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Thucydide (---.---.101.8) 22 juin 2006 19:06

Je ne suis pas un inconditionnel des voitures en centre-ville, loin de là. J’aime bien me déplacer à pied pour de petits trajets sans voir les trottoirs encombrés par des gens qui sortent leur tank pour aller acheter leur baguette. Par contre, j’estime que là où il est prévu qu’elles roulent, elles doivent pouvoir rouler.

Or que constate-t-on depuis quelques années ? Plus on fait ralentir les voitures par divers procédés (dont certains sont souvent abusifs), moins les piétons perçoivent le danger et plus ils « s’oublient » et traversent en toutes circonstances. Pourtant, il existe des règles de cohabitation, et le civisme consiste à les respecter, qu’on soit automobiliste, certes, mais piéton, AUSSI. Avec la pression qu’on leur met, les automobilistes tendent à se calmer, tandis que les piétons prennent toujours plus d’assurance. Il est de plus en plus fréquent de les voir forcer le passage sans ressentir l’opprobre consensuel et général qui pèse sur l’automobiliste, cet affreux. En l’occurrence, sans vouloir excuser les automobilistes qui forcent le passage, il faut admettre que l’intimidation vient souvent du piéton vers l’automobiliste. Je sais, ça va faire hurler, et pourtant, ne voyez-vous pas régulièrement des piétons s’engager sur le passage -ou en dehors- et réussir à faire piler l’automobiliste, dont c’est pourtant le tour de passer d’après le signal lumineux ? Mieux encore : les mères de familles qui avancent benoîtement leur poussette sur la chaussée dans le même but inconscient. Normal, elles ne réalisent pas le danger, bien en sécurité sur leur trottoir, tandis que leur bambin sert de chicane mobile.

Peut-être considérerez-vous que les droits du piéton doivent évoluer en leur faveur. Je ne veux pas en débattre, en l’occurrence, ce n’est pas la question, ici. La question est d’analyser pourquoi le nombre d’accidents avec piétons ne diminue pas en l’état actuel de la réglementation. Or, la réponse pourrait bien être : « parce qu’ils ne sécurisent pas leur comportement » (sans oublier l’augmentation de leur nombre). Je dis « pourrait », parce qu’évidemment, je n’ai pas de moyen d’investigation pour le prouver. Mais la plus élémentaire des logiques voudrait qu’on prenne cette analyse en considération, avant de rejeter systématiquement la faute sur les automobilistes, d’en tirer des conclusions erronées, et de prendre des mesures qu’on rendrait toujours plus coercitives faute d’avoir correctement identifié le noeud du problème.

Et si la conclusion devait être : on veut donner la priorité aux piétons partout et en toute circonstance, voire bannir les voitures des villes, les gens choisirons de l’approuver -ou pas- en connaissance de cause et par analyse objective et non biaisée. Pour le moment, on se contente de toujours pointer du doigt les mêmes. Leur complexe de culpabilité allant croissant, pas de danger de les voir se rebiffer.

Le raisonnement est similaire avec les motos. Je suis personnellement favorable à la tolérance à l’égard des motards qui circulent entre les files, pourtant, ils perdent souvent de vue que ça reste une tolérance, ils n’ont pas le droit pour eux et ne sont pas prioritaires. C’est avant tout à eux que revient l’obligation d’assurer leur sécurité, plus qu’à l’automobiliste qui n’a pas forcément des yeux dans le dos dirigés vers tous les angles morts de sa voiture. Et les dangers supplémentaires qu’engendre ce comportement leur est imputable avant de l’être aux automobilistes, même s’il est évident que ces derniers doivent être le plus attentifs possible.


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