@ Le chien qui danse
Il est curieux en effet que souvent le problème que je pose soit ignoré de certains commentateurs : ils parlent d’autre chose. C’est plus facile pour eux !
Ici, j’examine l’impact de l’élection présidentielle française sur l’exercice de la démocratie, ce seul régime qui requiert la protection du droit à la critique et donc de l’opposition.
Mais pour certains, l’obtention d’une majorité, comme 51, 52 ou 53 % des voix légitime ce qu’il nomme « la dictature de la majorité ».
Comment peut-on ainsi associer le mot « démocratie » au mot « dictature » (même qualifiée « de majorité ») ?
La démocratie est, en effet, une organisation particulière du pouvoir que trois caractères distinguent de la tyrannie :
1- la limitation organisée du pouvoir ; 2- la protection du citoyen par la loi ; 3- la formation et l’expression libre de l’opinion du citoyen.
En conférant au président de la République française un pouvoir supérieur à celui dont dispose tous les autres dirigeants des démocraties d’aujourd’hui, l’élection ne confère-t-elle pas au candidat concurrent qui a réuni sur son nom l’autre demi-moitié du corps électoral ou si peu s’en faut (car qu’est-ce que 3 % des électeurs ?), une légitimité particulière durant la mandature ouverte, même si elle peut être évidemment contestée en prévision du prochain scrutin ?
Il va de soi que le problème ne se pose pas quand, comme en 2002, les écarts sont de 18 à 82 % : à l’évidence l’extrême-droite ne représentait qu’elle-même, tandis que le président Chirac avait réuni sur son nom toutes les autres familles politiques ou presque. On était dans un cas de figure de « défense républicaine ». Dès lors, après l’élection, les forces du centre et de gauche pouvaient reprendre le débat et affirmer leur opposition. Paul Villach