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Mmarvinbear 17 mars 2013 11:53
Mmarvinbear
Joe ,ravalle ta bile .Les réopens ne m’ont jamais influencés ,et pour la 7 ,oui ,j’aimerais comprendre ,et si un ingé ou un archi m’explique clairement que c’était logique ,alors pas de problème ...

( Mû par un sentiment d’optimisme fou, je vais considérer cette requête comme étant sincère et y répondre. Au pire, cela m’aura fait réviser mes bases.)

Petites précisions importantes pour comprendre la suite :

- le WTC 7 ne faisait pas partie du complexe à l’origine, il y a été rattaché administrativement après sa construction.

- Il ne s’agit pas du premier immeuble construit sur cet emplacement, il a été construit dans les années 70 en remplacement d’un immeuble à base carrée datant du XIXè siècle.

- Le WTC 7 avait une forme trapézoïdale. Pourquoi cette forme ? Une forme rectangulaire permettait d’offrir plus de surface de bureaux à louer qu’une forme carrée. Pourquoi pas construire un immeuble carré plus haut ? Aucune idée, sans doute à cause de contraintes urbanistiques de l’époque. Pourquoi un trapèze donc ? Aucune idée encore, peut-être pour des raisons esthétiques, pour faire original.

- Il n’a pas été possible, lors de la construction de ce qui allait devenir le WTC 7, de modifier les fondations présentes à cause de la présence d’une station électrique souterraine utilisée pour le métro de New York. Les architectes se sont donc trouvés face au problème de faire rentrer un trapèze dans un carré sans que l’immeuble ne s’écroule.

- Car en architecture, si un immeuble n’est pas positionné sur des fondations adéquates, il s’écroule.

- Une solution simple fut trouvée : les piliers de report de charge. Trois furent intégrés au squelette en acier du bâtiment. Leur rôle était simple : faire peser et reporter les contraintes de l’immeuble sur les fondations existantes. En clair, une partie de l’immeuble reposait sur des béquilles. Ces piliers étaient liés à la structure entre le 4è et le 7è étage.

C’est ce qui va expliquer sa chute.

Le 11/9, lors de l’impact sur la tour Nord, des débris d’acier et de béton éventrent la tour 7 entre le 2è et le 8è étage. Les immeubles latéraux sont aussi touchés, mais moins car ils reçoivent moins de débris. 

Les débris sont mêlés à du carburant enflammé. Un incendie se déclenche donc. Cela ne devrait pas poser de soucis car les immeubles sont conçus avec des sécurités pouvant aider à éteindre l’incendie en moins de deux heures.

Cette limite de deux heures est importante : même les matériaux ignifuges ont leurs limites, et cessent d’être opérant au delà de cette limite. Un immeuble qui connait un incendie plus long est considéré comme perdu car les flammes auront affaibli sa structure. Il sera abattu ensuite par mesure de sécurité. 

Or, la chute des Tours a détruit les canalisations d’eau du quartier : les systèmes anti-incendie se sont retrouvés à sec. Et pas question d’y envoyer des pompiers : les rues sont ensevelies sous les débris des tours et de toute façon, eux non plus n’ont plus d’eau car ils se raccordaient au même système de lutte contre l’incendie. 

L’incendie due la tour 7 s’est donc propagé et à brûlé de façon intense pendant plus de 8 heures. Pour les pompiers qui avaient envoyé des hommes à pied afin de s’assurer que la tour était vide, il était clair que l’immeuble serait de toute façon détruit par la suite.

L’incendie a donc fini par griller les protection de type amiante et a échauffer la structure en métal, ce qui lui a fait perdre de la portance.

La portance est la capacité d’une poutre a supporter une charge. Les poutres sont calibrées pour pouvoir supporter par exemple une tonne. Mais cette valeur baisse avec la température car le métal se ramollit. 

Il n’est pas besoin de porter une poutre d’acier au point de fusion ( environ 1500°) pour la détruire : à 250°, une poutre calibrée pour supporter une tonne ne peut plus en supporter que 800kg. A 600°, elle ne supportera que 400kg (valeurs approximatives, à vérifier et corriger si besoin est, mais là j’ai la flemme...) avant de se rompre.

Les caméras thermiques ont permis de déterminer que la température a dépassé les 700° dans le WTC 7.

Echauffée, la structure a donc perdu de sa portance et après plus de 7 heures d’incendie, un des piliers de report de charge, celui près du centre du bâtiment, a cédé. C’est visible sur les images : on voit clairement le Penthouse se briser en deux. Toute la charge se reporte donc sur les deux reports restant, qui sont eux aussi affaiblis par l’incendie : ils ne sont plus capables de supporter l’effort supplémentaire et ils se brisent à leur tour dans la seconde qui suit, entraînant la chute de l’immeuble qui s’effondre sur lui même. Il ne reste plus debout que la façade, qui n’était pas fixée au squelette central, et qui ne reposait que sur ses bases. Elle s’écroule dans les secondes qui suit, tout droit aussi sous l’effet de la gravité.


Il faudra quelques années pour que le NIST démontre scientifiquement le phénomène de chute.
 
Depuis, les immeubles trapézoïdaux font l’objet de mesures de renforcement supplémentaires au niveau de leurs structures.
 



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