@Bendidon
L’analyse de Naomi Klein est effectivement très pertinente,
mais il ne faut pas s’en tenir à ses descriptions des mécanismes assemblés et
déclenchés par l’ »école de Chicago » ; il faut aussi
approfondir les contradictions qu’elle soulève et qui risquent de faire capoter
cette stratégie une fois que beaucoup de mal aura été fait :
- Pour ses adeptes, le « néo-libéralisme »
améliorerait le fonctionnement de l’économie et ferait prospérer la
collectivité comme les individus. Or, ce n’est jamais le cas dans les exemples qu’elle
a étudiés (Chili, Afrique du sud, Royaume-Uni, etc.…)
- Pour les mêmes adeptes, « démocratie »
et « néo-libéralisme » forment une symbiose. Or, la mise en place de
politiques néo-libérales ne s’est jamais produite sans une élimination provoquée de l’opposition, l’imposition
d’un état d’urgence ou un coup d’éta .
Les politiques qualifiées de « néo-libérales » n’ont rien de
libérales, car elles nécessitent une intervention importante de l’état pour assurer
« la concurrence libre et non faussée » contre la tendance des entreprises à
former des monopoles (cf Google, Veolia…), l’ordre public et le respect de la
propriété privée des grandes entreprises malgré leur impopularité.
Naomi Klein écrit : « Le mot qui convient le mieux pour
désigner un système qui gomme les frontières entre le Gouvernement avec un G
majuscule et l’Entreprise avec un E majuscule n’est ni “libéral”, ni
“conservateur”, ni “capitaliste”. Ce serait plutôt “corporatiste”. ».
La question est de savoir si les stratèges croient eux-mêmes
à leur stratégie, et combien de temps peut durer une situation de plus en plus
tendue. Sauf à lobotomiser les ¾ de l’humanité, ça ne peut pas tenir.