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En réponse à :


(---.---.240.163) 7 juillet 2005 10:54

Votre objectif d’une croissance à 3% + est ambitieux : je ne connais pas un homme politique qui ne le partage pas. Tant qu’on y est, pourquoi pas 4% +, 5 % +, 10 % + ?

Vous écrivez qu’il est faux d’affirmer que la croissance ne se décrète pas. Vous avez été PDG d’Alstom, vous savez qu’une entreprise, un pays évoluent dans un environnement international qu’ils ne contrôlent pas. La France, seule, est un nain économique, elle ne décrètera pas la croissance économique mondiale du haut de ses 1500 milliards d’euros de PIB. Quand les entreprises s’internationalisent de plus en plus, quand vous-mêmes appelez à développer les exportations (donc à rendre la production plus sensible aux économies mondiales), vous ne pouvez pas faire comme si une croissance de 3 % + s’obtenait en un claquement de doigts.

Quelles actions ?

Augmenter les exportations : Qui ne partage pas cet objectif de bon sens ? Encore faudrait-il s’entendre sur les moyens d’y parvenir. Vous mettez en avant la baisse de l’euro, un des effets positifs du Non à la constitution selon vous. Je ne vous apprendrai pas que la politique monétaire européenne se décide à la BCE. Et surtout, les marges de manoeuvre d’une banque centrale sur le niveau de sa monnaie sont assez réduites dans une économie mondialisée. Les attaques spéculatives contre les monnaies européennes pendant les années 90 (en particulier celle de Soros contre la livre sterling) ont montré que le taux de change d’une monnaie n’est pas déterminé (ou si peu) par les autorités monétaires, mais par les marchés.

L’autre levier serait l’aide aux exportations. De la part d’un libéral, c’est assez paradoxal. Le sens de l’Histoire veut que ces aides disparaissent peu à peu. C’est en tout cas la mission de l’OMC.

L’augmentation des investissements : Vous avancez deux axes : une baisse de la fiscalité, une augmentations des dépenses publiques (« accélérer, au lieu d’étaler, les grands projets d’infrastructure déjà décidés et préparés et d’amplifier encore davantage les programmes de logements sociaux dans la ligne des actions déjà engagées »). Pourquoi pas ? Mais comment financez-vous ces mesures ? Si je vous ai bien compris, vous appuyez les spécialistes qui préconisent « la réduction des impôts et de l’endettement », n’est-ce pas ? D’autre part, l’expérience a montré que souvent, les mesures fiscales se traduisaient par un effet d’aubaine pour les entreprises : au lieu de développer leurs activités, elles profitent de cette manne pour augmenter leurs marges.

L’innovation : De même que nul être sensé ne saurait être contre la protection de l’environnement, je ne connais pas une personne qui soit contre l’innovation. Vous remarquez à juste titre que c’est l’un des objectifs de Lisbonne (3% du PIB d’ici 2010). Le problème, ce n’est pas d’afficher de bonnes intentions, c’est d’agir. Nous sommes tous d’accord sur des buts abstraits aux contours flous (et souvent à un horizon lointain), le problème c’est d’y mettre un contenu. Par ailleurs, je constate encore une fois que votre solution consiste en une augmentation de la dépense publique.

Pour finir, un mot sur votre rêve. Il est beau. Quant à moi, cette nuit, j’ai rêvé que je volais au-dessus des nuages. Chacun ses rêves.


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