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Mathieu2 (---.---.22.244) 22 juin 2006 02:13

Je n’ai jamais dit imposer le breton dans les administrations et les entreprises mais le proposer. Ne reproduisons pas le scandale de la législation française actuelle qui impose une langue unique dans ces lieux , et pas seulement contre l’anglais ! Quant aux zones britophones/gallo elles sont dépassées, nous sommes au XXIè siècle. Ou alors il faut les appliquer aussi dans l’autre sens et interdire le français en Basse-Bretagne, c’est une question d’égalité ! Je vois qu’en France tout le monde est égal mais comme dit Coluche il y en a qui sont plus égaux que d’autres... J’ajoute que les parlers brito-romans (gallo et associés) sont de simples langues régionales de l’est de la Bretagne qui n’ont pas les mêmes réalités que le breton et le français. Ce sont des langues rurales, il faut bien le dire presque disparues, sans tradition littéraire écrite antérieures à 30 ans, et encore je suis généreux. Elles sont intéressantes et participent de la richesse et de la diversité culturelle de la Bretagne mais on ne peut pas sérieusement les mettre sur le même plan que le breton et le français qui sont aujourd’hui les 2 langues vernaculaires des Bretons. Et chose très importante : le breton est considéré au-delà de ces locuteurs même comme le porte-drapeau de l’identité bretonne.

Marie-Pierre : « Pour les entreprises : combien d’entreprises non bretonnes se sont installées, ont donné du travail ? On ne les compte plus. »

Toute entreprise qui s’installe dans un pays le fait pour des questions purement commerciales. La présence du breton dans les sociétés implantées en Bretagne ne leur coûtera pas un centime, comme pour tous les pays. Comment croyez-vous que font des petits pays dynamiques comparables à la Bretagne en taille et en population comme le Danemark, la Finlande, la Slovaquie ? Aujourd’hui, les entreprises étrangères qui s’installent en Bretagne sont beaucoup trop peu nombreuses, contrairement à ce que vous affirmez. La quasi-totalité installe leurs sièges sociaux en Ile-de-France, seul endroit hexagonal attractif pour les investisseurs étrangers à l’heure actuelle (La Tribune de la semaine dernière). On voit bien que ce sont d’autres raisons que la présence consentie de la langue bretonne qui rebutent les entreprises. Bref vous cherchez des inconvénients là où il n’y en a pas ! Une autre politique est possible. J’imagine bien les autorités politiques bretonnes proposer des exonérations et des incitations fiscales aux sociétés qui font une place à la langue bretonne ; elles sont avant tout pragmatiques, vous verrez si elles ne sont pas intéressées !

Marie-Pierre : « Je fréquente un pub à Vannes (très bonne bière bretonne) et c’est un plaisir de voir des gens converser en breton. Cela prouve que la langue ne meurt pas à la sortie de l’école. »

De l’école au bar foklo, quelle charmante perspective de cheminement pour les britophones ! Vous dites ne pas être pour la mort du breton mais vous êtes pour sa muséification, ce qui revient au même. Le breton n’a pas besoin d’endroit de ce genre pour vivre, il a besoin d’être au grand jour, dans la vie de tous les jours. Vous avez une vision folkloriste, très française de la langue bretonne.

Marie-Pierre : « je vous rappelle les manifestations des pays gallos contre la mise en place autoritaire des panneaux de signalisation en breton. »

Vous rappelez mal car ce que vous dites est inexact. Il y a eu 7 personnes à se réunir devant l’appareil photo d’un journaliste contre la mise en place dans leur patelin de panneaux directionnels bilingues dans le Morbihan, chose voulues de manière très majoritaire par la population. Ca a d’ailleurs été mis en place depuis belle lurette en Finistère et en Cotes d’Armor. Même si quelquefois j’ai noté une traduction de sigle discutable, globalement c’est une chose positive. C’est plus constructif que de se dire breton parce qu’on mange une crêpe ou qu’un boit une bière bretonne dans un « bar breton ». Pour un Breton, je crois qu’il y a des façons plus constructives d’honorer sa langue nationale. Je vous invite à vous défaire de cette vision minimaliste et caricaturale de la langue bretonne, croyez-moi elle mérite mieux.


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