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Icks PEY Icks PEY 8 juin 2007 15:36

Cher Marsu,

Je ne suis pas expert en philosophie politique, mais je me demande dans quelle mesure ce que tu appelles libéralisme n’est pas une sorte d’utopie égalitariste que n’aurait pas renié certains révolutionnaires : tous égaux en droit et tous sur la même ligne de départ.

Le schéma que tu retraces peut être séduisant et je conçois qu’il ait ses adeptes. Cela rejoint des propositions de « revenu minimal d’existence » qui reviennent régulièrement dans les médias. En l’espèce, il s’agirait d’un capital minimal d’existence dont tout un chacun disposerait à la naissance.

Mais cela repose encore et toujours sur la vision extremement individualiste du citoyen : on parle d’un citoyen lambda sans conjoint et sans enfant dont les intérêts s’arrêteraient avec son existence. Mais ce n’est pas cela la vraie vie. La vraie vie, c’est qu’on a un conjoint, parfois plusieurs, on a un enfants, parfois plusieurs et même parfois de plusieurs lits. Je crois que c’est complètement illusoire de croire que l’attachement charnel qui nous lie à nos conjoints et enfants ne crée par une particularité qui ôté à ta proposition toute pertinence.

Ton schéma fait fi de cette préférence qui est charnellement inscrite au plus profond de nous. Je ne sais pas si tu as des enfants, mais peut-être seras-tu d’accord avec moi pour dire que si tu disposais de la possibilité de les doter d’atouts dans sa vie, quitte à ce qu’ils en aient plus que d’autres, et bien, tu le ferais, non ?

Bien sûr, c’est beau et généreux de vouloir égaliser les patrimoines à la naissance de chacun, mais cette proposition a-t-elle un sens ?

Sache également que ton schéma fait partie depuis bien longtemps d’un certain idéal chrétien. Les premières communautés chrétiennes des Actes des Apôtres fonctionnaient ainsi, avec une mise en commun des biens et une gestion quasi collective d’une groupe d’individu. Aujourd’hui encore, des communautés existent dans lesquelles les membres renoncent à la propriété individuelle au profit d’une collectivité.

Voilà, d’un côté il y a l’idéal social et/ou religieux (selon les cas), et puis de l’autre le réalisme du quotidien. On veut protéger ses enfants, leur donner le meilleur, faire en sorte qu’ils puissent traverser sans trop d’encombres les difficultés de l’existence ...

Je crois qu’il y a là deux perceptions qui sont toute aussi respectable l’une que l’autre et qu’il n’est pas opportun de faire prévaloir l’une sur l’autre : à chacun sa conscience.

Enfin, je finis sur une petite remarque : tu fais allusion à Bill Gates et ses dons. Mais je ne crois pas que cet exemple soit pertinent. Ces niveaux de patrimoine arrivent à de tels extrémités que cela défie toute raison. Je ne crois pas que les dispositions du gouvernement Fillon aille dans ce sens là : 150 k€ au rythme d’une donation tous les 6 ans à partir de 50 ans, cela ne fait jamais que 900 k€ si je meurs à 90 ans. Soit légèrement au dessus de la première tranche de l’ISF : on ne peut pas dire que cela avantage les grosses fortunes comme celle de Bill Gates.

Icks PEY


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