@Luc-Laurent Salvador
Je
suis désolé mais je ne vois vraiment pas où vous voulez en venir
avec votre « argumentation ». Vous n’avez pas écrit une
démonstration mathématique ou L’Éthique
de Spinoza. Vous avez écrit un billet d’opinion de cinquante lignes.
Vous avez émis des opinions, rien de plus. Écrivez
un article sur la logique et je vous contesterai avec une
« réfutation logique ». En attendant je conteste votre
opinion, citations à l’appui, je ne vois pas ce que je peux faire de
plus. Je n’avais pas oublié votre remarque de l’année dernière :
« Depuis
le temps que j’entends parler d’Ellul comme un auteur à lire,
même de la part de girardiens, vous m’avez guéri instantanément.
Quelqu’un centré sur spécificité de la Révélation faite à
Israël est d’emblée suspect à mes yeux. » Et voilà que
vous en remettez une couche contre Israël et les juifs avec cet
article. Et à mon commentaire, voilà la troisième couche qui
arrive, avec des citations anti-juives du Nouveau Testament. Ça
fait beaucoup pour un seul homme, alors j’en tire la conclusion qui
s’impose : un chrétien qui s’attaque de manière répétée à
Israël est pour moi en contradiction avec son dogme, c’est une
trahison, ce sont des tendances (vous voyez, je modère)
marcionistes. Je ne vois pas ce que je peux apporter de plus comme
démonstration.
Il
ne s’agit pas de citations, je le répète, il s’agit d’une
appréhension globale du Nouveau Testament, accomplissement de la
promesse faite à Abraham, accomplissement en plénitude de la Loi
révélée au Sinaï, et révélation de l’onction donnée à Jésus,
fils de David et messie. On accepte ça d’un bloc ou pas. Après on
peut toujours pinailler sur les citations en les déformant comme
vous le faites.
Vos
citations de Ga 3 et Ap 2 ne prouvent rien, ou plutôt elles
confirment une fois de plus que la bénédiction est donnée à
Israël, et à Israël seulement, et aux Gentils à travers Israël
uniquement. Je cite Ga 3, 16 : « Or
c’est à Abraham que les promesses furent adressées et à sa
descendance. L’Écriture ne dit pas : « et aux
descendants », comme s’il s’agissait de plusieurs ; elle
n’en désigne qu’un : et à ta descendance, c’est-à-dire le
Christ. » C’est là un point central, une notion centrale,
celle de « reste d’Israël », que l’on trouve très
souvent chez les prophètes. Je vais citer une nouvelle fois Jacques
Ellul qui est très clair sur la signification de ce passage :
Ce
Dieu injuste ?, pp. 103-104 : « Israël ayant déçu ce
projet de Dieu de transmettre Sa volonté libératrice à tous, est
remplacé par Jésus, l’ultime reste d’Israël (mais toujours Israël
!). Cela est doublement fondamental : ce n’est pas l’Église
qui remplace Israël, contrairement à ce que nous croyons très
couramment. L’Église
est serviteur de Jésus, porteuse du message évangélique, elle
n’est pas Israël ! Celui qui prend la place d’Israël, c’est
Jésus, le vrai serviteur. L’autre considérable vérité de cette
idée de « reste » a bien été mise en lumière par W.
Visscher : c’est que, dans toute l’histoire du peuple d’Israël,
le « reste » choisi par Dieu pour porter sa Promesse
était représentatif de tout Israël ! C’est la pars pro toto à
laquelle Visscher attache à juste titre beaucoup d’importance. Mais
alors, Jésus lui aussi, ultime « reste », doit être
reçu et accepté comme pars pro toto, c’est-à-dire que Tout-Israël
est englobé, résumé, synthétisé, représenté dans la personne
de Jésus ! Il ne faut donc pas seulement dire :
« N’oublions pas que Jésus était juif », mais bien :
« En Jésus tout Israël est là », non pas pour être
remplacé et évacué, mais en Jésus Tout Israël a souffert, a été
mis à mort, etc. Et en Jésus, Israël est éternellement présent.
Jésus est un don fait à tous les hommes, contrairement à la Torah
qui était, je dirais, l’armature, l’arme et l’armure du seul peuple
juif : le Témoin premier. »