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Nemo 18 janvier 2008 11:08

Vous qui prétendez donner des leçons aux autres, ayez un minimum de rigueur intellectuelle.

"Des pays dont la croissance est à 2 chiffres continuent à perdre des emplois"

1) Qui ? Quels pays ? (notez le pluriel)

2) "Continuent" à perdre des emplois. Ca veut dire qu’ils ont commencé. Quand ? Et pourquoi ?

Si vos exemples sont si nombreux, alors donnez nous en au moins 2.

En attendant, je n’ai pas vu chez cet "auteur" de réponse à ma question sur la relance de l’investissement. Forcément, puisque, tel qu’il le dit lui-même, il ne fait que reprendre les thèses de Monsieur Larouroumachin.

Je me répète. Oui, la croissance est - grosso modo - la somme de la consommation et de l’investissement. Et sa conclusion est : "il faut relancer la consommation". Comme ca. Pas de justification. Juste "Il faut relancer la consommation". Rien sur les raisons qui poussent à choisir ce moyen plutôt que l’autre.

C’est contre cette stupidité, cet absence totale de sens critique, ce vide de la pensée que je m’insurge.

Pour "penser juste" il faut commencer par penser...

Histoire de faire avancer le débat, et de vous donner un élément de réflexion : cela fait des années que le peu de croissance que nous avons en France est de manière flagrante la résultante d’une consommation dynamique des ménages. La France a laissé faiblir depuis des années ses efforts en matière de recherche et d’investissement, et c’est justement sur la question de l’investissement qu’il faut agir, pour aller chercher les points de croissance qu’il nous manque.

La raison est d’ailleurs assez évidente. La place de l’Etat en France, prépondérante historiquement -avec un léger reflux vers la fin du XIXème siècle, en fait le moteur de l’investissement et de la recherche en France. Ce n’est pas difficile de s’en apercevoir, tous les grands succès industriels d’aujourd’hui (Airbus, TGV, le nucléaire) sont issus de l’effort considérable réalisé du temps du Général de Gaulle. Il se trouve qu’à cette époque, l’Etat avait des moyens financiers qui lui permettaient d’investir dans ce type de projet de long terme.

Or, depuis les années 1970, les marges de manoeuvre budgétaires de l’Etat se sont considérablement réduites, pour aboutir, depuis 1980, à un déficit systématique des budgets annuels. Et les coupes ont été opérées dans les projets de recherche.

Il est donc indispensable, si l’on veut relancer la croissance par le soutien à l’investissement, de réduire les dépenses de l’Etat en modernisant sa gestion, réduire l’emploi public, pour à la fois moins peser sur la dynamique du secteur privé et dégager à nouveau des marges de manoeuvre pour des investissements de long terme (20-30 ans).

En voile, on appelle cela "réduire la voilure" pour passer le grain.

Il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas le secteur privé qui investira dans des projets d’intérêt général ou de politique industrielle de long terme. La financiarisation des grands groupes privilégie le profit à court terme sur les investissements à plus long terme.

Nous avons, en France, la chance d’avoir un Etat capable, lorsqu’il existe une volonté politique forte en ce sens, de mener à bien ce type de missions. Il faut à la fois alléger le fonctionnement de notre bureaucratie, et affecter les profits des entreprises publiques à des projets de recherche et de développement de long terme.

Financer les déficits de fonctionnement en gaspillant les actions EDF, par exemple, c’est la même chose que le camé qui vend ses bijoux de famille pour acheter sa dose.


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