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Commentaire de RebelBird

sur Défendre la copie privée, c'est défendre le droit des artistes... bis repetita


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RebelBird RebelBird 17 décembre 2008 00:42

Bonjour,


je suis probablement un peu naïf sur le sujet mais il y a une chose que je ne comprend décidement pas. J’ai constamment la désagréable impression d’un amalgame entre copie privée et piratage. Je vais vous expliquer comment je le vois et vous me direz d’où vient mon erreur :


Le copie privée, c’est le droit de copier une oeuvre que l’on a achetée pour soi à la maison (dans le cercle familial). Par exemple, on achète un CD audio, on le convertit en MP3, on le colle dans son balladeur MP3 et on va faire un footing sans avoir le problème du CD qui saute à chaque pas. (Oui, je sais, les buffers, mais des fois il n’arrivent pas à se remplir assez vite entre deux pas). Pour avoir ce droit, on paye une taxe à l’achat sur les supports vierges, quoi qu’on décide de faire par la suite de ces support.

Une grosse utilisation de ces supports vierges, c’est le piratage. Là, on copie toujours une oeuvre sur le support. Techniquement, il n’y a pas de différence détectable, seulement on n’a pas acheté cette oeuvre (ni personne du cervle familial). Dans ce cas là, c’est illégal. Plus question de droit ou de taxe : on est dans l’illégalité et si on est découvert, on est poursuivi. 

Deux mondes disjoints en somme.

Mais, lorsqu’il s’agit de lutter contre le piratage, l’une des mesure proposée est la hausse du montant de la taxe pour copie privée. Et on nous sort sans sourciller les chiffres du piratage : "les artistes doivent bien vivre, il se font piller, l’argent doit bien sortir de quelquepart." Je vois ce genre de proposition comme une collision entre les deux mondes. Les gens piratent, ils paient une taxe dont la valeur dépend du volume de piratage et ils peuvent tout de même être condamnés pour piratages. Ca sent un peu la double peine.

Qu’on me donne les chiffres de la copie privée : "vous transférez plus qu’avant légalement les oeuvres que vous achetez sur vos supports vierges, il faut monter la copie privée.", là c’est cohérent.
Ou alors qu’on applique la loi à tous ces vilains pirates telle quelle et la taxe n’aura peut-être plus de raison de monter, là aussi c’est cohérent. Bon, ca fait beaucoup de jugements...
On peut aussi faire une nouvelle taxe sur les supports vierges appelée "taxe sur le piratage" : on la paye tous, les artistes sont rémunérés pour le piratage et le piratage cesse d’être illégal. C’est également cohérent et ça commence à beaucoup ressembler à ce vieux dragon de la licence globale.


Tiens, et puisque j’ai commencé à vous embêter avec mon point de vue naïf, je voudrais bien qu’on m’explique un peu le principe de la DRM. Personellement, si c’est une mesure anti-piratage, je le vois comme une grave contre performance.

En gros, techniquement, le piratage fonctionne de la façon suivante. Un type achète une oeuvre en toute légalité, il la déplombe (craque, rippe, bref : fait sauter la protection) et l’encode en la compressant, chez lui, et il l’injecte en toute illégalité dans un réseau d’échange de fichiers comme un réseau peer to peer. Ensuite, cette oeuvre est copiée massivement et récupérée à travers le monde.

La DRM, dans tout ça, se place au déplombage, dans la manoeuvre qui n’a besoin d’être faite qu’une fois et qui est souvent faite par un type avant un minimum de compétences techniques.
Une oeuvre qui peut être lue peut toujours être copiée avec une légère perte de qualité. Si il y a des exceptions à cette règle, elles ne nous cotoient pas souvent dans la vie quotidienne. Cette perte de qualité n’est pas bien grave dans le monde du piratage dans la mesure où, de toute façon, l’encodage et la compression vont également altérer légèrement la qualité et où, pour ce prix là, le pirate (celui qui télécharge l’oeuvre) peut bien supporter une qualité légèrement moindre. Et puis même en achetant l’oeuvre, si il avait voulu l’utiliser de façon pratique (sur d’autres lecteurs) en faisant valoir son droit à la copie privée, il aurait du la déblomber et réencoder lui même, ce qu’il aurait probablement mal fait ou n’aurait pas réussi à faire.
Bref, mon impression sur la DRM, c’est que :
1) Ca n’empêche pas du tout les oeuvres de sombrer dans le monde du piratage.
2) Ca encourage au piratage dans la mesure où c’est moins pratique à utiliser.
C’est donc une contre performance. Enfin, ça l’est si l’objectif était de contrer le piratage.


Voilà voilà. Qu’est-ce que je n’ai pas pigé alors ?


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