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Morgane Lafée 19 septembre 2011 12:48

Bon article, Loreleï, et utile.

Oui, le viol est un fléau, quelque soit la victime. Mais attention, aujourd’hui, dans la justice, on ne parle plus de « viol » mais de « relation non consentie »... Ça permet de supprimer la notion de violence, de sous-entendre que la victime a participé à l’acte et donc de resituer ce dernier dans l’intime, le privé. C’est exactement ce terme qu’on a lu partout dans la presse ces derniers mois, concernant une certaine affaire que je ne nommerais pas. C’est aussi ce qu’entendent toutes les plaignantes et tous les plaignants dans ce genre d’affaires. Et ça a tout à voir avec le fait que la plupart de ces affaires aboutissent à un non-lieu.

Comme le souligne ciudadana06, les associations féministes sont sans doute les seules aujourd’hui à être capable d’écouter une victime masculine sans la juger puisqu’elles ressentiront une empathie naturelle. De toute façon, la lutte contre le viol des hommes a tout à voir avec celle contre le viol des femmes.
En effet, pourquoi le viol des hommes est-il si tabou ? Parce qu’il « réduit » l’homme au statut d’objet, de dominé, ce qui est en soi une remise en cause du principe de domination masculine - laquelle implique que l’homme soit sujet dominant et agissant, et la femme objet dominée et passive. Donc les adeptes du patriarcat n’ont pas du tout intérêt à ce que l’on s’étale sur le viol des hommes.

Une dernière chose : vous avez oublié les viols « rituels » de garçons dans les sociétés archaïques, où le garçon doit passer un véritable rite de passage pour devenir un homme et être accepté par ses pairs. Selon Elisabeth Badinther dans « XY », plus les sociétés seraient misogynes, plus les violences envers les garçons lors de ces rites de passage seraient violents... En effet, dans les sociétés les plus misogynes, l’éducation des enfants est entièrement réservé aux femmes. Donc pour se faire accepter, il faudrait en quelque sorte rompre le lien avec le féminin.
Je rejoins donc E. Badinter sur sa conclusion : tout le monde a tout intérêt à ce que les hommes s’impliquent à égalité avec les femmes dans l’éducation des enfants (garçons ou filles). La présence d’un père aussi investi que la mère permet au garçon d’avoir un modèle et aux filles de se familialiser tout de suite avec l’autre sexe. Mais les masculinistes, dont certains luttent pourtant pour les droits des pères dans les divorces, sont semble-t-il trop bêtes pour comprendre ça... Ou alors trop malhonnête pour faire le lien entre le féminisme et les droits des pères dans les divorces.


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