Je n’en remettrai pas une couche, il est bon de temps en temps que des « étrangers » nous livrent des conclusions sur le regard qu’ils ont pu porter sur les Français. Simplement lorsqu’il s’agit de celui de « cousins » peut être plus à même de comprendre et d’analyser ce qu’ils ont observé du fait de l’affinité linguistique et un tant soit peu culturelle et historique, nous devrions redoubler d’attention et nous sentir mis en garde :

cela devrait nous rendre plus conscient de l’image que nous donnons de nous même et de la véritable tension que nous aimons entretenir dans nos relations et nos échanges.

Je dis que je n’en remettrai pas une couche car parmi les lecteurs français :

soit le message de cet article sera considéré comme anecdotique et faisant partie des « charmes » de cette « sympathique » nation,

soit pour les plus ethnocentrés ce point de vue sera considéré comme subjectif et/ou de toute façon comme on ne peut rien y faire à quoi bon même s’y attarder,

soit la personne qui est capable d’adopter un minimum de regard extérieur est d’accord auquel cas l’article se suffit à lui même et on en remercie son auteur.

Enfin je pense que ce pays entretient le goût pour le débat auquel pourrait se prêter par exemple Agoravox, mais trop confondent débat avec réglement de compte personnel ou pour le compte de sa chapelle.

Encore une fois il est regrettable que les Français ne s’avisent pas qu’il s’agit là d’un grave travers national.

Ajoutons que cela se ressent également par exemple dans le milieu du travail et met à mal la sérénité à laquelle on pourrait tous avoir le droit. Cela ne favorise pas non plus la confiance mutuelle qui s’obtient par la recherche de points de consensus même partiels...

Je crains que l’éducation soit en partie en cause dans cet état de fait.. elle développe l’individualismeà la Française en ne favorisant pas le travail ou les exercices en équipe... sans compter qu’à cause de l’élitisme et l’intellectuallisme, on a le sentiment très tôt de n’avoir pas le droit à l’erreur ce qui nous fait bannir de notre vocabulaire la phrase « je ne sais pas » ou « je ne comprends pas » indiquant qu’on est pris en défaut....

de plus le caractère magistral de l’enseignement en France ne prépare pas les enfants ou les jeunes à donner leur avis (qu’on ne leur demande pas ou mal), ni à entendre et prendre en compte l’avis de leurs camarades ; on apprend surtout à se taire et lorsqu’on est adulte et que la bride est lâchée, il suffit de faire comme ses parents ou les adultes... évidemment les milieux polissés y échappent (et ne pratiquent sans doute pas beaucoup Agoravox...)...

Nous sommes élevés également dans l’idée que notre point de vue est universel dans un pays ou par son abondance la culture pourrait se suffir à elle même... Je ne parle pas seulement de la cuisine... Il y a encore peu de temps on pouvait décrocher son bac sans n’avoir rien lu de Shakespeare, Goethe ou Dante... Cela nous rend peu réceptif et peu curieux à l’égard de ce qui se vit ailleurs... et de ce qui pourrait se vivre ici...

Souvent l’humour est plus spontané et de meilleur qualité ailleurs y compris au Quebec...

Aussi et je concluerai avec cela, je me demande si les Français ne manquent pas d’humour, s’ils savent pratiquer la dérision par rapport à soi même (ce qui n’a rien à voir avec Les Guignols de C+)... Cela les rendrait je pense moins fier, moins agressifs et ils se prendraient moins au sérieux...

Certes, il fait bon vivre en France dit on... mais on est souvent plus décontractés ailleurs...

Cordialement Marc P