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Commentaire de Denis Gelinas

sur Nouvelle Gouvernance... en direct


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Denis Gelinas Denis Gelinas 19 septembre 2015 14:55

Bonjour Pierre

en voilà une mécanique de démocratie directe, bravo !

une de ses faiblesses est la manipulation de l’opinion qui remplacera la corruption qui gouverne notre présente CITÉ

Il nous faut relire Alain : De la neurasthénie chapitre LXXXIV du livre Mars ou la guerre jugée (1921) voici un extrait :

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Chacun a pu remarquer, au sujet des opinions communes, que chacun les
subit et que personne ne les forme. Un citoyen, même avisé et énergique quand il n’a
à conduire que son propre destin, en vient naturellement et par une espèce de sagesse
à rechercher quelle est l’opinion dominante au sujet des affaires publiques. « Car, se
dit-il, comme je n’ai ni la prétention ni le pouvoir de gouverner à moi tout seul, il faut
que je m’attende à être conduit ; à faire ce qu’on fera, à penser ce qu’on pensera. »
Remarquez que tous raisonnent de même, et de bonne foi. Chacun a bien peut-être
une opinion ; mais c’est à peine s’il se la formule à lui-même ; il rougit à la seule
pensée qu’il pourrait être seul de son avis.
Le voilà donc qui honnêtement écoute les orateurs, lit les journaux, enfin se met à
la recherche de cet être fantastique que l’on appelle l’opinion publique. « La question
n’est pas de savoir si je veux ou non faire la guerre, mais si le pays veut ou non faire
la guerre. » Il interroge donc le pays. Et tous les citoyens interrogent le pays, au lieu
de s’interroger eux-mêmes.
Les gouvernants font de même, et tout aussi naïvement. Car, sentant qu’ils ne
peuvent rien tout seuls, ils veulent savoir où ce grand corps va les mener. Et il est vrai
que ce grand corps regarde à son tour vers le gouvernement, afin de savoir ce qu’il
faut penser et vouloir. Par ce jeu, il n’est point de folle conception qui ne puisse
quelque jour s’imposer à tous, sans que personne pourtant l’ait jamais formée de lui-
même et par libre réflexion. Bref, les pensées mènent tout, et personne ne pense. D’où
il résulte qu’un État formé d’hommes raisonnables peut penser et agir comme un fou.
Et ce mal vient originairement de ce que personne n’ose former son opinion par lui-
même ni la maintenir énergiquement, en lui d’abord, et devant les autres aussi.


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Je trouve plus pratique et réaliste votre proposition de démocratie contractuelle ref : https://nouvellesociete.wordpress.com/2007/06/17/manifestation-du-mouvement-pour-la-democratie-contractuelle/


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