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anny paule 13 février 2008 15:45

Ce texte contient , malgré un essai de justifications étayées, des relents de xénophobie très difficilement acceptables... même si cela n’était pas l’objectif de son auteur.

Il nous faudrait revenir sur d’autres causes, et sur nos modèles d’intégration pour comprendre la crise que nous traversons et ne pas désigner des boucs émissaires (déjà tout trouvés, au niveau de ceux qui "pilotent" et de ceux "qui font l’opinion") trop hâtivement.

Il nous faut, tout d’abord, revenir sur notre histoire récente : à la fin de la seconde guerre mondiale, la France manquait cruellement de main d’oeuvre pour faire fonctionner son "économie". Ce sont les gouvernants et les dirigeants des grandes entreprises qui ont fait venir en nombre des ouvriers "taillables et corvéables à merci"... ouvriers qui ont accepté les tâches les plus dures ou les plus dégrandantes, sans protester : ils avaient acquis l’habitude, dans les colonies françaises !

Par ailleurs, les ressortissants de ces anciennes "colonies" avaient copieusement participé aux combats ("La guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui, eux, se connaissent" Paul Valéry). Qu’ils aient été africains ou magrhébins, ces hommes, ces soldats, avaient fait don de leur vie pour défendre la France. Leur avait-on demandé leur avis ? Ou les y avait-on obligés ? Quoiqu’il en soit, on ne peut dire qu’ils aient été récompensés de cette aide précieuse !

Enfin, il nous faut noter que les premières générations (après certains épisodes dont la France d’alors ne peut s’enorgueillir, aux alentours de la guerre d’Algérie... sans commentaire !) se sont parfaitement intégrées, ont donné à leurs enfants une éducation et une instruction dignes de ces noms... mais que la Crise entamée dès le milieu des années 70 (première crise pétrolière avec ses conséquences) a fait que l’insersion sociale de ces jeunes là est devenue encore plus difficile que celle des jeunes français des classes populaires.

Quand ces valeurs de notre République, portées par l’école, se sont évanouies, quand on a commencé a chercher des boucs émissaires, il a été facile de désigner l’Autre, l’Etranger... alors que la question était ailleurs !

Les différents mouvements religieux, les revendications islamistes en France datent de ces moments là. Au même titre que les églises chrétiennes, à certains moments de notre histoire, ont suppléé les manques des gouvernements, ont assuré une certaine forme de "charité chrétienne", les mouvements islamistes ont permis, temporairement, de pallier certaines difficultés, de maintenir une certaine cohésion... jusqu’au moment où ça n’a plus fonctionné... Mais ça ne fonctionne pas davantage dans les milieux populaires "autochtones" ! 

Ce qui est en question, c’est notre modèle d’intégration par assimilation. Tant que l’assimilation a été possible parce que la société était suffisamment "riche" (pas seulement en termes d’argent, mais en termes de valeurs, en termes de respect des personnes, en termes de laïcité), cette forme d’intégration a pu fonctionner : il y avait des modèles ("ce pourquoi on peut faire abstraction de soi-même, ce qui donne une raison de vivre")... mais, quel MODELE peut-on offrir actuellement à un jeune, indépendamment de ses origines ethniques, s’il appartient aux couches populaires ?

La question est bien plus grave qu’il n’y paraît, mettre en avant des questions de civilisation ou de religion revient à gommer la part que la forme actuelle du capitalisme mondialisé a pu prendre dans nos problèmes de société. La question est celle de la survie, du sens des existences humaines... C’est de ce côté-là qu’il faudrait creuser ! 


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