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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur L'élève agresseur sexuel à l'école primaire


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 4 février 2014 18:14

Merci Loatse,
J’attendais une réaction choquée pour avoir du grain à moudre dans ma conclusion à venir.
Je reste toutefois un peu déçu car votre indignation est basée sur des inférences erronées de votre part quant il y avait, je crois, matière à s’alarmer pour des raisons plus objectives... auxquelles je viendrai dans le prochain article.

Malgré tout, je vous suis reconnaissant de l’occasion que vous m’offrez de dissiper de possibles malentendus.

Il est complètement erroné de penser qu’il y ait eu là une expérimentation.
En rédigeant cet article, je fais juste ce qui est parfois appelé un « retour d’expérience ».
Celle-ci a consisté à se trouver plongé dans cette problématique sans avoir d’autre choix que de lui trouver une issue favorable.
Ce n’est donc pas une expérimentation que je relate mais l’expérience réussie d’accueil d’un élève à haut risque dans une enceinte scolaire.
Une expérience identique à celle que tout enseignant ou tout établissement scolaire pourrait être amené à vivre un jour.

Dans ces situations, l’équipe enseignante fait tout ce qu’elle peut pour protéger les autres élèves en ayant bien conscience que cela pourrait être insuffisant. Mais quoi qu’il en soit, tant que l’institution scolaire (ou judiciaire) juge que tel élève susceptible de violences (pas seulement sexuelles) peut et doit être inscrit à l’école (ou au collège), les enseignants sont bien obligés de faire avec.

Bref, il n’y a eu strictement aucune volonté d’expérimenter quelque dispositif éducatif que ce soit. Celui-ci a été mis en place de façon ad hoc dans l’idée qu’il pourrait être une solution. Le résultat a dépassé nos espérances, c’est cela que j’essaie d’analyser pour mieux le comprendre.

Quant à la fillette victime initiale de Tony, c’est sa nièce, donc rien à voir avec l’école. Les autres élèves qui ont été exposés à son comportement « prédateur » n’ont, pour ce que j’en sais, rien subi de traumatisant parce que Tony était précisément constamment sous l’oeil d’un adulte qui s’empressait d’intervenir. Mais cette solution provisoire qui n’a durée que deux semaines tout au plus est vite apparue intenable sur le long cours. Une faille interviendrait fatalement et c’est pour cela qu’il fallait une autre approche qu’une surveillance de tous les instants.

Quoi qu’il en soit, le fait qu’il n’y ait eu aucune plainte de la part des autres élèves ou de leurs famille est assez probant je crois du fait que le personnel n’a manqué à aucun devoir de protection. Tout au contraire, nous avons amené l’administration à considérer qu’il se pourrait bien en définitive que la place de Tony ne soit pas à l’école alors que c’est le contraire qui semblait évident puisqu’il nous revenait après un passage en justice et donc un « examen » informé de sa situation.

Notez bien qu’à aucun moment je n’ai affirmé qu’il était guéri. Guéri de quoi d’ailleurs ? Je n’ai pas eu connaissance d’un quelconque diagnostic le concernant. La seule chose qui comptait était que son comportement prédateur «  »pédophile«  » disparaisse et c’est ce qui a été réalisé au-delà de toute espérance.


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