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Commentaire de Jean-Paul Foscarvel

sur Polémique du genre : la gauche prise les doigts dans le pot de confiture


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 15 février 2014 15:52

Il faut je crois distinguer deux choses.

La physiologie d’une part, qui est incontestable, et permet à certaines personnes d’avoir des enfants, d’autres non. Il peut y avoir des confusions à ce niveau, mais elles sont rarissimes.

Le culturel de l’autre. C’est bien la culture, et non la nature, qui destine certaines professions aux femmes et d’autres aux hommes. ces déterminants sont fluctuants, évoluent, selon les périodes de liberté ou de contrainte, de puritanisme ou de libéralité, de machisme ou d’égalitarisme.

Rien n’interdit a priori à une femme d’être pilote d’avion, camioneuse, ou écrivaine. C’est bien la société, qui le permet ou non. C’est donc effectivement une construction sociétale qui assigne des rôles de type masculin ou féminin.

Allons plus loin. Les habits eux-mêmes évoluent avec le temps. Sous l’ancien régime, de notre point de vue, les hommes étaient à la cour autant efféminés que les femmes, passant leur temps au grimoire, à s’empoudrer le visage, à porter des robes. C’est la militarisation de la société qui a fait apparaître l’homme viril dans ses habits austères.

Selon les cultures, les traditions, ce qui apparaît féminin peut dans d’autres contrées apparaître masculin, et vice-versa.

Quant à la nature, les animaux ont toutes sortes de stratégies, et seule la physiologie, et non le comportement, permet de distinguer le mâle de la femelle.

Le problème est que l’espèce humaine veut se détacher de la nature et créer une réalité imaginaire. Là, tout devient possible, et une femme peut se comporter en homme, et vice-versa. Cela ne fait que bouleverser les conventions, mais pas la réalité physiologique. C’est peut-être ce qui craignent les détracteurs de la théorie du genre, le mot lui-même laissant entendre qu’il s’agit d’un choix.

Mais l’animus de la femme, l’anima de l’homme, fait partie intégrante de notre être. Symboliquement, intérieurement, nous avons tous une partie féminine et masculine, ce qui nous rend sensible à l’autre, et qui peut être refoulé, ou non.

Finalement, il n’y a pas de « peur » à avoir. Tant que des apprentis sorciers ne voudront pas transformer notre être par des manipulations qu’ils ne maitrisent pas (via la génétique). Mais il ne s’agit pas de cela, simplement de la remise en cause de conventions qui resteront éphémère par principe.

Ceci dit, j’ai la lourde impression que les socialistes, comme pour le mariage pour tous, utilisent les transformations sociétales comme des marqueurs de gauchitude, alors que sur les aspects sociaux, ils ont une politique de droite classique et libérale.

Ils ne comprennent pas, ou feignent de ne pas comprendre, qu’une évolution sociétale nécessite également un niveau social avancé, et qu’une avancée sociétale simultanée à un recul social focalise les victimes sur ces transformations, avec un effet contre-productif.

Par exemple, il n’est pas possible de prôner l’égalité homme-femme dans le même temps que l’on ferme des crèches, ou on nécessite la présence de parents pendant les horaires de travail.

Ce qui apparaît alors est l’incohérence, l’inconstance, l’indifférence.


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