Sarkozy, homme politique de l’année 2008 et Hortefeux champion de l’anti-racisme en 2009. Besson bienfaiteur de l’humanité en 2010 ? Que défend réellement cette Union des patrons et professionnels juifs ? pas les droits de l’homme en tout cas !
Article vraiment intéressant qui débouche pour moi vers une autre problématique : on nous rebat les oreilles avec l’opposition « élites » et « peuple » comme si les deux termes renvoyaient à 2 homogénéités idéologiques. D’un côté les élites ouvertes, cultivées mais protégées défendraient les droits de l’homme, pourfendraient le racisme au nom des valeurs universelles. De l’autre côté le peuple foncièrement attaché à des « non valeurs » qualifiées de populistes, s’en prendrait volontiers aux étrangers surtout musulmans et verrait l’identité nationale comme un bouclier contre les dangers de l’immigration.
Or cette homogénéité est fictive aussi bien d’un côté que de l’autre. La droite aux affaires et ses médias (le Figaro par exemple) sont bien plus « populistes » que beaucoup de gens du peuple ; c’est d’ailleurs eux qui ont brandi l’identité nationale comme moyen démagogique de ralliement de l’électorat du FN. Quant au peuple , on l’a vu souvent massivement dans les rues et pour des motifs de revendication de solidarité et de lutte contre les inégalités.
En revanche il existe de puissants intérêts à faire croire que l’opposition forte est entre le peuple et les élites plutôt qu’entre les intérêts de classe. Ce sont d’ailleurs les mêmes intérêts qui sont en jeu au niveau international lorsqu’on se réfère au « choc des civilisations » pour évacuer le creusement des écarts économiques entre les riches et les pauvres.
Qui est cet illuminé qui présente comme théories du complot les politiques les plus dangereuses pour un espoir de justice et de paix.
Tous les poncifs y sont et les amalgames les plus détestables : l’antisémitisme accolé à l’antisionisme, suivi de l’antifondamentalisme pour faire bonne mesure.
C’est en noyant tout le monde dans le même sac que l’on tente de discréditer les mouvements de lutte les plus légitimes et que l’on aboutit de fait à l’apologie de la seule pensée respectable aux yeux de l’auteur : le proaméricanisme néoconservateur et prosioniste.
Quel complot magnifique de récuser tout et son contraire pour mieux défendre les puissants (et non comme il le prétend les élites).
Non Monsieur Besson, vous n’êtes pas ce ministre républicain que vous annoncez avec autant de suffisance.
Un ministre républicain se réfère en priorité aux fondements historiques de notre république et non pas aux injonctions douteuses de sondages souvent orientés.
La grandeur d’un homme politique c’est celle d’un Badinter qui fait voter l’abolition de la peine de mort alors que l’opinion des français est contraire, c’est celle d’un Jaurès qui se bat pour la paix alors que le chauvinisme est exacerbé, c’est de Villepin qui contre son camp refuse de se soumettre à l’injonction du tricheur Busch etc...
Qu’ont en commun ces personnalités très différentes ?
Ils ont préféré dans des circonstances graves être fidèles au 1° article de La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (tous les hommes_ pas tous les français_ naissent et demeurent libres et égaux en droit) plutôt que de masquer sous des oripeaux républicains leurs ambitions personnelles et leur soumission aux puissants.