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Commentaire de Valerianne

sur « A Dangerous Method » par le Docteur Cronenberg


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Valerianne Valerianne 25 décembre 2011 11:33

Sinon, ce que j’ai trouvé très intéressant dans la critique de Vincent Delaury, c’est cette phrase : « Etonnamment, dans le film, on sent que David Cronenberg a plus d’empathie pour le personnage de Jung que pour celui de Freud. Or, au niveau idéologique, Cronenberg, c’est l’inverse. »

...car oui, j’ai aussi senti cette empathie à l’égard de Jung (même s’il est aussi présenté avec des défauts, notamment celui de ne pas assumer sa liaison avec Spielrein...), cf par ex la très belle scène au bord du lac, où Jung évoque à Spielrein son rêve apocalyptique.

Je cite par ex les Cahiers du cinéma : « ...Il (Cronenberg) dépasse grâce à l’admirable puissance de synthèse de sa mise en scène le travail de description historique, pour atteindre à une dimension oraculaire lors du finale, sur les rives enchanteresses du lac Léman, lorsque Jung dévoile son rêve annonçant l’Apocalypse de la Grande Guerre qui va s’abattre sur l’Europe. La manière dont Cronenberg soumet ainsi le récit à la puissance des visions de Jung, seul personnage en mouvement du film (il faut louer le jeu tout en nerfs et contention de Michael Fassbender), est d’autant plus troublante que les deux autres personnages du »triangle« sont traités avec un implacable prosaïsme : Freud, éliminé au cours de la scène du paquebot, n’est qu’une espèce de momie rigide engoncée dans sa morgue de patriarche (Viggo Morgensen au bord de l’empaillement), tandis que Sabrina Spielrein rentre tristement, via une ellipse finale assez cruelle, dans la norme des conventions bourgeoises. »

Comme par ailleurs, j’ai lu dans plusieurs interviews que Cronenberg se sentait nettement plus proche de Freud (notamment parce qu’il est lui aussi athé), ça m’a interpellée. Si Cronenberg était si opposé aux théories de Jung, il ne laisserait pas planer le doute ainsi sur le fait que celui-ci puisse faire des rêves prémonitoires (avec cette logique du « collectif » qui dépasse la simple interprétation « sexuelle » que revendique plus Freud...). A moins que ça ne soit que pour un choix « cinématographique »...

 

 

 


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