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Commentaire de Primum non nocere

sur L'espace public est à tout le monde (même aux femmes, c'est dire)


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Primum non nocere Primum non nocere 18 juin 2014 13:28

Plusieurs petites choses, Eric  : Se balader en minijupe, nombril apparent et seins a l’air est une forme de renoncement a des normes collectives de comportement permettant de gérer un peu les agressions sexuelles. J’ai été, fut un temps lointain, de ces petits métalleux énervants, ceintures de cal7.62 à la taille, gabardine, New Rock, treillis, de gros A cerclés un peu partout et surtout du noir du rouge, du noir, du rouge, du noir, du rouge partout et tout le temps. C’est une forme, adolescente et un brin ridicule (surtout du haut de mes 50 kilos haha) de ce que vous appelez doucereusement un « renoncement à des normes collectives ». Pourtant, quel que soit votre avis et celui de quiconque là dessus, j’en ai (encore heureux) le droit le plus absolu. Au même titre que j’ai eu ma période baba-sarouel, et qu’aujourd’hui j’aime à me balader habillé d’un col V et d’un skinny taille basse ou d’un bermuda-baggy. Je n’exhibe ni mon c#l, ni mes mollets pour ces dames, mais pour moi, par goût (discutable, mais n’empêche).
En quoi une femme voulant porter une jupe au dessus du genou (grand dieu, quelle folie) ou un top court en été (pour rappel, population masculine à demi nue dès 25°, et ce même en pleine ville) serait à blâmer  ? Vous ne faites qu’alimenter une certaine culture de la culpabilisation des victimes, vous entretenez le sentiment que la rue est un espace masculin dans lequel les femmes doivent tout contrôler les concernant, tant l’habillement que la démarche et ne pourraient circuler de manière pleinement libre et sûre, à toute heure du jour et de la nuit, en tout lieu. C’est une atteinte fondamentale à la liberté de tout un chacun.

Par ailleurs, pour l’anecdote, plusieurs sociologues et/ou psychologues ont pu remarquer dans des études comparatives inter-culturelles que même en Afghanistan, le harcèlement de rue existe. Dois-je vous rappeler la mode de ce coin charmant du monde ?

Parce que la seconde réaction constitue un réflexe naturel. How dare you ! Vous présenteriez vous, face à un juge, avec un tel argument ? Franchement ? Y croyez vous, vous-même ? Le corps d’une femme n’est pas à votre disposition, pas plus que vous n’avez une « nature » à mettre des mains. Qui plus est, à vous lire, vous prétendez que les hommes ne sont que de pauvres victimes, de pauvres animaux qui ne peuvent se contrôler. J’ai une plus haute opinion du genre auquel j’appartiens que vous visiblement. Un harceleur est un harceleur, un agresseur est un agresseur, ne me faites pas croire qu’ils ne sont pas responsables de leurs actes.

En mettant l’accent sur un prima de la liberté individuelle, on finit par en arriver a ce genre d’impasses. En imaginant qu’il y aurait d’un coté des gros macho et de l’autre des victimes, on passe complètement à côté de la réalité profonde du phénomène et des éventuelles solutions. La réalité est bien plus complexe, c’est vous qui voulez apparemment lire une restrictivité du réel à ces deux seuls « hyper-groupes » dans le texte de fabienm, votre grille de lecture m’a l’air faussée.

Ce n’est ni un problème d’homme, ni un problème de femmes, mais bien plus généralement un problème de société et d’humanité. Des questions relationnelles. Je crois que c’est la seule remarque rationnelle de votre commentaire. Incroyable d’arriver à une conclusion comme celle-ci après un développement (à mon sens) aussi surréaliste.


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