« de son ami Roland »
« Oui, Jean Marie Le Pen a torturé en Algérie, et lui-même a admis avoir usé de la torture en déclarant notamment dans un entretien accordé au quotidien « Combat », le 9 novembre 1962 :
»Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire. Quand on vous amène quelqu’un qui vient de poser vingt bombes qui peuvent exploser d’un moment à l’autre et qu’il ne veut pas parler, il faut employer des moyens exceptionnels pour l’y contraindre. C’est celui qui s’y refuse qui est le criminel car il a sur les mains le sang de dizaines de victimes dont la mort aurait pu être évitée« .
Selon le journal officiel français du 12 juin 1957, le député parachutiste Le Pen déclarait également « J’étais à Alger officier de renseignement (...), comme tel je dois être aux yeux d’un certain nombre de mes collègues ce qui pourrait être le mélange d’un officier SS et d’un agent de la Gestapo. Ce métier, je l’ai fait... »
Tous les témoignages des Algériens torturés par Le Pen rejoignirent celui de Mohamed Louli, arrêté à Alger le 14 février 1957, et emmené par Le Pen à la villa des Roses, Boulevard Galliéni, aujourd’hui 74 boulevard Bougara :
« Le Pen m’a torturé. Oui, lui personnellement à l’électricité et à l’eau. Et je l’ai vu aussi torturer d’autres détenus ».
Et sans l’excuse du terrorisme, l’on torturait pour des engagements politiques : http://www.socialgerie.net/spip.php?article1393
Ma déclaration politique faite au procès :« Ce n’est pas la première fois que je comparais devant un tribunal militaire.
Déjà en 1941 pour avoir pris position contre la politique du gouvernement de Vichy, j’étais condamné aux travaux forcés. Aujourd’hui, c’est le drame qui secoue l’Algérie qui est au centre de ce nouveau procès.
Je sais qu’il serait superflu de démontrer à la multitude d’Algériens qui me connaissent, y compris bon nombre d’adversaires politiques, la fragilité de l’accusation de malfaiteur.
En disant cela, je pense notamment aux 60 000 habitants de Maison Carrée, Musulmans et Européens, qui ont pu m’apprécier durant la période ou j’ai exercé en cette ville les fonctions d’adjoint au maire. Je pense aux milliers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs de l’aéronautique dont j’ai partagé la vie durant 11 années.
Je pense aux premières formations de jeunes élèves de l’école de l’air de Cap Matifou, école dont j’ai été pendant plusieurs années, membre du conseil d’Administration.
Je pense enfin aux dizaines de milliers de lecteurs du quotidien Alger Républicain que j’ai eu l’honneur d’administrer durant 5 années.
C’est avec d’autant plus d’indignation que je tiens à souligner devant le tribunal les tortures inqualifiables qui ont présidé à mon interrogatoire dans les locaux de la police d’Alger et les cantonnements militaires de la région de Koléa.
Puisque l’on conteste encore trop souvent les tortures qui ont joué un rôle ignoble dans notre affaire, je demande au tribunal d’examiner le constat du médecin légiste.
Bien qu’il soit entaché d’un esprit pour le moins partisan, il n’en constitue pas moins une preuve accablante contre mes tortionnaires.
La reconnaissance officielle de la mort sous la torture du jeune professeur AUDIN, ne peut plus faire douter de ces pratiques. Elles marquent du sceau de la honte la politique dite de pacification.
Au travers de ces faits, c’est une partie du drame Algérien qui est évoqué.
Si on a pris l’habitude depuis trois ans de parler, c’est pourtant sans trop en approfondir les causes et le plus souvent en les déformant.
Pour ma part, ce drame pour lequel je suis ici, je le vis personnellement, non pas depuis le premier Novembre 1954, mais depuis que j’ai pris conscience des humiliations, des souffrances, des injustices sans nom qui sont le tribut du peuple Algérien.
Comment aurais-je pu demeurer insensible en effet au mépris racial, érigé en institution et que l’on retrouve par exemple dans la constitution des assemblées délibérantes où la majorité de la population est livrée au bon plaisir des représentants de la minorité.
Comment aurais-je pu rester insensible au fait que dans ce pays la langue du plus grand nombre soit considérée comme une langue étrangère et que le culte religieux pratiqué par les 9/10 de la population soit sous le contrôle des préfectures.
Comment accepter d’un cœur léger la dépossession de leurs terres dont ont été victimes les fellahs de nos campagnes au profit de quelques seigneurs qui paient royalement leurs ouvriers à raison de 300 francs par journée de travail de 10 à 15 heures.
Et que penser de la surexploitation dont sont l’objet les travailleurs quand ils ne sont pas chômeurs. »
(..)
Bref, quel écœurement tous ces commentaires qui justifient la torture sous de fallacieux prétextes !
Merci à l’auteur de rappeler de quoi est fait le FN au fond, ses fans ne sont pas tous au courant.
Ce n’est pas parce que Marine Le Pen est douée pour dire tout haut ce que tout le monde pense à propos de la France y compris moi-même, qu’il faut lui emboîter le pas et croire qu’elle lave plus blanc. Je ne diaboliserai jamais les militants ou sympathisants à la mémoire courte, il y a un trop grand désarroi et ils n’ont pas tous fort heureusement un papa tortionnaire mais personnellement, je n’ai pas oublié ceci :
« JE VEUX DIRE L’HISTOIRE TERRORISTE DE LA FRANCE EN AFRIQUE DU NORD ? Il est fini le temps d’Alger Républicain de la France !!! »
Vous parlez d’« argument » mais très clairement encore, vous
faites une leçon moralisatrice sur la forme afin de discréditer le fond.
Il y a le chemin facile dans le voyage : le billet d’avion,
l’agence de voyage, le train etc. Il y a le chemin difficile (relatif). Ce n’est
que le difficile qui vous fait progresser. Au final, celui-ci n’est donc qu’une
expérience très personnelle de dépassement de soi, un « égoïsme »
assumé mais s’il s’efforce de ne pas nuire aux autres, il n’y a rien à redire.
A l’heure de l’ordi et du congélateur sur les voiliers, une panne et un
peu de mauvais temps remettent régulièrement les pendules à l’heure. Celui qui chemine
à pied ou à vélo ou à cheval, le vit différemment à chaque km mais le résultat
est le même. Et selon les lieux traversés, mieux vaut avoir un pétard dans la
poche car un monde qui a faim, est un monde dangereux !
On peut ensuite raconter simplement ce parcours sur un blog, voire exposer ce qui a changé en nous grâce à ce voyage mais en prenant soin de ne pas se croire investi d’une mission conseil à l’adresse de ceux qui rêvent de partir. Nous sommes nombreux sur terre, il y a de plus en plus de gens qui circulent, qui le racontent sur des sites, et on trouve le pire et le meilleur.
Vu qu’il y a des millions de gens dans la rue par obligation et sachant que le premier des conseils du site est d’ »arrêter de penser en touriste », je n’ai pas besoin de déformer les propos de « mon interlocuteur » (en réalité un blog), toute personne sensée (et avec un cœur) ressent immédiatement l’immaturité, l’inconscience voire le gros égoïsme sous-jacent sous prétexte d’un refus des préjugés et d’invite à sortir des sentiers battus :
« N’ayez pas peur de dormir dehors non plus. Les SDF le font tout le temps ! Mon approche du voyage et de la sécurité humaine en général s’appuie sur l’hypothèse que nous sommes tous essentiellement semblables. En deçà des détails superficiels, vous verrez que chacun de nous n’est qu’un autre animal humain sorti du même moule. Si je vois quelqu’un dormir sous un porche d’entrée, je vois aussi bien une invitation à en faire autant qu’un potentiel copain. »
« j’ai trouvé un vieux matelas derrière une benne et nous avons campé dehors pour une nuit dans un bâtiment de béton inachevé. Cette expérience de camping, imprévue, s’est avéré la chose la plus excitante (et la plus belle célébration de la vie) qui nous soit arrivé durant tout notre road trip. »
On a les aventures qu’on peut !
J’ai été charitable en ne pointant que le côté ridicule car on ne peut en vouloir aux « innocents » du système. Les SDF sont nos potes, ce sont des humains comme nous, vivons comme eux le temps des vacances, ce sera une expérience excitante. Ne manquent plus qu’une émission télé et un club Med chez les exclus pour que le « tourisme alternatif » prenne ses marques de noblesse.
En voyage, c’est banal de dormir à la belle étoile (voire de ne pas pouvoir dormir du tout pour surveiller ses arrières) mais même sous un porche, sur une plage, en forêt, dans un parking ou ailleurs pourtant je ne pense pas faire la même chose qu’un SDF malgré les apparences. Ce serait un affront envers lui !
Vous direz encore qu’il n’y a pas que ça dans l’article. C’est vrai mais je ne vais pas faire une thèse dessus. Surtout qu’au sein d’un discours convenu (vivez comme les locaux etc.) qu’il est normal d’approuver, le segment de marché est celui-ci :
« Ou peut-être serez-vous intéressé à voir d’un pays ce qui n’est normalement pas exposé aux visiteurs étrangers : les scandales, les controverses ou les sites d’événements tragiques, que nombre d’opérateurs touristiques préfèrent cacher sous le tapis. Pour d’autres encore, cela peut impliquer de pénétrer des zones dont l’accès est interdit, des bâtiments abandonnés ou une infrastructure urbaine en zone interdite. »
On a tout vu, on a tout fait et après ça plus haut, je ne vois rien d’autre que les morgues à visiter ensuite…
Et je n’aurai aucune peine à vous le dire non virtuellement sur ce ton qui vous déplaît car le sujet ne porte pas sur les enfants morts de Palestine (quoique cela peut devenir un « site d’événements tragiques ») et à aucun moment, je ne vous ai insulté. Je n’ai pas non plus été vulgaire comme vous. Je vous laisse bien volontiers pisser sur vos chaussures... Chacun a ses limites, vous avez les vôtres… et ne chercherai pas à vous expliquer la différence entre l’humour et l’agressivité gratuite. Dans la vraie vie, je ne pense pas que vous pourriez me regarder en face tout en faisant un laïus sur l’abjection de mes « procédés » accompagné de considérations oiseuses sur mon intelligence.
Vous avez écrit un article, je vous ai répondu, la réponse ne vous a pas plu. Faut faire avec !
Mon fils aîné a lui-même fait ce périple en solitaire à pied et à vélo, accompagné de son chien....
« passer quelques jours dans une communauté isolée via une agence de tourisme responsable »
« Dès qu’il y a de nombreux « villages », il y aura intérêt divergent, et donc possible guerre de l’eau »
« C’est le renversement de la bourgeoisie qui va être compliqué... »
Merci Bernard d’avoir lancé le débat (ardu) sur un sujet constructif !
C’est l’exposé bien travaillé d’un contre-pouvoir citoyen et c’est vrai aussi que nous avons de nombreux retours d’expérience positifs :
OGM en France, We the citizens en Irlande, parlement des citoyens en Australie, au Sénégal ils ont fait une charte, Islande etc.
mais j’avoue toujours autant tiquer à l’idée de tirés au sort d’un côté et d’élus de l’autre. Se compliquer la vie pour améliorer l’existant, est-ce suffisant ? Pourquoi ne pas oser simplement la démocratie ?
Pour ça, il faudrait d’abord définir notre degré d’exigence : on veut la démocratie ou pas ? A moitié, il n’y a pas de démocratie... J’ai l’impression au vu de la participation sur les forums à travers le monde que nous la vivons virtuellement.
Avant de la penser au niveau mondial, on peut la mettre en place au niveau local (se pratique déjà, suffit de s’en inspirer et de généraliser) sans entrer dans une logique de lutte pour le pouvoir ou lutte pour contrôler ceux qui détiennent le pouvoir ; en entrant nous dans un système de coopération sans hiérarchie : c’est tout le monde qui détient le pouvoir.
Il était fait mention plus haut des multinationales, c’est un fait et on ne peut occulter les marchés financiers, les agences de notation, les banques centrales, qui organisent nos vies jusqu’ici... donc lorsque les habitants gèrent eux-mêmes leur ville, ils trouvent des solutions propres à leurs besoins :
Le principe des assemblées villageoises qui débattent de leurs besoins, des délégués pour élaborer un plan d’action, un vote de ce plan par les assemblées villageoises (tout le monde à égalité)- et tout le monde au travail pour le réaliser... j’ai l’impression qu’on parle de la même chose mais sans tirage au sort.
C’est sûr que ça nécessite un effort que
de se vouloir libre, la démocratie : c’est un boulot à temps plein....
Bonsoir ou bonjour mais là, je pars...
Deux superbes articles bien inspirés !
Vous avez raison... je pensais « Nanxin » et c’est dans le coin que vous citez.
Je me trompe peut être mais je ne crois pas que ce soit ce nom... je rechercherai donc la source car il était aussi question de mettre au point un robot pollinisateur.
Les écolos non plus ne sont pas toujours les mêmes, non ?... Deux conceptions s’opposent et personne n’est épargné malheureusement...
En chine (je ne sais plus dans quelle province), ils en sont à polliniser à la main...
« De tous façon c’est artificiel tous où tard l’UE s’effondra, que cela soit pas l’Euro, par les States où par autres chose »
En fait, la comparaison avec l’Ecosse est inadéquate car la Catalogne n’a jamais été un Etat souverain. Si le mot « nation » se réfère à la notion de royaume, la Catalogne n’en a jamais été un non plus, une province du royaume d’Aragon n’en fait pas un royaume à elle toute seule. Et si l’on considère comme « nations » tous les royaumes composant le territoire espagnol, y compris les royaumes vassaux d’autres royaumes à un moment ou un autre de l’Histoire, on réalise qu’on fait ce qu’on veut avec… D’ailleurs pendant longtemps, le catalan et l’occitan ont été liés mais si l’on se réfère à la génétique, ce n’est que du côté basque que vous trouverez un vrai peuple. On peut aussi décider de définir une nation par rapport à la concentration des gènes carthaginois et là, cela devient enfin grandiose avec les Baléares au centre du monde.
Que choisir du passé pour prouver le présent ? Pour justifier la création de l’Etat israélien, ils ont invoqué des textes religieux.
En Andalousie, certains villages aiment bien commémorer les ancêtres romains, ça permet d’oublier qu’ils sont depuis moins longtemps que les autres de culture « espagnole », la culture « arabe » pour le coup historique, devient brusquement un concept relatif… surtout par les temps qui courent.
Au final, il faut bien admettre que la légitimité des Etats et des frontières s’est construite avec du sang, des mariages ou des héritages et que tout cela n’a pas de sens… (On aimerait bien pouvoir circuler aussi facilement que l’argent à travers le monde)
Toutefois, est-ce que la création des Euro régions serait elle, plus légitime à l’heure où on est enfin tranquille de ce côté-là de l’Europe question frontières ?
Est-ce que les gens (les vrais gens) se sont levés pour réclamer ces Euro régions, voire les communautés de communes ? Je n’ai pas vu de pétition passer et pourtant ça défile…
A quoi ça sert tout ça ? Quel est le but ?
Etre plus efficace !
D’accord mais être plus efficace pourquoi ?
Faire des économies ? Etre plus compétitif ?
D’accord mais des économies de quoi, pour arriver à quoi et gérer mieux quoi ?
Etre compétitif pour quoi ?
Entre ceux qui veulent être « compétitifs » au sein de l’Europe et ceux qui pensent que ce sera plus facile d’être compétitif en sortant de l’Europe, on n’est pas sorti du … moisi en fait.
Pendant ce temps, ça rigole dans les transnationales !
Le drapeau français est de plus en plus souvent oublié, surtout au fronton des établissements scolaires... lorsque les couleurs sont sorties dans mon coin, on constate plutôt l’association de celles de la région du Languedoc-Roussillon avec l’autre drapeau européen et basta ! On va tous se mettre à faire des photos...
Cela confirme bien l’inutilité de mourir pour un drapeau au vu des retournements successifs de l’histoire... Gloire à l’U.E pacifiste !
Pour autant, est-ce qu’on en a finit avec les drapeaux ?
Hé bien non bizarrement, il y a bien toujours un drapeau que l’on nous agite sous le nez. L’U.E a décidé de pousser le sien sous le nez de Poutine par ex. Est-ce que les peuples d’Europe l’ont réclamé là encore ?
Sur une terre devenue trop petite, le pays est désormais à l’échelle d’une tribu (pas plus), faire sauter ses prérogatives les une après les autres, nous met tous nus.
Ce dépouillement a été facile parce que la démocratie n’avait en réalité jamais été mise en pratique... Nous n’avons donc pas eu le temps de nous organiser face à la nouvelle Rome.
Louer les communautés (arbitraires) de communes, on voit nous dans la cambrousse une belle atteinte à la démocratie surtout quand on ne demande l’avis de personne y compris des maires, sans parler de l’augmentation de certaines factures.
Quant à souhaiter des Euro régions transfrontalières avec
Prades dans la Catalogne espagnole (pourquoi pas avec le comté de Foix,
aussi ?), c’est réellement la dissolution du pays France…
Si l’on va au bout de la démarche, notre pays éclate car le sud n’a jamais été français et notre culture est toujours vivace ; d’ailleurs à ceux d’en haut qui se moquent de mon accent (ils n’entendent pas le leur), je réponds toujours que c’est parce que le français est une langue étrangère pour les occitans, on le parle avec l’accent de notre propre langue oubliée.
On reproche à ceux qui défendent le concept de pays, d’être des nationalistes (un gros mot aujourd’hui), on soutient en revanche un autre nationalisme en prétendant que des régions sont des nations... on ne fait qu’avancer et reculer sans changer le monde !
On raconte l’histoire de la « Catalogne » de bien belle façon mais si le catalanisme romantique avait pour but de faire revivre le catalan (une variante de l’occitan), très vite cela a été récupéré pour des raisons bassement mercantiles et on a créé artificiellement cette fois un sentiment nationaliste. Il faut aller au-devant des beaux discours et rechercher les noms (et activités) de ceux qui sont à l’origine du catalanisme politique.
On ne va pas demander aux Français de connaître l’histoire du pays voisin mais voici dans notre/votre langue (je suis « à moitié » espagnole olé… ah non ça ne se dit plus – alors je suis à moitié andalouse olé), un bref aperçu qui rend bien compte d’une réalité moins glorieuse :
« Pendant toute la première moitié du siècle l’industrie espagnole est en fait une industrie catalane. Les industriels catalans réclament de l’État espagnol des mesures de protection pour les produits. Mais l’État et la politique sont dirigés par les représentants de l’aristocratie terrienne, des militaires, des fonctionnaires, des spéculateurs issus d’un capitalisme encore purement marchand ou bancaire. Au protectionnisme que réclament les Catalans s’opposent les marchands de Cadix, les importateurs de produits manufacturés et d’articles de luxe, les exportateurs de laine, de minerais, de grains, intéressés par le libre-échange pour lequel l’Angleterre fait campagne, de son côté. Plus le temps passe et plus les différences s’accusent entre la Catalogne et le reste du pays. De 1820 à 1885, les dirigeants de l’industrie catalane, qui ont conquis le marché national espagnol, aspirent, sans y parvenir, à prendre la tête de la nation espagnole. « L’Espagne est la nation ; la Catalogne est la patrie », disaient les romantiques ; à la fin du siècle, on dira, à peu près : la Catalogne est la nation ; l’Espagne est l’État. On a passé de la petite patrie à l’idée de nation et bientôt cette nation exigera d’avoir son État.
Le nationalisme catalan prend forme entre 1885 et 1917.
Une bourgeoisie industrielle aspire à disposer d’un État, et, se voyant refuser la direction de l’État espagnol lui-même, se replie sur l’exigence d’une organisation (..) »
https://histoiredespagne.wordpress.com/author/ruerepublique/page/3/
Je peux raconter la suite de cette bourgeoisie industrielle devenue banquière etc. mais l’important ici, est juste de démystifier quelques contes sur la droite chrétienne socialiste engouffrée dans la catalanisme. Je ne m’étendrai pas sur « les différents épisodes de statut républicain », disons que pour le courant catalaniste (je ne parle pas de la Catalogne courageuse), il y avait plusieurs sortes de républicains quand même… Ceux qui se sont ensuite battus jusqu’au bout, n’ont jamais été dans leurs petits papiers et finalement Franco, a bien aidé à s’en débarrasser. N’ont vécu sous Franco que ceux qui ont enfilé leurs pantoufles… Avec la bénédiction des catalanistes, les autres ont été tués ou se sont exilés. Leurs descendants n’ont pas la mémoire courte, et savent qui est qui et qui a fait quoi… mon grand-père maternel est dans une fosse de Lérida !
« Si l’anti-franquisme est à même de jouer un rôle fédérateur, il ne s’articule pas nécessairement au catalanisme : la greffe a lieu au cours des années 1960 parce que le catalanisme a choisi d’enfourcher le cheval de bataille de la démocratisation du pays. En 1966, une plate-forme de combat réunit toutes les forces politiques antifranquistes sous la bannière d’un catalanisme rénové. En ayant changé de contenu, le catalanisme a su épouser la cause démocratique et s’est sauvé : c’est dire qu’on ne peut impunément assigner au catalanisme un contenu politique précis mais qu’il faut plutôt y voir un cadre stable dans lequel toute expression politique est amenée à s’exprimer. Une opération habile a consisté à faire du catalanisme une victime du régime alors même qu’une partie des catalanistes avait fait le choix de favoriser Franco. La répression culturelle sauvage dont la culture catalane était l’objet permit certainement de renforcer cette lecture : en effet, les catalanistes revendiquent le monopole de la totalité des expressions culturelles en Catalogne. Cette prétention, qui est infondée, – il existe bien d’autres expressions de la culture catalane qui ne s’inscrivent pas dans le cadre catalaniste, notamment la culture anarchiste ! –, est toutefois acceptée par une majorité qui finit par confondre « catalaniste » et « catalan ». Ainsi, la mue du catalanisme s’apparente à un coup de bluff réussi qui permet aux catalanistes de s’afficher en représentants naturels de la communauté attaquée par un régime forcément étranger aux traditions locales. Le diable est à Madrid. »
http://www.laviedesidees.fr/Catalanisme-histoire-d-un-concept.html
@ l’auteur
C’est l’arroseur arrosé mais soyez rassuré, vous n’êtes pas le seul à trouver cela fatigant … d’ailleurs, j’en suis à regretter la Mélenchon-attitude qui sévissait à une autre époque sur cette plate-forme, les commentaires étaient moins obsessionnels et collaient aux sujets soulevés.
Lorsqu’il s’agit de vendre une lessive ou un parti politique, la démarche est toujours identique. Dans ce cas de figure, l’UPR devient une vraie plaie sur le net malheureusement. Et à force de marteler un seul message, en effet il y a grand risque à devenir caricatural... mais pas plus que pour tout autre chef de parti (une maladresse en forme de grosse boulette seulement si l’on se proclame différent des autres). C’est bien dommage car cela nuit au message qui devrait nous rassembler.
Je ne sais comment Asselineau a ficelé son argumentation (et m’en moque) mais sur le fond du sujet qui nous occupe ici :
régions cheval de Troie du démantèlement des pays, c’est un fait historique incontestable au moins en Catalogne.
L’idée d’une « Europe » a été activement soutenue par les banquiers catalans qui ayant tout essayé, ont pensé que cela permettrait enfin leur indépendance vis à vis de Madrid. Ca ne date pas d’hier, l’idée ne leur a pas été soufflée par les Etats-Unis contrairement à nous...
En Espagne (et Amérique latine), c’est une constante encore d’avoir plusieurs cordes à son arc mais il y a plus d’un siècle dans la « bonne société », on ne pouvait diriger une banque sans se piquer de savoir écrire quelques nouvelles, poèmes ou réflexions diverses, généralement publiés dans les feuilles de chou locales (appartenant à qui ? avec l’argent de qui ?). Ce petit monde auto-congratulé, qui a fait son beurre grâce notamment à la neutralité de l’Espagne (vente de marchandises et matériels à tous les belligérants), a toujours pensé que Madrid les enquiquinait et a commencé à rêver d’indépendance : une Catalogne trop belle, trop riche pour le reste du pays, lui trop moche, trop pauvre. Le problème, c’est que le bon peuple ne se savait pas « catalan », un travail intense pour créer une « identité catalane » a vu le jour sous la plume des banquiers qui écrivaient la nuit... La manip commence au berceau pour être efficace : « Petit Poucet » (plume de quelle famille ?) est devenue très célèbre avec ses petites histoires à deux sous pour les mioches, les grands ont eu leur dose aussi... Ce que l’on appelle « la guerre d’Espagne » du côté de ces riches familles (d’argent seulement), c’était l’occasion de tirer les marrons du feu, idem avec l’U.E juste après... avant que nous-mêmes, entendions parler de ce projet.
Le reproche qui pourrait être fait à l’UPR, c’est de tout considérer à partir de la S.AR.L Europe comme s’il y avait un avant et un après... d’autres y voient plutôt la continuité d’un système en expansion. La globalisation a besoin de telles structures pour fonctionner. Taper incessamment sur le gouvernement étasunien sans voir qu’il n’y a pas de gouvernement en réalité (tout comme chez nous), de même se moquer des « alter » lorsqu’on milite à l’UPR sur les forums sociaux, c’est le signe qu’on réfléchit avec de vieux schémas dépassés.
Pour autant, il ne faut pas enfermer l’UPR dans un faux débat :
contrairement à ce qu’on veut laisser entendre, l’UPR n’est pas contre l’Europe tandis que d’autres sont pour l’Europe. Personne n’est pour le repli nationaliste, c’est beau l’image d’une Europe des peuples ! J’ai l’impression que l’on veut tous une autre Europe sauf qu’il y a deux façons d’y penser en France concernant la méthode.
On peur continuer à croire que par un coup de baguette magique, l’U.E va s’arranger mais sachant que son rôle n’est pas de travailler à l’intérêt collectif, plutôt de soutenir des intérêts privés - on nous a vendu une monnaie unique pour être plus fort face aux Etats-Unis, les gens ont vu le résultat - c’est une position difficilement soutenable... à moins d’être Podemos mais ici, ce n’est pas le style. Beaucoup moins d’imagination et les gens se détestent tous (faudrait en sortir !) : les « Indignés », les « zadistes », les fonctionnaires etc. beurk on préfère le blabla.
Autre méthode donc : remettre les pendules à zéro car pour construire une nouvelle Europe, faudrait déjà pouvoir sortir de celle-ci et construire notre propre pays ! Là-dessus, le message est clair venant de l’UPR (beaucoup moins pour le reste !)
A l’inverse de Saladin (qui est encore enthousiaste), je ne connais Asselineau que par ses conférences très intéressantes sur le net. En revanche, j’ai passé de bons moments avec les militants/adhérents de l’UPR de mon coin et garde le souvenir d’excellents échanges plutôt constructifs : tout le monde ayant l’idéal d’un monde juste en tête ! J’ai même cru à l’UPR pendant 15 jours, j’étais prête à coller des affiches… c’est dire !
(bon, ce n’est pas le truc des marquises, j’ai vite repris mes esprits, de plus je ne fais pas dans l’idolârie) -p
La lune de miel passée, j’ ai vu toutes les impasses rédhibitoires de l’UPR (pour beaucoup d’entre elles : identiques à tous les autres partis) mais aussi tout son potentiel à venir s’il sort de son côté « rococo » à la Georges Marchais de l’autre bord. Le jour où l’UPR fonctionnera de façon moderne : organisation non verticale, programme élaboré par tous les adhérents, ouverture et alliance avec d’autres micro partis etc. il sentira moins le moisi et ne sera plus accusé de fonctionner comme une secte.
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