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Accueil du site > Actualités > Economie > Brexit : le plan B des compagnies aériennes

Brexit : le plan B des compagnies aériennes

Après la chute de leurs cours, les compagnies aériennes britanniques sont les premières à réagir pour contourner une éventuelle sortie de la Grande Bretagne de l'UE qui les exposerait dangereusement. EasyJet à été la première à réagir en envisageant un départ de son siège social vers un pays de l'UE.

« Tant qu'on n'a pas vendu on n'a pas perdu » dit le proverbe boursier. Le trou d'air boursier qui a impacté les principales compagnies aériennes européennes après le résultat du référendum britannique est sans doute passager. Néanmoins, il résonne comme un avertisseur aux oreilles des dirigeants qui sont en train de construire un plan B.

Danger dans le ciel sur le moyen et le long terme

A moyen terme, la dépréciation de la livre face à l'euro, au dollar et au yen risque de renchérir la facture pétrolière des compagnies britanniques, payée en dollars, ainsi que les coûts des avions. IAG (BA+Iberia+Vueling+Aer Lingus) a revu à la baisse sa prévision de bénéfices pour 2016.

A plus long terme, et à moins de trouver de nouveaux accords avec l'UE, le brexit priverait théoriquement les compagnies britanniques du droit de voler librement en Europe, ainsi que vers les pays liés par un accord de ciel ouvert à l'UE, comme les Etats-Unis. EasyJet n'aurait plus le droit d'exploiter des bases en dehors du Royaume-Uni, ni d'opérer des vols entre deux pays tiers. Et IAG n'aurait plus le droit de détenir plus de 49 % d'une compagnie européenne comme Iberia, Vueling et Aer Lingus, ni de desservir les Etats-Unis au départ de Paris. Selon l'Iata (Association internationale des transports aériens), l'impact du brexit est moins certain sur l'activité cargo à court terme mais il pourrait diminuer sur le long terme en raison de la baisse de 10 à 20% des échanges de l'UE avec le Royaume-Uni estimée par l'OCDE.

Londres pourrait alors négocier un accord de ciel ouvert avec l'UE, comme l'ont fait la Suisse, la Norvège. C'est ce qu'a demandé EasyJet vendredi 1er juillet. Cependant, ces accords seront soumis au bon vouloir des Etats membres, au respect des règles européennes et à certaines limitations, notamment en matière de prises de participation. Le flou qui règne autour de la décision même de sortie de l'UE qui doit encore être actée, (on parle dans la presse britannique de 2017), compliquent les décisions d'investissements et d'achat d'avions pour les compagnies aériennes basées au Royaume-Uni.

Ne pas être dans l'UE ne constitue pas un obstacle. La signature d'un accord entre la Suisse et l'Union européenne permet aux compagnies suisses d'être assimilées comme des transporteurs européens et donc de pouvoir bénéficier des mêmes facilités. A une condition : Les compagnies suisses doivent appliquer les règles européennes.

Le brexit entraînerait également une sortie du Royaume-Uni de l'accord de ciel ouvert avec les USA. Là aussi, il y a des exemples de pays non membres de l'UE qui en bénéficient par extension. Le Royaume-Uni pourra demander une telle extension à Bruxelles et Washington.

Pour autant, le retour sans crash des compagnies aériennes britanniques dans le ciel européen sera conditionné par un jeu d'échanges. Il y a fort à parier que l'UE accordera des droits de vol et de dessertes inchangés aux compagnies britanniques en échange du respect de la libre circulation des travailleurs de l'UE sur son sol. Or ce rejet des travailleurs étrangers a été l'argument déclencheur du vote pour le brexit. 

Destination Irlande pour Easyjet ?

Devant les atermoiements du gouvernement britannique, Easyjet a franchi, le 1er juillet, un pas vers sa sortie de la Grande Bretagne en engageant des démarches pour obtenir un certificat de transport aérien dans un pays de l’UE.

Réaction logique : La valorisation boursière de la low cost à chûté de 23% en une semaine. Ce n'est pas anecdotique, Easyjet est la 2eme compagnie par le nombre de passagers transportés en Europe derrière Air France. C'est un véritable plan d'urgence qui se met en place, car la desserte des aéroports européens est une lutte à couteaux tirés entre les compagnies low cost. Easyjet est donc passé à l'étape suivante, tout en poursuivant son lobbying auprès du gouvernement britannique pour qu'il engage rapidement des négociations avec l'Union européenne sur le maintien d'un accord de ciel ouvert. Sans déserter sa base historique de Luton, la compagnie envisage de déménager son siège social vers un pays de l'UE, ce qui lui permettrait de recouvrer quasi automatiquement ses autorisations de desserte vers et à partir de l'UE. En raison de son régime fiscal peu attractif, Easyjet ne s'installera sans doute pas en France. Elle pourrait se contenter de franchir la mer d'Irlande pour installer son siège social à Dublin, rejoignant au passage la banque JP Morgan qui a déjà planifié le déménagement de son siège social de la City et du millier d'emplois qui l'accompagnerait. 


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12 réactions à cet article    


  • Anthrax 2 juillet 2016 13:56

    Au modérateur qui m’a posé une question, je réponds « parce que nous sommes plusieurs ».


    • amiaplacidus amiaplacidus 2 juillet 2016 15:44

      Pour Easyjet, Cela ne pose strictement aucun problème. De toute façon Easyjet est une compagnie qui appartient à Easygroup, lequel groupe est domicilié sur l’île de Jersey.

      C’est une opération qu’Easygroup a déjà faite avec Easyjet Switzerland dont le siège social est à Genève.
      Constituer, par exemple, une compagnie aérienne Easyjet IRL, avec siège social à Dublin, ne doit prendre que quelques semaines, au plus 2-3 mois.
      Avec, en prime, si j’ose dire, des conditions sociales encore plus mauvaises pour les employés.
      .
      Cette dernière remarque m’amène à parler de Jeremy Corbyn. S’il a « défendu », avec beaucoup de mollesse, le « remain », c’est parce qu’il est loin, mais alors très loin, de penser que l’EU représente le nec plus ultra social, mais qu’il pense dans une GB aux mains des conservateurs, cela serait pire. Alors, plutôt le mal que le pire. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas convaincu.


      • Anthrax 2 juillet 2016 16:30

        1/ EasyJet est une société dont le siège social est à Luton (GB). Elle fait partie de la holding EasyGroup

        2/ Le siège social de la holding Easy Group, jusqu’à preuve du contraire, est à Londres
        3/ Si ça ne posait pas de problèmes pourquoi veulent-ils quitter l’UK ?



        • amiaplacidus amiaplacidus 2 juillet 2016 17:01

          @Anthrax
          Allez donc voir : https://www.etudes-et-analyses.com/gestion-strategie/strategie/etude-de-cas/strategie-easyjet-321794.html . Les renseignements y sont plus fiables que sur wikipédia.

          Je n’est pas dis qu’il ne voulait pas quitter la GB, au contraire,j’ai dis que cela ne posait pas de problème ! Apprenez à lire !


        • Anthrax 2 juillet 2016 17:26

          @amiaplacidus

          L’immatriculation est une chose,le siège social en est une autre. Pour des raisons fiscales EasyGroup est enregistré à Jersey, c’est une boîte aux lettres, et je maintiens que son siège social est à Londres. Avant de la ramener essaye de comprendre de quoi on parle.

        • amiaplacidus amiaplacidus 3 juillet 2016 14:01

          @Anthrax
          Je vous serais reconnaissant de bien vouloir éclairer ma lanterne et me dire si les droits de cabotage (l’important en l’occurrence) sont liés à l’immatriculation ou au siège social.


        • izarn izarn 2 juillet 2016 18:54

          N’importe quoi :
          Avec le baril à 100$, cela a ruiné les compagnies britanniques ???
          Un pays comme la France va interdire de survol les compagnies britanniques ? C’est du suicide....
          On n’est pas en guerre contre le RU !
          Cette UE est completement barjot !
          Vite, le Frexit ! Sortons de cet asile d’aliénés !

          Je vote la sortie !
          Au secours, pays de fous !

          Remarquez l’incroyable crétinisme des europhyles, eurocrates eurocrottes
          Tellement que j’en ai marre de lire le vomis de ses imbéciles.
          Bon Week End !


          • Trelawney 4 juillet 2016 12:36

            @izarn
            Pour le pétrole vous avez raison. L’euro a dévalué de 25% par rapport au dollar et on n’a pas vu le prix de l’essence flamber à la pompe. Ca l’histoire de l’offre et de la demande.

            Un pays comme la France va interdire de survol les compagnies britanniques 

            Vous ne saisissez pas trop les règles de vol européennes. La France qui fait parti de l’UE a le droit de faire une ligne Rome-Munich car c’est dans l’UE. Mais une compagnie américaine, n’a pas le droit de le faire. Elle devra faire par exemple NY Rome, puis Rome Munich puis retour NY, car il faut que le départ ou l’arrivée se fasse aux USA.

            Easyjet qui a son siège social à Londres devra faire des lignes depuis Londres ou l’Angleterre, ce qui est à l’encontre de son système. Donc pour continuer en toute légalité de développer ses lignes en Europe, Easyjet devra se choisir un pays de l’UE


          • Anthrax 4 juillet 2016 12:58

            @Trelawney

            Si la PDG d’easyJet a adressé une lettre au gouvernement du Royaume-Uni ainsi qu’à la Commission européenne « afin de faire du maintien du Royaume-Uni dans le marché unique du transport aérien européen une priorité étant donné l’importance de cette question pour le commerce et les consommateurs » c’est bien qu’il y a une grosse menace de ce côté.
            A part ça Il faut vraiment être débile pour imaginer que la France va interdire le survol de son territoire par les jets brit... 

          • Trelawney 4 juillet 2016 13:18

            @Anthrax
            La spécificité Easyjet est d’avoir des lignes partout en Europe (Paris-Madrid, Berlin Rome etc). Si son siège social n’est plus dans l’UE, elle n’aura pas la licence pour le faire. Donc Easyjet va continuer à développer ses lignes mais va forcément quitter Londres qui n’est plus dans l’UE pour certainement Dublin.

            C’est pareil pour les banques. Si une banque étrangère veut commercer en Europe, elle doit avoir une agence bancaire en Europe. C’est identique au système américains, où par exemple, la SG, BNP CA ont leurs agences à Wall Street. Près de 80% de ses banques ont leurs agences à la City et pour continuer à commercer avec l’Europe, devront déménager où créer une autre agence en UE.

            Avec le Breixit on en découvre tous les jours, mais je peux témoigner, pour y avoir fait un tour récemment, que les anglais ne sont pas à la fête.


          • Anthrax 2 juillet 2016 19:38

            Bine sur, c’est çui qui dit y’est, tu devrais quitter le niveau bac à sable. 

            Aapporte un seul argument contradictoire avéré à ce que j’ai écriit. Je t’en mets au défi.

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