Le vrai en l’homme est quasi le même
pour tous. Voilà l’affaire centrale. Oui. Je pense que cela suffit
pour garder le feu sacré sans prêcher. Vrai. Tout est enfoui en
nous et on ne peut qu’être heureux de se reconnaître.
Après, le combat est long et solitaire
et on ne peut donc qu’espérer se retrouver sur une escarmouche
précise. Pour ce qui est du mensonge on ne sera jamais trop pour
tenir – et surtout pour avancer.
Pour ce qui est d’avancer, personne
n’est prêt à reculer et c’est bien là le problème : la
logique et ses prétentions progressistes. Si on ne recule pas, la
vérité ne sera plus jamais la même pour tous. Le vrai ne peut pas
se rallumer par miracle.
Il n’y a de libération que par un
retour au monde et à soi. Le courage réside dans cette désertion
du fantasme de puissance qui affaiblit la flamme chaque jour plus. On
voit bien que cet affaiblissement vient du désir et du logos
collectivisés et focalisés pour mieux nier les puissances libres du
monde réel. Une certaine décroissance suit sûrement ce mouvement
naturel.
Le mensonge global n’est que cette
coalition fantasmatique au pouvoir intellectuel dont nous n’avons
jamais fini de déjouer les pièges logiques posés dès l’enfance
dans nos imaginaires séduits et soumis à la norme et à l’énorme.
Alors il faut descendre en nous :
là est le vrai combat pour la vérité et son instant permanent et
si fugitif à la fois.
Quand on a de la chance on voit que ce
ne sont pas les mots qui mentent, qu’ils ne sont ni contenant ni
contenu, mais qu’ils sont autres que nous les disant, alors qu’ils
devraient absolument être nous et nous eux : des paroles, notre
parole, une seule parole. Une parole tenue, liée, engagée, blanche.
Non une langue tenue, sue tenue, comme omerta noire.
Ensuite, à ce niveau tout est lié à
la mort. La mort simple, la mort pure et simple. Là est la vraie vie
qui nous effraie tant.
A bientôt alors, Alinéa.