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Commentaire de Voltaire

sur Les erreurs stratégiques du PS


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Voltaire Voltaire 7 mai 2007 16:16

Un autre article, paru ce jour sur Agoravox, éclaire d’une façon surprenante les raisons du résultat de ce second tour : Nicolas Sarkozy a réussi à rassembler les deux-tiers des électeurs de plus de 65 ans. L’évolution sociologique de la France ne donne plus aucun espace à la gauche traditionnelle. Même si une gauche anti-libérale est utile à la démocratie, elle ne peut arriver au pouvoir que dans le cadre d’une large coalition avec un parti central. A contrario, ce même parti central peut être nécessaire à la droite quand celle-ci ne dispose pas de leader charismatique et/ou est en panne d’idées. En revanche, imaginer qu’une gauche floue, à la mode PS actuel, puisse revenir au pouvoir par elle-même est une utopie.

DSK va tenter de rénover le PS de l’intérieur. A mon avis, il n’y parviendra pas : il ne possède pas l’appareil, et l’analyse des différentes enquêtes d’opinion suggèrent que seuls 25 à 35% des électeurs du PS souhaitent une coalition avec le Mouvement Démocrate. La sociale démocratie n’est donc pas majoritaire au PS, comme l’indiquaient les primaires de 2006.

Il ne reste que deux choix : une scission, ou un ralliement au MD. Mais faute de ralliement, le MD est un posture difficile : la quasi totalité des députés UDF, d’origine centre-droit, et menacée par l’UMP, s’apprète à rallier la majorité présidentielle. Faute de renforts, Bayrou se trouve face à un mur : il ne pourra pas obtenir de groupe parlementaire sans désistements, et son électorat n’acceptera pas d’alliance avec le PS actuel, ni avec l’UMP. Le plus grave ne serait pas la perte de quelques députés, mais le risque de voir l’hémoragie continuer lors des élections locales, municipales et cantonales de 2008. Or, faute d’élus locaux, un parti ne peut survivre. Si Bayrou ne reçoit aucun renfort, rapidement, il sera contraint à rechercher une alliance, sous conditions, avec le nouveau président.

Le choix de DSK et des sociaux démocrates est donc délicat : tenter de réformer de l’intérieur, et sans doute échouer, mais rester dans un grand parti diminué, ou franchir le pas, rejoindre Bayrou, en sachant metre son ego dans sa poche et prendre un risque calculé, pour la suite...


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