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Commentaire de Mor Aucon

sur Démondialisation 'made in China'


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Mor Aucon Mor Aucon 28 juin 2011 19:53

Je pense que vous vous trompez d’ennemi et que cette méprise est provoquée par le groupement sous le terme capitalisme de toutes les modalités de formation et inversion du capital qui est le moteur essentiel de toute économie. Qu’il soit d’état ou de propriété privée, le capital est indispensable à la création de projets même d’envergure réduite. Ce capitalisme existe depuis la révolution agricole du néolithique. Celui né au temps de la révolution industrielle est un cas particulier, une variante particulièrement inadaptée à résoudre les problèmes en vue de l’intérêt général et non de celui du détenteur du capital avant tout.

Tout le problème réside dans le contrôle de l’usage de ce capital, rendu très difficile voire impossible grâce à des sophismes comme le concept actuel de liberté économique. Celle-ci, tout en étant parfaitement défendable et même indispensable, doit avoir des limites de la même manière que la liberté individuelle de disposer de son propre corps permet de se transformer en machine à tuer en s’entraînant 12 heures par jours aux arts martiaux, mais ne va jamais donner la liberté de l’exercer sur les autres.

Un autre sophisme est celui de considérer la loi de l’offre et de la demande comme un fait naturel et ainsi prôner sa totale dérégulation puisqu’il est censé s’équilibrer naturellement. Or, le système de formation puis inversion du capital n’a pu naître que grâce à la domestication de la force naturelle des grands fleuves (Nil, Tigre, Euphrate ) aux bords desquels, les premières civilisations agricoles se sont développées. Aucun fait naturel n’est totalement bon ou mauvais pour l’homme, il existe et peut devenir l’un ou l’autre, selon les circonstances. Seul son contrôle par la domestication permet de le rendre, au moins, prévisible et donc bénéfique la majeure partie du temps.

Je pense, donc, qu’il doit exister une forme de capitalisme moral c’est à dire, respectueux du plus grand nombre d’individus où qu’ils soient situés par rapport au capital. Pour le théoriser, il suffit d’abandonner les idées reçues d’un côté et le cynisme intéressé de l’autre. C’est le pas le plus difficile à faire. J’ai comme l’impression que ce n’est pas pour demain. Mais souvent les cataclysmes font réfléchir et nous y sommes presqu’au bord.


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