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Commentaire de Sylvain Rakotoarison

sur Rejet du budget européen : vers la parlementarisation de l'Union Européenne ?


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Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 21 mars 2013 18:01

Il faut être assez clair dans ses objectifs : plus on rendra démocratique le fonctionnement des institutions européennes, plus on réduira la souveraineté nationale de chaque État membre. C’est pour cela que cette fragile démocratie européenne marche sur des œufs : à la fois respecter les peuples (et leur souveraineté nationale) et respecter « le » peuple européen (dans sa citoyenneté globale).

Cela fait certes des usines à gaz, mais rien ne dit que cela ne doit pas évoluer, et le curseur sera toujours celui que j’indique : plus de démocratie en Europe, moins de souveraineté dans les États, ou réciproquement, plus de souveraineté des États, moins de démocratie en Europe.

Concernant la Commission européennne, contrairement à ce que vous dites, sur la question du budget européen, il y a eu une alliance tacite entre Commission européenne et Parlement européen contre le Conseil européen. Et c’est bien normal puisque la Commission européenne n’a pas de préoccupation nationale.

Le Conseil européen est évidemment composé de responsables élus, mais uniquement dans le cadre de leur pays, pas à l’échelle européenne (François Hollande, Angela Merkel, David Cameron etc. sont élus et légitimes). Cet organe est donc aussi légitime que le Parlement européen (c’est pourquoi il peut être considéré comme un Sénat). Et la Commission est aussi légitime que le gouvernement français : ce ne sont pas les députés qui choisissent sa composition, mais ils l’approuvent quand même (encore une fois le 20 mars avec le rejet de la motion de censure).

Je suis partisan de l’élection du Président de la Commission ou/et du Conseil européen au suffrage universel direct, mais reconnaissons que ce pas en avant démocratique réduira la marge de manœuvre de chaque gouvernement national.

En clair, on ne peut pas critiquer le manque de démocratie en Europe (pas assez d’Europe) tout en critiquant le principe même de l’Union Européenne et la diminution des souverainetés nationales (trop d’Europe). Il faut rester cohérent.


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