L’important, c’est la dose... Tout laisse à penser que nos effectifs vont atteindre entre 9 et 12 milliards avant de plafonner, puis décroître. Y pouvons-nous quelque chose en 2017 ?
A la marge et pour gagner une misère. Du produit « a.b » dont j’ai parlé c’est le second facteur qui est le plus susceptible d’exploser si on imite nos bêtises. Et il faudrait se concentrer sur le premier ? Une erreur selon moi.
Encore une fois c’est la confrontation au monde réel qui décide. Ex : il faut 6 fois plus de terres agricoles pour nourrir un occidental omnivore que pour nourrir un végétarien. Et alors ? Gaspillage sans doute mais anecdotique si le produit de nos effectifs par les surfaces exigées par la consommation d’un individu ne représente qu’une fraction infime des terres disponibles. Si par contre ce produit excède la surface des terres où pousse de l’herbe naturellement, il y a problème, s’il dépasse la surface des terres émergées très gros problème...
Il faut avoir fait ces calculs pour juger si la consommation de viande avec nos effectifs maximum prévisibles est concevable ou équivaut à un écocide digne des pires extinctions du passé.
Gogorat parle de la décroissance et de Georgescu Roegen. Je préfère un Paul Ariès mais bon... Un point souvent omis par les partisans de la décroissance (de nos pseudos « besoins » du moins) est que nous ne sommes pas un système fermé. Certes, quand le produit « a.b » (effectifs x besoins) augmente la consommation de ressources naturelles augmente et en dépit du recyclage (consommant de l’énergie) il y a pertes et au final moins de cuivre, uranium, ce qu’on veux. Mais on a tous les indices que la quasi totalité des ressources naturelles peuvent être remplacées par des molécules de synthèses issues d’éléments dont l’abondance repousse la pénurie extrêmement loin (C, N etc...). Par ailleurs la quantité d’énergie disponible ne se résume pas aux ressources fossiles. Sous réserve de l’extraire intelligemment la ressource solaire dépasse de très loin nos besoins dans tout futur prévisible.
En devenant végétarien on divise par 6 la quantité de terres agricoles pour nous nourrir sans diviser par 6 ni la ration alimentaire ni le plaisir de manger. En adoptant le TaaS
on diviserait pas 10 le nombre de véhicules sans diviser par 10 les km parcourus et le service rendu par l’automobile. Vous imaginez dans le produit « a.b » diviser par 6 ou 10 la population humaine ?
Ma thèse est que c’est notre mode de vie qui est suicidaire et non l’évolution de la population humaine durant cette transition. On sera 10 milliards au lieu de 8, la belle affaire...