Bravo ! Ces passages je les encadre ( ils pourraient resservir, même si ce n’est pas sur des banderoles) :
« La contestation, même feinte ou molle, est une chasse réservée comme les beaux quartiers. »
....
"Des syndicats exorcisant et encadrant toute éventuelle rébellion ? Les mauvaises langues l’affirment.
Notre « démocratie » sera annoncée
comme « apaisée » au Journal du soir. Les mendiants n’y apparaissent
jamais, ou presque. Il y aurait des employés à vie, et des morts
vivants sociaux. On ne sait plus bien pourquoi, mais cela ne devrait
pas changer.
Nos amis fonctionnaires seraient devenus conservateurs et joueraient
les progressistes solidaires en feignant de réclamer parfois pour les
autres les mêmes privilèges (un emploi garanti à vie ce n’est pas
rien !). ..."
ou celui-ci :
"La république et la démocratie reposaient en théorie sur le pouvoir du
peuple. Ce dernier ne cesse de voir sa pauvreté ou inconfort de vie
majoritairement accrus. Il aurait seulement à départager électoralement
les membres d’une caste unique régnante."
...
Par contre, un bémol pour celui-ci :
" Reste que dans le Service Public comme ailleurs les petits salaires
sont néanmoins majoritaires. Les pauvres y seront bientôt pareillement
garantis « à vie ». Il est donc injuste de les marquer en premier lieu
sur l’échelle des privilégiés supposés de notre société. "
S’il est vrai, que dans l’absolu, certains privilèges pourraient ne
pas compenser suffisamment certaine pauvreté, il n’en reste pas moins
que sans cohérence, il restera illusoire de vouloir dénoncer
l’injustice. A moins de vouloir combattre le mal par le mal, peut-on
justifier certains privilèges par le fait qu’ils seraient moindres que
d’autres, ou
supposés perçus
de façon exagérée ? Quiconque prétend mériter un privilège parce qu’il
ferait partie d’une caste de garants de la « démocratie », ne devrait pas
s’étonner d’être rossé par le bâton qu’il vénère !
Par ailleurs, j’ai tiqué sur deux autres broutilles.
- Un point de vocabulaire : Même si, dans le langage courant actuel,
on vous comprendra, n’est-il pas dommage d’entretenir la confusion sur
le mot « intouchable » ? En Inde, les « intouchables » (dalits) représentent
l’inverse de ce que l’on croit désigner clairement en France par ce mot
...
- « méritocratie » : Vous semblez considérer la méritocratie comme une valeur première de notre République ?
Cela me semble dangereux pour une bonne assimilation du concept
démocratique.
Sans être opposé à la démocratie, il me semble plutôt que
le mérite ne devrait être vu que comme un des fruits (bienvenu il va
sans dire) de la démocratie. Mais lui donner trop d’importance serait
plutôt pencher vers « le pouvoir des meilleurs », c’est à dire
l’aristocratie ...
Qui, dans une démocratie, oserait se permettrait la prétention de définir l’échelle des valeurs sous-entendue par un mérite ?
Il me semble qu’il y a déjà fort à faire, pour arriver avant tout à
vivre tout simplement ensemble, en harmonie, dans l’égalité ! ( un
citoyen = une voix / sans aucun privilège pour quiconque )
Mais si l’humilité est bien la vraie valeur de la démocratie, on se doute bien de la difficulté à trouver les arbitres voulus par les systèmes dits démocratiques : quiconque se porte candidat contredisant par là-même cette qualité espérée ...