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Commentaire de Guil

sur La prescription des crimes sexuels commis sur les enfants


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Guil (---.---.28.239) 3 juin 2006 02:48

tel que les crimes contre l ?humanité actuellement pris en compte serait un acte de sacralisation de ces victimes

Je trouve en effet que là aussi on a tendance à en faire trop... Et là aussi il y a des dangers (comme les lois style Gayssot, etc...) Que la religion judaïque ai sacralisé la Shoah ça peut se comprendre - c’est une religion, après tout - mais je l’accepte beaucoup moins dans les institutions laïques. Le crime nazi est sans aucun doute le plus grave de toute l’histoire humaine, mais le sacraliser mène à s’aveugler sur sa nature profondément ancré dans l’humain, ce qui est particulièrement dangereux. Enfin bon, c’est hors sujet ici smiley

Tout ce que vous dites est applicable à n’importe quel type de crime ou agression violente. Ou du moins, devrait l’être. Si le coté sexuel du viol en rajoute sur le traumatisme, c’est parceque d’une manière générale le rapport de l’homme social au sexe est particulièrement malsain. Là encore, ça tient d’une sorte de sacralisation destructrice du sexe... En traitant le crime sexuel comme un crime à part, non seulement on brise un principe de base de l’équité dans la justice, mais on alimente ce rapport malsain à la sexualité en le rendant plus intouchable encore. C’est un cercle vicieux : plus on considère le sexe à part, plus le crime sexuel est traumatisant et plus il est traumatisant, plus on à tendance à le considérer à part. On ne s’en sortira pas, en tout cas pas sans respecter scrupuleusement les principe dits universels d’équité et de justice. Ce qui veut dire : pas de justice d’exception. Si on abolit la prescription pour un crime, alors on l’abolit pour tous (Pourquoi pas hein, c’est une idée qui se discute en tout cas...)

Sinon, le sacré n’est pas quelquechose de positif ! Le sacré c’est l’intouchable, l’interdit moral absolu pesant sur telle ou telle chose pour des raisons diverses. Le bouc émissaire par exemple fait partie du domaine du sacré : pourtant ce n’est pas du gateau pour ce pauvre bovidé... Si une famille rejette avec véhemence une victime de viol ou d’inceste, c’est bien à cause du caractère intouchable - donc sacré - de ce crime. Si à l’inverse certaines associations boivent sans discernement toute parole d’une victime (cf Outreau, encore une fois...) c’est pour la même raison. Rejet brutal ou adoration d’un phénomène sacré sont d’une même nature violente et destructrice.

Je pense donc sincèrement qu’on ne viendra à bout de la spirale infernale dont je parlais en haut qu’en désacralisant le plus possible le sexe comme le crime sexuel... Si je peux discuter la prescription en générale pour tous les crimes, je ne peux pas discuter de celle du crime sexuel uniquement - surtout pas celui-là !


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