l’histoire de la France des épisodes qui concernaient des territoires
aux contours et structures socio-culturelles
hétérogènes prétend donner le même poids à tous les siècles passés pour
constituer notre identité actuelle. C’est le propos sous-jacent de cet article.
Dans ce cas, pourquoi s’arrêter aux Gaulois et ne pas remonter
à l’âge de fer, à la protohistoire, à la préhistoire, etc. jusqu’à
l’homo-sapiens supposé avoir supplanté l’Homme de Neandertal avec lequel nous
partageons, selon les dernières découvertes scientifiques, une partie du
patrimoine génétique.
Un
poids beaucoup plus important doit être donné aux périodes historiques les plus
récentes. On peut toujours rêver d’un passé idéalisé et faire référence à des
textes très anciens ou propager un mythe fondateur de la nation comme "nos
ancêtres les gaulois", au niveau de chaque individu l’identité se transmet
en fait par la famille et oralement.
25 ans comme étant la durée une génération une personne de 25 ans a des
parents de 50 ans et des grands-parents de 75 ans. Ces derniers sont la mémoire
encore vivante, par transmission orale, de celle de leurs propres parents et
grands-parents (qui auraient 100 ans et 125 ans).
Aujourd’hui, une personne de 25 ans est porteuse d’une mémoire vivante, via ses
parents et grands-parents, qui s’estompe peu à peu jusqu’à 125 ans, soit 1893.
Une personne de 50 ans est porteuse d’une mémoire vivante remontant au plus
jusqu’à 1868 et, pour une personne de 75 ans, on remonte au plus loin en 1843.
Le fondement de l’identité nationale française
est plus proche des débuts de la Troisième République, de la mise en place de
la laïcité en 1905 et de la Première Guerre Mondiale que des Gaulois, de la
prédominance du christianisme ou de la monarchie.
La présence des grands mythes que
sont Vercingétorix et Jeanne d’Arc dans la mémoire collective n’est due qu’au
récit véhiculé par les manuels d’histoire de la 3ème République qui,
par la mise en place et le contrôle idéologique de l’école publique laïque,
gratuite et obligataire a forgé le nation française actuelle.