et/ou aux criminels ! C’est du pur délire antisémite (y compris chez les colons criminels de Cisjordanie), d’autant que maintenir l’idée d’une élection après Auschwitz touche au tréfonds de l’immonde. Dans les deux cas, la pathologie entre dans le champ de la politique et je me refuse personnellement de discuter avec ses représentants car je suis - à tout le moins, j’essaye - du côté de l’universel. Paul dit aux Galates qu’il n’y a plus ni homme, ni femme, ni juif, ni Grec, ni esclave. J’invite chacun à s’y tenir, la croyance en Christ en moins (même si ce n’est pas cela qui divise les gens).

A partir de là, on peut définir les situations politiques en termes politiques. En Israël-Palestine, il y a un oppresseur, l’Etat d’Israël, et un opprimé, le peuple palestinien. Ce qui compte, c’est le rapport oppresseurs/opprimés. C’est cela qu’il faut abolir dans le sens de l’égalité et de la justice. Si les Palestiniens ghettoïsaient les Israéliens derrière un mur, je manifesterais aussi comme je le fais pour la Palestine. Ne tombons donc pas dans l’essentialisme, les antisémites n’attendent que ça. Il n’y a même que cela qui les intéresse. Depuis Vichy, de ce point de vue-là, Israël est pour eux une divine surprise alors qu’il y a partout des oppresseurs et des opprimés, sans même qu’il soit question d’Israël. Dieudonné et ses semblables se vautrent dans Israël pour justifier leur antisémitisme. Pour cela, ils ne sont pas à une larme de crocodile près sur le dos d’un palestinien torturé ou tué... Ils ne supportent ni les juifs de la Diaspora, ni ceux qui vivent en Israël ; ils détestent les banquiers juifs comme Rothschild - mais pas les millionnaires comme Le Pen ou le banquier nazi François Genoud - , les révolutionnaires géniaux comme Trotski et les intellectuels immenses comme Marx ou Freud (ainsi qu’en atteste la caution apportée au délirant Sutton par petite-vertu sur divers blog mediapartiens).

Enfin, dernier point, ce qui sépare la politique authentiquement émancipatrice d’une politique qui n’en a que les apparences - ce qui peut être le cas d’un certain fascisme -, c’est qu’elle est pour tous et, en cela, exigeante. C’est en cela aussi qu’elle est communiste. Tout est commun, c’est-à-dire pour tous au sens de Paul. Il y a eu dans l’histoire contemporaine nationale des détournements de l’Idée communiste comme l’illustre par exemple le nom PCF où « F » signifie français alors qu’on attendrait plutôt de France puisque, si communisme il y a, une distinction entre Français et étrangers est impensable au sein d’un même pays. C’est pourtant ce qu’a fait le P « C » F des années durant avec ses bulldozers et c’est précisément de ce retournement anticommuniste que Soral et son factotum pas drôle - Dieudonné - sont les continuateurs. Ils illustrent en cela parfaitement l’antisémitisme comme socialisme des imbéciles. Ils veulent du social, pour sûr, mais pour eux, pour leur gueule ! Le national-syndicalisme qui se vautre dans l’antisémitisme en tisant de la bibine infecte et en éructant une misogynie de comptoir, très peu pour moi !

Quel rapport avec la situation en Israël ?, me direz-vous. Mandela, vous répondrai-je. Mandela dont évidemment Soral et sa bande ne disent mot alors qu’ils n’hésitent pas à récupérer des figures de la politique émancipatrice mondiale comme Che Guevara, Patrice Lumumba voire Chavez. Normal, Mandela - comme aux USA, Luther King et, in fine, Malcolm X - sont les tenants d’une politique de paix. Quand Mandela est sorti de prison en février 1990 après 27 ans, il a dit en gros ceci : que toute sa vie, il s’était battu contre l’oppression des Noirs par les Blancs mais qu’il serait terrible que désormais l’inverse se produise et qu’il fallait par conséquent jeter la rancune à la rivière. Cet énoncé est paulinien et donc universel. Abolir l’oppression, c’est l’abolir pour tous. Dieudonné et Soral, eux, ne proposent qu’un renversement de l’oppression - ce qui n’est du reste pas sans rappeler la justification israélienne de sa politique néo-coloniale par la Shoah. C’est en cela qu’ils sont du côté mortifère mais également potentiellement criminel de la jalouissance. Il n’y a chez eux aucun universel, juste une haine qui désire se consumer dans le pire des antisémitismes, alors qu’une politique émancipatrice commande un état bi-national laïque et démocratique en Palestine avec, par conséquent, les mêmes droits pour tous !

Voilà pourquoi je ne comprends pas vos sympathies pour petite-vertu et ses larbins comme Didier. Enfin, Rancière, la haine de la démocratie, oui, je connais et je souscris. Mais le rapport avec vos fréquentations ténébreuses, je ne le vois pas... Pour le reste, je n’ai rien contre l’abstention (je crois l’avoir montré...) même si je pense toutefois que l’abstention en tant que telle n’est le nom de rien. Pour qu’elle dise quelque chose, il faut qu’il y ait de la politique qui tienne l’Etat en respect. Certes, on revient toujours à l’idée de politique (émancipatrice) mais c’est, en l’espèce, ce qui dégage l’abstention de toute emprise purement poujadiste.

Cordialement,

Yvan Najiels.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès