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Commentaire de velosolex

sur Quand Zola jugeait... les médias actuels


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velosolex velosolex 4 janvier 2022 14:19

@Fergus
Zola a passé une quinzaine de jours en Beauce, pour faire une étude de terrain, pour préparer son livre. On lui reprochera se temps trop court. La Beauce n’a rien à voir avec l’agriculture de montagne. Le paysage ici n’a pas eu besoin d’être remembré. Il était quasiment identique à l’époque de Zola. Pour avoir vécu pas loin, je dois dire que la vision de la cathédrale de Chartres est une pâle consolation. La terre a été ruinée par l’agriculture intensive, et les paysans sont plus des gestionnaires qu’autre chose, en lien avec les cours de la bourse. La ressource eau est totalement sinistrée. Enfin s’y balader en voiture est une expérience curieuse. Les routes sont tellement étroites, qu’on doit souvent ralentir quand on croise une voiture...Situation courante en montagne, mais surprenante dans ces terres plates comme la main...Pourquoi ?.. Parce que l’appétit des paysans, d’année en année, prenant sur l’espace public qui reste, la route, l’a diminué jusqu’à cette portion congrue. Dans le sud, les autorités bien avisées ont planté des platanes sur le bord des routes. Cela embellie le paysage. Mais leur fonction n’était pas de protéger du soleil les marcheurs, comme beaucoup de gens pensent. Leur fonction était d’empêcher précisément ce grignotage lent des surfaces agricoles vers la nationale, qui parfois ont le sait, fait disparaitre bien des chemins au delà des haies. 

Il y a certainement des gens très généreux en Beauce, mais j’ai tendance à penser que le paysage a tendance à structurer les gens, comme il le fait des maisons. J’ai des origines Normandes , et je pense que Maupassant a lui aussi saisi ce coté matois, économe et roublard du paysan Normand, qui transparait dans bien des nouvelles ;
. « La terre » est sans doute excessif, caricatural, mais néanmoins le roman pointe bien les mœurs de la région Beauce, et les imbroglio autour de la succession du père, qui sont au cœur du roman, mais aussi du réel, et ce encore de nos jours.... Un thème d’ailleurs très courant au dix neuvième siècle dans la littérature, puisqu’il déchire les familles sans doute encore plus que maintenant. Et encore la loi française ne déshérite pas totalement certains membres, comme elle l’e permet en Angleterre. Les romans victoriens de Wilkie Collins, qui restent très passionnants brodent sur ce motif, de livre en livre, s’attachant surtout au destin des femmes qui sont expulsées souvent de la succession. A lire aussi « Mittlemarch », de George Eliot sur le sujet...
Zola s’empare là de quelque chose de banal. Mais c’est de la dynamite, l’esprit de corps paysan faisant loi. Mais il ne fallait pas s’attendre à autre chose de cet homme, qui ne fait pas dans l’aquarelle, quand il traite de la fortune des Rougon Macquart...Le clergé passe aussi dans le livre un mauvais moment, livré à une province qui n’a d’yeux que pour l’argent. Si Zola s’était inspiré d’un village Breton, je pense que cela aurait donné quelque chose de très différent. Mais le tissu social et culturel trop difficile à saisir pour l’étranger, ne l’aurait sans doute pas inspiré


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