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Commentaire de Mycroft

sur Régulation financière : le rôle hélas oublié de l'état régalien


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Mycroft 19 mai 2010 15:34

Article intéressant, mais qui néglige divers points.

Tout d’abord, la dualité prédateur-honnête est relativement « pure » dans les milieux aisés, largement moins dans les milieux qui ne le sont pas. Avoir le choix entre une vie de merde honnête ou une vie plus confortable malhonnête, ce n’est pas la même chose qu’avoir le choix entre une vie confortable et honnête et un toujours plus malhonnête. La pauvreté engendre la malhonnêteté, le nier, c’est nier l’évidence. Attention, ça ne signifie pas qu’il y a plus de malhonnête parmi les pauvres dans nos sociétés. Ca signifie que les pauvres malhonnêtes aurait pu être honnêtes s’ils n’avaient pas été pauvre, alors que les riches malhonnêtes seraient resté malhonnêtes (même si moins nuisibles car moins puissants) s’ils avaient été pauvres. Il est de toutes façon connu que le pouvoir corromps, et, comme le dit l’auteur, attire les corrompus. C’est d’ailleurs la volonté d’une partie des gauchistes (dont moi) que les puissants et les riches, quels qu’ils soient, soient largement plus surveillés que les citoyens lambda.

Ensuite, comme souvent avec les libéraux, l’auteur confond importance de l’état avec budget de l’état. Ce n’est pas pareil. Le fait est que l’état est, de nos jour, bien moins puissant qu’il ne l’était sous De Gaule, dans le sens ou il impose bien moins facilement ses décisions, légitimes par définition, aux entreprises.

Et au final, il faut comprendre que justement, la situation actuelle est due au fait que l’état ne peut chasser les criminels, notamment parce que la pauvreté fait exploser leur nombre. Lutter contre la pauvreté EST indispensable pour lutter contre la violence. Tout simplement parce qu’une personne qui n’a rien à perdre est bien plus un criminel en puissance qu’un membre de la classe moyenne. La preuve en est que c’est justement l’époque où l’état était le plus fort (pas en terme de budget, mais en terme de résultat dans la lutte contre les inégalités) que la délinquance était la plus basse. A contrario, si on regarde la situation de la violence au début du 20ème siècle, époque dépourvue d’état social et de clémence policière (la peine de mort était bien là, de même que le bagne et autre sanction violentes) on s’aperçoit que la délinquance était plus présente et plus virulente (les jeunes de nos jour nous piquent notre portable, mais nous plantent plus rarement un tournevis dans le bide pour éviter de se faire balancer).

Le problème étant que le gouvernement actuel (ainsi qu’une bonne partie des précédents) est en effet du coté d’une minorité de prédateur (puissants qui plus est). Et que les prétendant intègres au gouvernement se font rare. Si on recoupe avec ceux qui sont en plus sérieux (exit le FN qui n’est ni honnête ni sérieux, le NPA qui est assez proche de la blague, ainsi qu’une foule de partie gagesque comme chasse pèche et tradition ou autre Cheminade), on a plus grand monde. Mélanchon, Bayrou, peut être, du moins il faut espérer, car pour les autres, on le sait, c’est grillé.

Mine de rien, si on regarde justement nos années d’or, on avait une droite qui était à la gauche du PS actuel, et une gauche qui était dominée par le PCF. On avait aussi un état qui, de part ses nombreuses entreprise publique, été protégé du chomage de masse sans avoir besoin de s’endetter vraiment. Et si on y revenait ?

L’état peut assumer un boulot social et un boulot de protecteur de la loi. Il est souhaitable de séparer les deux, au passage, les gouvernements trop centralisés étant souvent très facilement corrompus.


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