Ce ne sont pas les mutuelles qui flinguent la sécu mais
les laboratoires. La sécu leur permet de vendre, hors de prix, des médicaments inefficaces
ou aux effets secondaires importants et même ceux qui sont dangereux, inutiles et
cher comme le merveilleux Médiatordes
laboratoires Servier.
Il faut dire qu’ils
gagnent beaucoup d’argent et donc beaucoup d’amis. Comme ce ne sont pas des
ingrats ils offrent à leurs amis, de tous bords, beaucoup de cadeaux
indirectement payés par la sécu.
Phillippe Even et
Bernard Debré ont écrit Savoirs et
Pouvoirs en 2004. Ils dénonçaient déjà, il y a plus de dix ans, des
pratiques d’obscurantisme sur le fonctionnement des autorisations des mises sur
le marché avec des prix exorbitants.
(Page 25) – Un marketing forcené a fait du Français
le plus grand et ridicule glouton mondial de médicaments, pour le plus grand
malheur des dépenses de santé que cette politique était censée réduire et pour
le plus grand bénéfice des filiales des grandes firmes internationales
implantées en France, à qui nous avons servi la soupe, car elles ont profité
les premières de cette boulimie inégalée de médicaments.
Triple échec :
l’industrie nationale est moribonde, les habitudes de consommations
médicamenteuses d’autant plus profondément ancrées qu’elles sont gratuites, et
pour finir, l’envol des dépenses de médicaments qui fait de la France le
quatrième marché mondial malgré sa petite taille. Bravissimo !
…
Pire encore,
l’État a laissé survivre au nom de l’emploi, fût-il inutile, 250 petites
entreprises, qui sucent le sang des caisses, que chaque Français remplit par
2,5 mois de son travail par an.
(Page 128) – L’Etat
centralisateur, autoritaire,
incompétent et irresponsable
La science incarcérée
Certes, la France n’est pas une
dictature. Voire. Démocratie et liberté ; sont abandonnées, sans beaucoup de
risques, à la majorité de la population qui se croit libre parce qu’elle danse
à la Bastille, mais « l’élite du pouvoir », celle qui occupe les postes clés des Secteurs publics et privés, vit
sous cloche, sous la dictature du conformisme, du convenu, du «
convenable », respectueuse des dogmes, des
codes dominants, marché, Europe, religion, mœurs, mais rejet de l’autre
et des marginaux créateurs, toute une classe dirigeante liée, stérilisée, sous
contrôle, dès l’enfance et jusque dans les grandes écoles, pour tisser un
réseau où chacun, où chaque groupe tient l’autre, où les contre-pouvoirs annihilent tout pouvoir et même toute initiative,
mainte- nant le plus rassurant des conservatismes. Une dictature de
l’immobilité de classes dirigeantes qui ne se renouvellent pas, ne s’ouvrent
pas, vivent en atmosphère confinée, les yeux
fermés, tournées vers les nostalgies du passé, coupées du monde
international, sans vision ni projet d’avenir, et ne voient pas venir la chute.
(Page
159)
– Évaluation et responsabilité des
chercheurs
Ecrivant sur le médicament et sur
la recherche, peut-on ne parler que des structures et des budgets et éviter
tout commentaire sur les chercheurs ? Pour nous, la réponse est non, sans langue
de bois et à nos risques et périls. Ni les médecins, ni les chercheurs, ni
d’ailleurs quiconque, n’aiment être évalués. Évaluer oui, l’être non. Quels que
soient les évaluateurs et le système d’évaluation, ils sont toujours contestés,
et souvent à juste titre, et nous avons eu, comme chacun, à nous défendre de ce
que nous considérions comme des appréciations injustes. Il n’y a pourtant pas
de sociétés libres si l’opacité et le silence règnent, pas de sociétés ouvertes
dans la pire des censures, l’autocensure. Non, tout le monde n’est pas beau et
gentil. Évaluer n’est d’ailleurs ni juger ni condamner, mais seulement réunir
les conditions de l’amélioration.