Claude Bartolone Premier Ministre ? Y pense-t-il en se rasant
En politique, n'en parler jamais, y penser toujours. Il n'existe pas d'homme politique sans ambition. C'est louable, c'est naturel. A l'heure ou bruissent les rumeurs d'un remaniement, des noms circulent. Celui de Claude Bartolone revient souvent pour succéder à Jean Marc Ayrault. Le principal intéressé affiche une fausse indifférence, attaché à remplir sa mission de Président de l'Assemblée. Mais qu'en est il vraiment ?
Il s’y voit déjà ? Non, il se prépare, il consulte, il prend le pouls.
Hier, Claude Bartolone, recevait à déjeuner des chefs d’entreprise dans ses salons privés à l’Hôtel de Lassay. Au même moment, François Hollande déjeunait avec des patrons étrangers afin de leur faire part des mesures pour faciliter l’investissement en France.
Joli pied de nez de l’actuel Président de l’Assemblée nationale qui n’a jamais caché son ambition. Ses prochaines années semblent déjà tracées. En 2014, après les municipales, ou peut être avant, il s’imagine à Matignon. Puis, en tant que patron incontesté de la Seine Saint Denis, il disputera, dès 2016, le leadership à Anne Hidalgo pour le Grand Paris.
Depuis son arrivée à l’Hôtel de Lassay, il n’a cessé d’exister, de marquer sa différence vis-à-vis de l’exécutif voire de critiquer ouvertement l’action du gouvernement. Il reçoit le tout Paris qui compte, il court les plateaux télévisés, il s’exprime. Sa carte maîtresse : la confiance des élus socialistes fatigués des incessants revirements de l’Elysée et de Matignon.
Bartolone pense à Matignon le matin en se rasant. Mais il veut mieux faire que Jean Marc Ayrault. Le Président de l’Assemblée, persuadé que les PME représentent le plus important vivier d’emplois, mise sur le pacte de responsabilité de François Hollande. En premier lieu, il veut s’assurer des possibilités de financement de fonds propres des PME. Mais le président de la banque publique d’investissements n’est autre que Jean Pierre Jouyet, un proche de François Hollande.
C’est pourquoi Claude Bartolone a décidé de réunir autour d’un déjeuner informel, son directeur de cabinet, son conseiller en charge du développement économique et de l’industrie, René Ricol, ancien médiateur du crédit, ancien président de France investissement et auteur d‘un rapport sur la crise financière mondiale, Jérôme Pécresse, président d’Alstom renewable power, ainsi que des chefs d’entreprise.
De quoi a-t-on parlé ?
On n’a pas parlé politique, ou très peu. Le Président de l’Assemblée est un hôte parfait, à l’humour acéré, parfois au détriment de ses amis. Mais il a été principalement question de la conjoncture économique, du moral des patrons, de leur vision future. Claude Bartolone veut savoir si la relance sera durable, solide. Mais surtout, il souhaite donner du souffle au pacte de responsabilité. Pour cela, il faut notamment accroitre l’offre de financement de fonds propres des PME pour stimuler la croissance.
De quoi croyez vous qu’il a été question entre le fromage et le dessert ?
Si Claude Bartolone ne se voit pas déjà à Matignon, qu’importe pour lui le moment, il sera prêt.
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