Bonjour, Alexandre.
Désolé, mais malgré toute l’aversion que j’éprouve pour la politique menée par Valls, mais aussi pour ses amitiés un peu trop marquées avec la cause sioniste, je me vois obligé de montrer au créneau pour le défendre sur les deux propos incriminés.
En disant « Sans les juifs de France, la France ne serait plus la France », Valls a voulu, à juste titre, rappeler que l’on parle là (pour la plupart) de Français de souche qui constituent depuis des siècles une composante historique de la population de notre pays. Qui plus est, Valls a manifestement voulu contrer Netanyahou qui ne cesse d’appeler les Juifs de tous les pays - et notamment ceux de France - à émigrer vers Israël afin d’éviter qu’à terme la population juive de ce pays ne devienne minoritaire face à la montée croissante de la population palestinienne.
Quand à l’emploi du mot « apartheid », il n’a rien de choquant dans la mesure où Valls a manifestement voulu frapper les esprits en exprimant de manière spectaculaire un sentiment de ségrégation et de relégation ressenti effectivement par la majorité des habitants des quartiers les plus sujets à la ghettoïsation de fait qui s’est opérée au fil des décennies sous le regard indifférent des pouvoirs publics. Sans doute la phrase de Valls eût-elle moins donné lieu à polémique s’il avait parlé de « sentiment d’apartheid ».