Dans le sarkosystème, les ministres ne sont que les porte voix du chef. Leur rôle est de titiller puis de façonner l’opinion quand il ne s’agit pas de faire le service après-vente auprès des média.
Un ministre doit défendre le Président même lorsqu’il est indéfendable.
La preuve en est ce matin à France Inter : le pauvre Kouchner a été obligé de souscrire à la version pour le moins rocambolesque de la participation anticipée de notre président à la chute du mur de Berlin. Le seul argument qu’il a pu opposer à la question de Demorand fut une fin de non recevoir hargneuse à la question qui lui était posée.
Heureusement que notre diplomatie est entre les mains d’un conseiller du Président !
Comment peut-on faire confiance en un
responsable politique qui n’a été capable d’affronter le
gouvernement que sur un plan formel ou dans des circonstances
platoniques : il a manqué au moins deux fois à son devoir d’opposant
crédible et efficace. Il avait les cartes en main pour faire
respecter le non au référendum sur le TCE en s’opposant à la
modification constitutionnelle en Congrès en janvier 2008.
Il ne fallait guère forcer le jeu pour
que le changement constitutionnel faisant de Sarko un nouveau
monarque soit bloqué en juillet 2008.
Je passe sous silence son absence de
soutien à la grève générale en Guadeloupe et son incapacité à
s’opposer fermement à la prochaine privatisation de la poste. On
pourrait multiplier de tels exemples.
L’histoire récente de François
Hollande est celle d’un parcours tacticien pour être candidat
socialiste à la présidence. Cela ne lui confère pas la dimension
d’un adversaire politique capable d’offrir une alternative de gauche.
Le débat sur l’identité nationale n’en est pas un. Pour qu’il y ait débat il faut un affrontement de points de vue distincts et un minimum d’incertitude sur les conclusions.
Or tout est fait pour impliquer le maximum d’instances dans la désignation d’un bouc émissaire : l’émigration des pauvres.
Il s’agit, pour le gouvernement, non pas de débattre mais d’occuper le terrain pour imposer un point de vue d’autant plus pervers qu’il n’est jamais complètement explicité : le risque pour l’identité française c’est l’immigré issu prioritairement du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne.
Il faut faire adhérer le maximum de gens à l’idéologie du « choc de civilisations » pour légitimer l’ordre économique mondial dominant et sa légitimation libérale de plus en plus contestés depuis le début de la crise financière.
Ambrose Bierce (1842-1914 ?) est au récit américain ce que le Picon est
au plateau apéritif. Amer, sombre, corrosif, à doser avec la plus
grande prudence, mais rapidement addictif.
Autodidacte, dernier
rejeton d’une famille puritaine qu’il rejeta violemment, il dut sa
carrière d’écrivain à une rencontre frappante avec l’Histoire : la
Guerre de Sécession, où il s’engagea par idéalisme et qui l’exposa à
des spectacles dont il ne se remit jamais. Elle nourrit ses premières
nouvelles, dont le célèbre « Ce qui se passa sur le pont d’Owl Creek »
(qui inspira sans doute à Terry Gilliam la fin de Brazil). Pessimiste,
cynique, cultivant un humour noir parfois désopilant, Bierce, qui
devint journaliste après la guerre, se fit surtout connaître par son Dictionnaire du diable, rédigé sur vingt-cinq ans et cultivant un ton distancié et misanthrope.
En
1914, excédé par ses compatriotes et miné par des malheurs familiaux
(un fils suicidé, un autre alcoolique, une épouse quittée), Bierce
s’engage auprès de Pancho Villa à 75 ans et disparaît. On ignore s’il
est tombé au champ d’honneur cette fois, ou s’il a tout simplement
profité de l’aubaine pour se refaire une nouvelle vie sous une autre
identité, tel un héros de Borges.
Excellent pour passer sa bile
les jours où l’on se dit que si l’espèce humaine n’existait pas
(concierges vociférantes inclues), ça ne vaudrait sans doute pas la
peine de l’inventer.
Epouse : femme qui a un brillant avenir derrière elle.
Cadavre : produit fini dont nous sommes la matière première.
Cynique : grossier personnage, dont la vision déformée voit les choses comme elles sont et non comme elles devraient être.
Déluge
: première expérience de baptême qui fit disparaître de la surface de
la terre tous les péchés - et tous les pécheurs avec.
Sorcière :
a) vieille femme horrible et repoussante se livrant à des activités
perverses avec le diable ; b) jeune personne belle et attirante dont
les activités perverses dépassent largement le diable.
Tuer : créer une vacance sans nommer un successeur.
Violon : Instrument qui charme l’oreille par le frottement d’une queue de cheval sur les boyaux
-Agir : verbe répété cent fois pour faire
croire qu’on le fait.
-Nicolas Sarkozy : expression que les
membres du gouvernement, les conseillers, les députés de la
majorité doivent citer au moins 3 fois dans tout interview, même
bref.
-Issu de l’immigration : un de bon ou une de bonne pour
cent de suspects-es.
-La diversité : nouvel euphémisme pour
désigner ceux qui précèdent
-Si vous croyez que : le début
préféré de ses discours pour prouver au peuple que lui au moins
apportera les solutions.
-Je n’ai pas été élu pour :
expression mille fois répétée qui nous fait de plus en plus
regretter cette élection .
-Opinion(sondages) : le GPS du
Président.
-Réformes : la volonté du MEDEF
déguisée en nécessité vitale.
-Faire bouger la France : la mettre au
pas de la mondialisation financière et de l’OTAN.
-L’identité française : la pêche aux
voix d’extrême- droite.
-Ministre : petit personnel de l’Elysée.
-Premier ministre : DRH
-Député : fantassin si il est de la
majorité, quantité négligeable tant que l’opposition est
minoritaire.