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Geneste 28 septembre 2011 13:12

Vous dites beaucoup de choses vraies dans votre texte. Néanmoins, mon sujet n’est pas celui que vous traitez pour l’essentiel. En effet, le système anglosaxon à 30 000$/an aujourd’hui n’est pas soutenable. Je pense avoir souligné la raison pour laquelle le système coûte cher alors que vous reconnaissez vous-même que les profs étant mal payés, ce ne sont pas leurs salaires qui font le coût. Ma première proposition est donc de décoréller enseignement et recherche. Cela a d’autant plus d’importance que la recherche aujourd’hui est avant tout technologique et que la durée de vie d’une technologie est de 5 à 10 ans. A quoi bon apprendre cela à l’université ? Par contre, une théorie, elle, vit une bonne centaine d’années, cf. la théorie de la relativité par exemple, etc.
Le deuxième point que je traite dans mon texte est celui de l’évaluation de l’université. De quel niveau viennent les élèves et à quel niveau ils sortent ! C’est cet effort qu’il faut évaluer et récompenser le cas échéant, ce que personne ou presque ne fait alors que socialement, c’est un point particulièrement important. Le but de l’enseignement, de mon point de vue, n’est pas de donner un métier, mais de donner aux éleves les points suivants :
- Apprendre à apprendre
- Avoir un niveau (c.-à-d. une culture litéraire, scientifique..)
- Avoir une idée de comment on applique le savoir théorique à la vie pratique

Et c’est tout ! Le reste, c’est la vie comme on dit en France.

Vous remarquerez que je me suis bien gardé de parler de la qualité des profs, que je n’ai pas abordé le débat université grande école, etc. Vos commentaires, intéressants au demeurant, ne concernent donc pas mon texte pour l’essentiel.

Par contre vous affirmez certains points qui me semblent très discutables. Je ne vois pas comment un système d’examen (qui existent par ailleurs partout) peut favoriser les gens friqués. Si vous ne suivez pas de cours supplémentaires, vous pouvez quand même réussir et je connais bien des cas de gens brillants qui n’ont pas pris ces cours supplémentaires et ont quand même réussi. Le système universitaire, d’ailleurs, lutte contre ce système parallèle et avec un certain succès me semble-t-il.
Quand vous dites que mon système tue la recherche, vous sortez du cadre strict de l’article. J’ai juste dit que le système de recherche dans les universités ne doit pas être payé par les étudiants qui viennent pour chercher une prestation d’enseignement. En plus, je ne vois pas pourquoi on paierait pour chercher, on devrait plutôt se faire payer pour cela.
Quant à l’évaluation, il faut bien que quelqu’un la fasse et qu’il soit relativement impartial. L’Etat me semble être le meilleur acteur possible, à condition, bien entendu, qu’il s’en donne les moyens et je vous concède qu’en la matière il est en général très mauvais. Espérons donc une amélioration de ce côté là.
J’en viens au mérite. Le mérite, selon moi, se mesure par l’efficacité, laquelle se mesure par le niveau moyen d’entrée, le niveau moyen de sortie et l’énergie qu’il a fallu fournir pour arriver au résultat. Il n’y a pas d’objectif à fixer, il est tout trouvé.
Je remarque, pêle-mêle une contradiction dans votre texte. Les stars de la recherche n’enseignent pas, mais pour enseigner il faut chercher(?). Mais les stars chercheuses sont dans le système universitaire. Qu’y font-elles ? Rappelons que du niveau BAC à BAC+5 on ne fait qu’apprendre ou presque et que cela suffit bien à la peine des étudiants. En plus on apprend en général des choses connues depuis longtemps et ce n’est pas tant l’apprentissage qui est difficile que la maîtrise du sujet et l’imprégnation de l’étudiant par un état d’esprit.
La compétition entre les profs, dont vous parlez, me semble être une bonne chose. C’est d’ailleurs une bonne chose en tout. Pourquoi certaines personnes seraient-elles en concurrence, dans leur travail, avec des personnes payées un bol de riz par jour quand d’autres seraient exmptées de compétition ?
Je terminerai sur votre vision de l’étudiant client. Je trouve cela détestable. L’étudiant, de mon point de vue, est un citoyen à qui la nation paie, via la redistribution et l’impôt, une opportunité de connaître disons un domaine de l’activité ou de la connaissance humaine de façon approfondie de façon pour qu’à son tour, quand l’étudiant sera dans la vie active, sa productivité augmentée par ses études, il puisse contribuer au bien commun.


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