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Voici venu le temps des frustrés revanchards (1) : surtout la faute aux « gauches »

On ne dira jamais assez à quel point la responsabilité (certes indirecte) des mandarins de l'université française et plus généralement des intellectuels des "gauches" social-démocrate et crypto-trotskiste (sévissant essentiellement dans le domaine des sciences sociales), est grande dans la montée des idées "réactionnaires" ou entendues comme telles par ces mêmes caciques, "têtes pensantes" de la nation. En s'appuyant largement sur l'œuvre de Gilles Deleuze et surtout celle de Michel Foucault et sa critique de l'Etat (et en la prolongeant) ceux-ci n'ont fait qu'accompagner ou valider les thèses des ultra-libéraux depuis les années 70. Ces "intellectuels" en faisant des travaux de Foucault (déconstruction...) la pierre d'angle de leur système de pensée, ont défendu, de fait, la thèse de l'Etat minimal (la tentation minarchiste, Foucault, Hayek même combat !).

Or, si cette analyse pouvait (vraiment à l'extrême limite) être considérée sérieusement, il y a 45 ans, on sait aujourd'hui que le pouvoir réel n'est plus vraiment dans les mains de l'Etat, et pas exclusivement non plus dans celles des firmes transnationales mais bien dans les mains d'un vaste réseaux d'acteurs privés (économie offshore par exemple) et d'instances supra-nationales (il y a plus de lobbies que de députés à Bruxelles !). Disons, pour faire court, que ce pouvoir économique s'observe à travers des dynamiques conjointes, dans un compromis sans cesse renouvellé entre des Etats certes affaiblis et des acteurs financiers et des superinstitutions internationales.

 En laissant le soin aux caricaturaux représentants des "droites" dites nationales (de De Villiers à Le Pen) de discréditer tout discours sur la souveraineté nationale depuis 30 ans (ce fut le rôle de la bande à Mitterrand de faire taire le discours souverainiste à gauche en inhumant le patriotique P.C.F.), ces "sensibles de gauches" ont volontairement permis la relégation des discours défendant l'Etat fort et souverain au rang d'outrances fascisantes. Tout cela, évidemment, pour "vendre" un projet européen (en réalité euro-étasunien) qui servirait les lobbies, les puissances d'argent et sûrement pas la qualité de vie des peuples du vieux continent...(comment l'Union européenne détruit les services publics français)  

De même, en abandonnant l'idée de prolétariat (il faut inclure, aujourd'hui une grande partie des classes moyennes productives -l'ingénieur par exemple- dans celle-ci) et en ayant renoncé à défendre les classes populaires en s'appuyant sur des catégories d'analyse sociologiques nulles et non avenues (les "jeunes" par exemple) et développant à l'infini des sujets d'études (mobilité-flexibilité, genre, domination patriarcale...) empruntés à la gauche libérale étasunienne, en somme, en abandonnant les raisonnements en termes de classes sociales et en "construisant" des "communautés", des "tribus postmodernes" -le tout s'accompagnant d'une inflation verbale et de langages hermétiques- et en se désintéressant des préoccupations des plus démunis (socialement, culturellement), ils se sont mis à dos le peuple souffrant.

On sait quel a été le rôle fondamental des "gauchistes de mai" dans la liquidation du marxisme (à droite, l'avènement de la droite économique/des affaires initiée par Pompidou, achevée par Sarkozy devait enterrer le gaullisme). Ce travail effectué, ces faux-ennemis que sont les gauchistes libertaires et les libéraux économiques ont tracé une autoroute au néo-capitalisme et... à des travaux à prétention scientifique qui ne pouvaient que s'inscrire dans les limites de ce postulat : le caractère indépassable du capitalisme auquel on pourrait bien faire quelques reproches, dénoncer les abus, sa violence (appels incantatoires à plus de justice sociale) sans bien évidemment le remettre en cause.

De surcroît, en traitant systématiquement sur le mode du sarcasme, du mépris tout ce qui a rapport avec les "traditions", les "coutumes", l'idée de transmission, et d'éducation (2), la famille (qui serait une valeur de DROITE !), et plus encore la religion (en somme tout ce qui est contenu dans le catéchisme de la veulerie gauchiste) auxquelles encore une bonne part des classes populaires semble (cf. infra) attachée, ces "analystes" et leurs analyses qui ont guidé les différentes politiques sociales et sociétales depuis 40 ans se sont, définitivement, mis à dos toute une frange de la population française.

Aujourd'hui, crises sociale, économique, sociétale et identitaire gravissimes aidants, cette sphère des élites politico-intellectuelles de "gauche" apparaît en tout cas totalement discréditée aux yeux du français moyen (il est bien sûr presque totalement exclu que ces êtres intellectuellement supérieurs fassent un travail d'introspection, un examen de conscience).

Qui peut savoir quelles seront les conséquences définitives de l'incurie d'une partie de cette génération issue de 68 (et de ses non moins fidèles  héritiers politiques (ou ici) et intellectuels (ou ici)) ; le mai 68 sociétale sorbonnard, autrement dit ce qui n'aura été qu'une régression infantile et "anale" d'histrions fangeux  ?

Au fil des années, face à l'imposture 68arde, aux trahisons successives des "gauches" et d'une droite de gouvernement piétinant les acquis du gaullisme et l''impuissance de l'ensemble de la classe politique à résoudre les problèmes de fond du pays, se développent alors des pseudo-oppositions totalement étrangères aux préoccupations de la majorité de la population qui s'illustreront à merveille à travers un fameux débat avec d'un côté, des libéraux-lepenistes fustigeant les "marxistes", les "socialo-communistes" la "menace rouge" (entendu que la gauche a enterré le marxisme il y a plusieurs décennies de cela) de l'autre des gauchistes-libéraux répondant aux premiers sur l'air de la "menace fasciste" à laquelle un Lionel Jospin (le socialo-trotskard par excellence) voire un Julien Dray avouent, finalement, ne jamais avoir cru. Mais il fallait bien une figure du diable, un repoussoir absolu pour permettre la pérennité de "l'alternance unique"...

Face à la nullité du débat politique, les classes moyennes (la fameuse "classe unique", constituée par l'arrachement des individus aux valeurs traditionnelles, qui a voulu participer au pouvoir) veautants quinquennaux, abruties à coups de ligue des champions, de tambours et de grosses caisses d'orchestres de variétés, de séries et de jeux débilisants d'importation US, de consommation transgressive, de beauferies TF1-Canaplusiennes, de "soirées entre potes" devant "pop-academy" (pour rigoler bien sûr !...) ont été mis devant des faux-choix politiques (Sarkozy/Royal-Hollande ou encore fascisme/antisfascisme) ou sociétaux (hystérie féministe contre machisme de gros beaufs) permettant le maintien du système en l'état. Il est donc, sans doute, permis de relativiser l'attachement des classes populaires aux valeurs précitées... L'homo festivus, "fils naturel de Guy Debord et du web" (Ph. Murray) est-il devenu le type anthropologique dominant en France ? Si tel est le cas, la partie est finie...(3)

Clouscard avait-il donc raison en affirmant l'enfantement de Le Pen par Cohn-Bendit ou disons leur engendrement réciproque (4) ? Le lépenisme alimente le gauchisme et réciproquement, certainement. Mais pour déboucher sur quoi à terme ?

"Le néo-fascisme sera l’ultime expression du libéralisme social libertaire, de l’ensemble qui commence en Mai 68. Sa spécificité tient dans cette formule : 'Tout est permis, mais rien n’est possible.' [ Puis ], à la permissivité de l’abondance, de la croissance, des nouveaux modèles de consommation, succède l’interdit de la crise, de la pénurie, de la paupérisation absolue. Ces deux composantes historiques fusionnent dans les têtes, dans les esprits, créant ainsi les conditions subjectives du néo-fascisme. De Cohn-Bendit à Le Pen, la boucle est bouclée : voici venu le temps des frustrés revanchards.", Michel Clouscard, 2002

Qui proposera un projet politique ni "permissif", ni "répressif", qui pemettra de renvoyer dos à dos gauchistes-droitards-libéraux/libertaires et leurs nécessaires complices lepenistes ?

Qui ou quoi s'élèvera contre l'hyper-vulgarité et l'indigence de cette classe politique et de son double extrêmisme épouvantail, essentiel à sa survie, pour envoyer l'ensemble (intelligentsia incluse) dans les poubelles de l'histoire, refermera le couvercle et mettra un terme à cette pathétique période de l'histoire de France ?...

________________________________________________________________________________

 

(1) Ce n'est pas nécessairement une insulte...mais ça peut l'être...

(2) L'enfant n'est plus un être à civiliser, mais un narcisse, un monstre d'égoïsme face auquel aucune barrière ne doit être érigée pour permettre son avènement, le développement de sa toute-puissance. L'affirmation d'une différence entre adultes et enfants, de même celle d'une différence homme/femme étant aux yeux de ces marcusiens, une horrible discrimination qui devra être corrigée par des mesures particulières, par une rééducation (on en revient toujours à ces fameuses déconstructions) pour faire taire à jamais ces abominables archaïsmes. Ce travail de déconstruction est évidemment, encore une fois, assigné à ces universitaires "freudo-marxistes" (mais bien sûr ni freudiens, ni marxistes) ou "marxistes culturels" (autrement dit non marxistes) qui affirment le primat presque absolu du culturel sur le biologique. Et, on comprend en lisant ici et là certaines publications, le niveau de démence atteint par certains de ces chercheurs accrédités...

(3) Il est peut-être déjà trop tard... "L'immense majorité de la population française" est-elle déjà "enfermée et abrutie" dans le "ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (a) " ? (Debord (G), 1985, Œuvres complètes in Michéa (J-C), 2011, p. 344 Le complexe d'Orphée, Climats). On ne peut proposer une réponse définitive.

 (a) Notes/digression sur Debord et son "spectacle" : alors qu'il refuse de considérer le spectacle comme de simples images, en décrivant le spectacle comme partie de la société ou la société porteuse du spectacle, réduit bien ce dernier à des images. A savoir, la pub/les marques, la télé et le sport professionnel par exemple et deux trois autres choses dans les démocraties libérales et la propagande dans les Etats totalitaires...Debord aurait dû en rester à "le spectacle est la société même" ou à "le spectacle est rapport social d'individus médiatisé par des images".

Ses adorateurs qui citent avec un air pénétré des passages de "la société du spectacle" n'auront pas relevé les contradictions de l'auteur préféré des bourgeois du 16e arrondissement parisien et/ou des publicitaires. Debord n'a rien inventé (Jacques Ellul le confirme) et l'œuvre de Debord n'est donc qu'un affadissement d'une partie de l'œuvre de Karl Marx mêlée à des références sado-reichiennes (incompatibles avec celle du marxisme) qui ne pouvaient guère parler aux classes laborieuses.

Pour finir, le concept de spectacle a été défini confusément au fil de la plume de Debord (donc mal compris) et l'I.S. des Debord -le fils de bonne famille- et cie comme d'autres organisations gauchistes de mai n'auront été que des organisations d'alcooliques névrosés affectivement bloqués, monomaniaques anti-chrétiens (éduqués sur les genoux des jésuites, ceci expliquant cela...) qui aura indirectement produit des personnages caricaturaux de beaufs anar-bourgeois à la Siné...et autres subjectivistes radicaux à la Michel Onfray, incapables de créer de nouveaux mythes en mesure de remplacer ceux du "vieux monde", comme les membres de l'I.S. le prétendaient. Le festivisme des indignés des "gauches actuelles" est certainement un des plus "beaux" héritages des fumisteries situationnistes des années 60.

En outre, face à la conceptualisation clouscardienne de haute volée, l'œuvre de Debord apparaît bien faible...Le concept de "société du spectacle" ne serait qu'un habillage idéologique forgé avec "l'aide" des classes moyennes, un système d'enfermement conceptuel au sein duquel les exploiteurs dictent leurs règles et taisent la réalité de la lutte des classe, donc un faux système de représentation verrouillé par des intellectuels de gauche. Affirmons la supériorité de la socio-philosophie de Clouscard sur les vulgaires slogans situationnistes qui ont tant inspiré la rédaction des directives ministérielles depuis 40 ans...mais aussi face à la verbeuse philo-sociologie foulcado-bourdieusienne pour comprendre le jeu politique actuel et les rapports de dominations.

(4) Cohn-Bendit/ Le Pen soit le couple "permissif-répressif ".

Sur le "mai Cohn-Bendit" : on n'insistera pas sur le fait que ces supposées émancipations des jeunes, des femmes, n'ont été que des conditionnements à l'imaginaire capitaliste. Sujet méritant amples développements...

 


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12 réactions à cet article    


  • Karol Karol 17 octobre 2013 11:32

    Merci pour votre article et cette démystification de ces intellectuels qui depuis 68, on fait le lit du libéralisme triomphant en le justifiant philosophiquement.
    Heureusement, Il existe des auteurs qui essaient de ramer à contre courant comme :
    J.C. Michéa avec « Les mystères de la Gauche » ou
    D.R. Dufour avec « L’homme qui vient après le libéralisme »
    qui essaient de remettre à l’endroit ce que l’on a cru bon de défaire et d’esquisser de nouvelles pistes..


    • Francis, agnotologue JL 17 octobre 2013 12:01

      Je plusse cet article.

      Il m’évoque Edouard Glissant : « Le libéralisme économique préside tous les imaginaires »

      Et cette autre réflexion dont j’ai oublié qui en est l’auteur : ’’La liberté de l’homo-économicus est celle du cochon devant son auge’’.

      L’homo-économicus sur sa petite litière et le post-capitaliste sur son tas d’or sont devenus copains comme cochons : inséparables dont on ne sait lequel est la poule, lequel est l’œuf.

      ’’... l’homme-bulle, client-consommateur déraciné, rompu de toutes ses attaches, hormis son attache au marché, sans qualité ni raison de vivre, cet « homme bulle qui n’est plus que ce que sa carte de crédit peut dire de lui ...’’ (Hervé Juvin, qui était hier l’invité des Matins de France Culture)


      • jaja jaja 17 octobre 2013 12:10

        Bon... en ce qui concerne le « socialisme des intellectuels » Makhaïski avait beaucoup plus à dire que le très réactionnaire Michéa....

        "Ce qui surprend le plus dans les thèses de Makhaïski, c’est leur extraordinaire actualité. Dès le début du xxe siècle, en effet, celui-ci décèle dans le socialisme « l’idéologie d’intellectuels qui tirent avantage de la position charnière qu’ils occupent au sein de la société capitaliste – par le contrôle de la production et la gestion de l’économie – ainsi que de leur monopole des connaissances pour tenter de s’ériger en nouvelle classe dominante. Cette classe ascendante de capitalistes du savoir serait limitée dans ses visées par le cadre étroit du capitalisme traditionnel et se servirait donc de la cause ouvrière afin de promouvoir ses propres intérêts ». Les décennies qui suivirent allaient confirmer le bien-fondé de cette thèse. ."

        Pour les intéressés texte complet ici :
        http://revueagone.revues.org/728


        • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 17 octobre 2013 12:12

          à Morvandiau, Karol,

          Merci pour vos commentaires, remarques et rappels de références intellectuelles solides.


          • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 17 octobre 2013 12:19

            Merci également à JL et... Jaja (avec qui il est inutile d’entamer une discussion sur le soi-disant « réactionnaire Michéa »...)


            • jaja jaja 17 octobre 2013 12:27

              Peut-être sur Marchais JML ?

              De même, en abandonnant l’idée de prolétariat (il faut inclure, aujourd’hui une grande partie des classes moyennes productives
              - l’ingénieur par exemple- dans celle-ci) et en ayant renoncé à défendre les classes populaires
              en s’appuyant sur des catégories d’analyse sociologiques nulles et non avenues (les « jeunes » par exemple) et développant à l’infini des sujets d’études (mobilité-flexibilité, genre, domination patriarcale...) empruntés à la gauche libérale étasunienne, en somme, en abandonnant les raisonnements en termes de classes sociales et en « construisant » des « communautés », des "tribus postmodernes" -le tout s’accompagnant d’une inflation verbale et de langages hermétiques- et en se désintéressant des préoccupations des plus démunis (socialement, culturellement), ils se sont mis à dos le peuple souffrant.


              Notons que l’auteur oublie ou ignore que l’un des premiers à abandonner cette notion de prolétariat c’est bien Georges Marchais, qu’il nous cite en exemple de « révolutionnaire », lui qui nous a tant trahi, notamment en mai 68, lui qui prônait « l’Union populaire » interclassiste :


              « Qu’avons-nous en vue en utilisant cette expression ? Nous avons en vue l’union du peuple français, de tout notre peuple. Union de la classe la plus immédiatement, la plus vitalement intéressée à débarrasser le pays de la domination du grand capital, c’est-à-dire la classe ouvrière. Mais union aussi de l’immense masse des salariés, des techniciens, ingénieurs et cadres, des enseignants, des intellectuels et artistes.

              Georges Marchais, Le défi démocratique, Grasset, Paris, 1973, pp. 143-14


              Notons que la position de Georges Marchais allait encore bien plus loin que l’alliance avec les ingénieurs puisqu’il y incluait au moins une catégorie d’exploiteurs qualifiés de « petits » entrepreneurs et que de plus les catégories d’étudiants et de lycéens font partie de son alliance de classes.... «  Union encore des paysans travailleurs, des artisans et des petits commerçants, des petits entrepreneurs. Union des jeunes travailleurs, des étudiants et des lycéens... »

              Idem : Le défi démocratique, Grasset.....


              Et si le PCF de l’époque n’hésita pas à s’allier avec le Parti socialiste, partisan du capitalisme dès cette époque et artisan de toutes les guerres coloniales meurtrières de l’Algérie jusqu’à celle du Mali de nos jours notons que Marchais appelait même à englober dans son « Union populaire » des forces allant au delà de la gauche.... Comme abandon de la suprématie du Prolétariat dans la luttes des classes on ne peut faire plus fort que ce sacré Georges  !


              « Il n’y a pas, il ne peut y avoir de contradiction, entre le fait que l’union de la gauche est le ciment solide de l’unité populaire et notre conviction que d’innombrables Français, bien au-delà de ce qu’on appelle « la gauche », ont leur place au sein de l’union populaire.  »

              Le défi démocratique, Grasset...


            • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 17 octobre 2013 19:39

              C’est votre définition du prolétariat.

              Pourtant, « le prolétariat se recrute dans toutes les couches de la population » selon K. Marx, dans Le Manifeste..., 1848

              Étant donné l’évolution du capitalisme depuis 40 ans, il apparaît nettement que les cadres du tertiaire se sont « prolétarisés ». On peut dire que le prolétaire est un salarié interchangeable et/ou celui qui ressent son activité comme « aliénante ».
              Et de plus, pourquoi s’en prendre à celui qui n’échange pas sa « force de travail » contre un salaire, autrement dit l’indépendant, sinon le libéral, qui n’exploite personne ?
              Mais si vous voulez en rester à la seule classe ouvrière...

              Vous parliez de trahison ? http://www.icl-fi.org/francais/lebol/187/npa.html
              « Les sociaux-démocrates du NPA trahissent la classe ouvrière et les opprimés ». Ce sont des trotskistes qui l’écrivent, pas moi...


            • jaja jaja 17 octobre 2013 20:25

              Et oui... Bof ils disent la même chose que vous avec des arguments différents... Perso ces mecs qui défendent la politique de l’URSS jusqu’en 1924 et avalisent la répression de la classe ouvrière des usines Poutilov et celle de Kronstadt ne sont pas ma tasse de thé, vous vous en doutez.... Sans parler de la suppression en URSS des Soviets pluralistes et ce dès 1919 que je considère comme la date fatidique où la contre-révolution l’emporte contre le prolétariat  smiley

              Bon il existe d’autres petits groupes de ce type qui se disent trotskiste et qui condamnent le NPA, tout aussi sévèrement. NPA ; qui, je le rappelle, n’est pas un parti trotskiste mais entend prendre le meilleur des traditions du mouvement ouvrier... Impardonnable pour ces petits groupes sectaires....


            • vesjem vesjem 17 octobre 2013 23:08

              très intéressante analyse socio-politico-historique de la lente mais sûre dégénérescence de notre société ;
              « ils » se sont accaparés du système médiatique publique et privé , un boulevard s’ouvre devant eux ;
              le renversement de vapeur va devenir compliqué , et engendrera du malheur 


              • epicure 18 octobre 2013 01:04

                Le chapitre sur la religion n’a rien à faire au milieu des critiques contre le capitalisme, la finance.
                Ce n’est pas bush ou merkel qui combattent la religion, chacun à leur façon essayent ou ont essayer de remettre du religieux dans al société. La haute bourgeoise n’a jamais été vraiment antireligieuse, d’ailleurs les cathos votent à droite plus que le reste de la population.
                D’autre part la gauche repose sur une base non religieuse/ athée.

                Pour rappel Marx considérait que la tendance naturelle du socialisme c’était l’athéisme. Logique puisque le socialisme et l’athéisme philosophique reposent tous les deux sur une vision matérialiste. La position de la gauche a toujours oscillé entre l’attitude libertaire : la laïcité (l’église chez elle) et l’attitude autoritaire d’interdiction de ces institutions qui ont participé à l’oppression du peuple avec l’aristocratie ou la bourgeoisie capitaliste.
                Pour rappel la pensée socialiste luttait pour l’émancipation des individus vis à vis des traditions, contre l’aliénation de la religion etc.. exactement ce que tu défend dans un de tes paragraphes.
                La défense de la religion et de la tradition c’est un combat de droite, des réactionnaires qu’ont toujours combattus les défenseurs du prolétariat, dont les marxistes.
                .


                • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 18 octobre 2013 12:07

                  « la défense de la religion et de la tradition c’est un combat de droite, des réactionnaires ».

                  Mais c’est du « catéchisme » tout ça...avec un mépris parfait des « leçons de l’histoire ».

                  Que faites-vous du bolivarisme et du chavisme ? De la théologie de la libération etc. ? Et surtout en France du saint-simonisme ?
                  En quoi est-ce incompatible avec le progrès social ? (inutile de citer Marx)

                  Rien n’empêche de défendre la laïcité sans moquer les religions ou les traditions. Il ne s’agit pas d’empêcher le blasphème, mais de bien considérer ces choses comme faisant partie des expériences humaines tout à fait respectables.
                  Par ailleurs, on aurait du mal à considérer l’être humain comme un être parfaitement rationnel. Et, je veux bien que vous me donniez une définition incontestable de cette rationalité. De même, dites-moi, sans contestation possible, comment ou à quel moment apparaît la conscience du sacré (religieux) chez l’homme ? Est-ce qu’elle apparaît à un moment donné d’ailleurs ou existe de « toute éternité » ? Vous me renverrez à vos constructions intellectuelles. Je vous répondrai qu’il y en a d’autres...

                  Historiquement, on sait que plus on empêche les populations de pratiquer leur religion et plus on s’attaque à leurs traditions plus elles s’y accrochent et plus elles rejettent les « apostats ». Voyez dans certaines ex-démocraties populaires, la haine absolue d’’une bonne part des populations à l’égard du communisme. A tel point, que chez certains tout ce qui est considéré comme « social » ou « de gauche » est désormais considéré comme à combattre. C’est une des raisons du triomphe du capitalisme sauvage depuis 25 ans dans ces pays, même si encore là, une bonne part des populations dénonce les effets de ce dernier. Mais on se dit que les « capitalistes » ce sera toujours mieux que les « rouges ». Voilà le résultat.
                  Et c’est comme ça, que au final, que vous les envoyez dans les bras des (véritables) fascistes.
                  Et en tant qu’esprit soi-disant froid et rationnel, vous aurez beau les traiter de tous les noms, ils vous mépriseront encore plus...

                  nb : il y a peut-être plus de subversion anti-capitaliste dans les 4 évangiles canoniques que dans n’importe quel pamphlet gauchisant...En disant cela, je ne fais pas de prosélytisme (comme espèrent les imbéciles) c’est un simple constat.


                • Chouardiniste 22 juillet 2015 22:56


                  Moi le cyborg, j’y mettrai un terme
                   
                  (évolien marxiste scientiste malthusien khmer rouge transhumaniste amish)
                   
                  Car face à la métaphysique de l’Être immortel, l’Avoir de robinets en or n’est qu’une chiure !!!
                   
                   smiley
                   
                  Sinon Agoravox c’est juste bon à perfectionner sa puissance de frappe ... au clavier ...
                   
                  « Il ne suffit pas que la pensée recherche la réalisation, il faut encore que la réalité recherche la pensée. » Marx

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