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mick_038 mick_038 21 mars 2011 18:36

Oh, l’inondation c’est pas le pire des risques....
voir le rapport de l’office parlementaire n°2689/n°299, par M. Bataille, ou cet >>article<<, où on apprend que le MOX et MELOX, tenez-vous bien, ont été imposés au gouvernement et à la France par les industriels du nucléaire, tout simplement, sans test de sécurité, sans test de durée, sans test de résistance, sans test de pollution.
Je cite M. Bataille :
Il convient de noter qu’une fois de plus, toutes les décisions relatives aussi bien à l’utilisation du MOX qu’à la construction des usines de fabrication de ce combustibles ont été prises sans l’avis du parlement Français. En dépit qu’il s’agit d’une orientation totalement nouvelle de la politique énergétique de notre pays et que ces choix nous engagent pour plusieurs décennies, la représentation nationale n’a ni été consulté ni même informée, si ce n’est un rapport de l’office présenté en 1990« 
Grosso modo, nos politiques et dirigeants se sont retrouvés devant le fait accompli, et ne pouvait que se taire.... Ça calme quand même non ???
Pire, on apprend dans ce document, que le MOX, initialement prévu pour les surgénérateurs RNR, qui au final ne verront pas le jour avant longtemps, a des effets désastreux sur les réacteurs REP, qui constituent notre parc actuel.
La complexité des réactions du MOX fait que l’on ne peut dépasser 30% du combustible du réacteur en MOX, comme à fukushima. Pourquoi ? Vous êtes assis ? Non toujours pas ? Faites le avant de lire la suite :

extrait de DRN/COM/94-001
avec le mox,quatre grappes supplémentaires sont nécessaires pour retrouver l’efficacité des absorbants (grappes de contrôle et bore) qui permettent le pilotage du réacteur. Le plan de
chargement du réacteur doit être modifié en conséquence et on change la gestion des assemblages pour réduire les fuites radiales de neutrons vers la cuve. C’est un problème
crucial puisque cela risque de faire évoluer la cuve vers la rupture fragile et limiter son temps d’utilisation. Cela se heurte au programme »durée de vie des centrales« . A
l’origine prévues pour 25 ans, on essaie de les pousser jusqu’à 40 ans. La limitation la plus sérieuse de ce programme EdF est, justement, la durée de vie de la cuve. Et en plus d’allonger leur durer de vie, on les fragilise avec le MOX.
De plus la présence d’une non homogénéité entraînant des pics de puissance aux interfaces assemblages MOX/assemblages UOX a imposé un trizonage de l’assemblage. C’est un
facteur pénalisant dans la localisation des points chauds. C’est aussi une grosse difficulté dans la fabrication des assemblages mais surtout c’est un facteur qui peut dégrader
la sûreté du réacteur)

extrait de DRN/COM/94-001
La comparaison entre un réseau à combustible UOX et un réseau MOX conduit aux constatations suivantes
- réduction de l’efficacité des absorbants ;
- fraction des neutrons retardés réduite d’un facteur 2 pour un réseau MOX d’où un pilotage plus pointu ;
- effet de réactivité de la vidange du caloporteur qui peut devenir positif pour des teneurs en Pu fissile supérieures à 8 % soit 11 % en Pu total, avec une dépendance
importante de la qualité du Pu (effet des isotopes pairs du Pu) ;
- forte augmentation de la production d’actinides mineurs au cours de l’irradiation (américium et curium) du fait de l’importance de la capture de neutrons par rapport à la
fission pour les isotopes pairs du Pu.
Évidemment on peut pallier les diverses insuffisances mais :
- l’augmentation des actinides mineurs est inéluctable dans les REP existants et pénalise le problème des déchets ;
- l’augmentation des assemblages MOX de 30 à 50 %, techniquement faisable, pénalise, au moins économiquement, en réduisant la durée du cycle. Il est possible aussi que cela
pénalise au plan sûreté et dans le cadre actuel on ne pourra pas augmenter le nombre d’assemblages MOX sans changer la conception du coeur par exemple des MOX plus pauvre en Pu ;
- le débit de dose important présenté par les neutrons et les gammas émis par le combustible neuf impose des contraintes de fabrication, ainsi que des mesures de protection
particulières aux opérations de chargement-déchargement des assemblages MOX.
-la matière fissile est distribuée de manière non homogène dans le MOX - MIMAS. Ces amas atteignent des taux de combustion très élevés. Cette répartition hétérogène influe sur les
propriétés du MOX et plus particulièrement sur les dégagements de gaz de fission.

Comportement des MOX en régime transitoire
-Les phénomènes pouvant intervenir lors d’une excursion de puissance sont principalement
l’interaction pastille de combustible-gaine, l’action fragilisante des produits de fission corrosifs et volatils.
-Le combustible MOX-MIMAS a une bonne densification en réacteur. Des études doivent être poursuivies pour vérifier les déformations de gaines dues au gonflement des pastilles.
-Lors d’un transitoire de puissance l’élévation de température entraîne le relâchement et la migration radiale des produits de fission. Ils viennent se concentrer sur la gaine.
-Cependant la vitesse de fluage du MOX étant plus élevée que celle de l’UOX, le MOX supporte mieux les transitoires. Cependant, à fort taux de combustion le potentiel de puissance des MOX étant plus élevé, les pastilles sont soumises à des niveaux de puissance pour lesquels le relâchement varie vite avec la température. Dans ce cas le MOX s’approche plus rapidement que l’UOX de son niveau limite de pression interne en conséquence le risque de rupture de gaines s’accroît.
Des études complémentaires sont nécessaires pour vérifier la sûreté des réacteurs.

Cependant André Bekiarian (COGEMA) écrit :
 »Après une préhistoire au cours de laquelle la production a été limitée et particulièrement en France où le combustible au plutonium était destiné aux RNR, l’expérience
française du MOX est réellement montée en croissance à partir de la décision d’EdF en 1985 d’alimenter ses réacteurs 900 MWé.
En moins de 10 ans le MOX a atteint un développement industriel complet tant au niveau de son emploi en réacteur que par les moyens de production mis en place.
Des progrès techniques doivent être encore accomplis qui contribueront à asseoir la nécessaire compétitivité économique de ce combustible. « 
Il n’en reste pas moins que le MOX a commencé sa percée en 1995 à cause de l’usine MELOX mais en même temps il est apparu des problèmes sans solution tels la capacité de
retraitement et le nombre de réacteurs que l’on peut »moxer« . Actuellement faisant fi des problèmes de sûreté et des problèmes de déchets le forcing est en cours pour éviter,
en France, une réflexion approfondie sur le cycle nucléaire et sur le MOX en particulier.
Selon COGEMA il est possible de retraiter le MOX une fois, deux fois et même davantage. Seulement la quantité de produits de fission résiduels et les quantités d’uranium 236,
234 et d’américium... vont augmenter. Ceci va rendre le façonnage du combustible plus difficile et va nécessiter des enrichissements de plus en plus importants. Comme
l’économie est déjà juste, ce combustible n’est pas intéressant d’où l’idée de son entreposage.
La conclusion de Bataille sur ce sujet est assez bizarre
 » Pour le moment, le recours au combustible MOX présente un bilan satisfaisant :
- aucune difficulté technique n’est apparue dans l’exploitation des centrales ;
- le comportement du combustible est conforme aux prévisions, aussi bien sur le plan de la rentabilité que celui de la sûreté ;
- l’utilisation du MOX permet d’économiser les ressources en uranium et contribue à la réduction du volume des déchets.
Il n’en demeure pas moins, toutefois, que le manque de préparation et même une certaine improvisation dans l’utilisation du plutonium risque de poser à terme des problèmes de
gestion de déchets auxquels la France ne s’est manifestement pas encore préparée.

Voilà, et tout cela date de 1995. Et entre temps, figurez-vous que tous les problèmes se sont d’un coup résolu tous seuls, comme par enchantement. Une bonne fée est passée par là et d’un coup de baguette magique, elle a tout résolu, sans que l’homme, EDF, CNE, AIEA n’ait eu besoin d’intervenir. Merveilleux non ?

Au fait, petit quizz, savez vous combien de réacteurs fonctionnent au MOX en France ? Combien de cela ont plus de 25 ans ? Combien dépassent largement les 30% recommandés ?


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