• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de jean-jacques rousseau

sur « Si vous voulez la fin du terrorisme, préparez la fin de l'Etat ! »


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

jean-jacques rousseau 11 juin 2015 18:30

@philouie
"Pouvez vous sérieusement soutenir qu’un gars avec un minimum de bon sens aurait accomplit les attentats contre Charlie Hebdo dans le but de déstabilisation des valeurs et d’un système organisé ?
Pour moi, ce serait un crétin. ce qui s’est passé ensuite montre que les conséquences réelles de l’attentat est à l’opposée des conséquences supposément attendues.
« 

1. Je ne parle pas de bon sens mais de subversion.
C’est à dire d’une entreprise de déstabilisation qui suppose la manipulation à la fois des excécutants et du public. Les exécutants qui doivent s’imaginer agir pour une bonne cause (au choix : la défense de la religion, la libération du pays, la lutte contre le communisme, etc.) et que l’on va entrainer dans le projet par le bourrage de crane, un discours fanatique, par une formation paramilitaire, en mettant à leur disposition des armes et explosifs, en désignant une cible exposée, des infrastructures sensibles, un plan d’action, etc. Le public que l’on va choquer et émouvoir et dans cette instant de stupeur (v. shock and awe) désigner une victime évidente à sa colère (Les communismes, les musulmans, etc.). Rien dans ce sénario n’a de relation avec le bon sens ou le savoir vivre, tout est affaire de manipulation mentale, de provocation et de psychopathie.

2. Pour vous ce serait un crétin qui joue la carte du terrorisme. Pourquoi ? Parce que vous vous situez au niveau zéro de l’analyse et de la réflexion. Vous confondez l’acte lui-même et la subversion proprement dite. Bien sûr que pour aller poser une bombe ou tuer des gens on ne recrute pas des génies ou des diplomés de science politique. Car ces gens là comprendraient assez vite qu’ils sont manipulés et arriveraient à déjouer le scénario du film qu’on essaie de tourner dans leur dos. Si vous voulez faire ce distinguo vous commencerez à comprendre pourquoi la sagesse populaire dit : »En toute chose, il faut considérer la fin«  ou »Le coupable est celui à qui le crime profite".
En clair si les conséquences réelles de l’attentat [sont] à l’opposé des conséquences supposément attendues : comment pouvez-vous savoir que ces conséquences réelles ne sont justement pas celles qui sont attendues par les instigateurs et les commanditaires du terrorisme ? Par exemple dans le cas de la gare de Bologne l’enquête tend à prouver que ce ne sont pas les communistes, mais l’extrême-droite qui était derrière.

Dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation révèle :

« l’existence d’une vaste association subversive composée, d’une part, par des éléments provenant des mouvements néo-fascistes dissous, tels Paolo Signorelli, Massimiliano Fachini, Stefano Delle Chiaie, Adriano Tilgher, Maurizio Giorgi, Marco Ballan, (...) et d’autre part, par Licio Gelli, le chef de la loge P2, Francesco Pazienza, le collaborateur du directeur général du service de renseignement militaire SISMI, et deux autres officiers du service, le général Pietro Musumeci et le colonel Giuseppe Belmonte. On leur attribuait (...) d’un côté de vouloir subvertir les équilibres politiques constitutionnels, pour consolider les forces hostiles à la démocratie, et de l’autre (...) de favoriser les auteurs d’entreprises terroristes qui pouvaient s’inscrire dans leurs plans3. »

source Wikipédia

C’est la même chose pour l’affaire Aldo Moro dont l’assassinat faisait partie d’une manip’ de l’extreme-droite et des services secrets US (disposant de la complicité de ses adversaires politiques au gouvernement).
"Pendant les années 1970, Moro porta son attention sur le projet d’Enrico Berlinguer de Compromis historique. Le dirigeant du PCI (Parti communiste italien) proposait une alliance entre les communistes et les démocrates-chrétiens à une époque de grave crise économique, politique et sociale en Italie. Moro, qui présidait alors la Démocratie chrétienne, fut l’un de ceux qui contribuèrent à former un gouvernement de « solidarité nationale ».
[...] Il est néanmoins établi que le gouvernement italien, conseillé par des fonctionnaires américains, a délibérément fait échouer les négociations. Dans un documentaire d’Emmanuel Amara (2006) réalisé pour la série de France 5, « Les derniers jours d’une icône », Steve Pieczenik, un ancien négociateur en chef américain ayant travaillé sous les ordres des secrétaires d’État Henry Kissinger, Cyrus Vance et James Baker, raconte comment il a participé au court-circuitage des négociations afin qu’elles n’aboutissent pas, avec comme recours éventuel de « sacrifier Aldo Moro pour maintenir la stabilité politique en Italie. » « J’ai instrumentalisé les Brigades rouges pour tuer Moro », ajoute-t-il.« source Aldo Moro

Vous imaginez bien que de telles manipulations a base de terrorisme ne sont pas à la portée du premier crétin venu. Et que leur efficacité dépasse de loin ce que vous pouvez supposer puisqu’on est devant une véritable manipulation de l’histoire et de la politique nationale.

- Oui. d’ailleurs c’est ce qui s’est passé dans le cas de CH : renforcement des moyens militaires et de la sécurité. Donc si quelqu’un avait commis l’attentat dans ce but là, il aurait tiré le Jackpot.

3. Quand on vous parle de manipulation d’ordre politique vous répondez »marchands de portes blindées et de gilets pare-balle". Vous etes sûr d’avoir compris le sujet ?

 - Mais si vous observer les choses vous verrez que vous pourrez très bien supprimer à la fois la santé, l’éducation et les équipements, tant que vous ne touchez ni à l’armée, ni à la police, il reste l’état. On appelle ça, d’ailleurs, une dictature.

4. Non. J’observe les choses et plus je le fais, plus je vois que la stabilité d’un Etat tient à la synergie entre des éléments différents tels que le social, la culture, l’économie, etc. Si un Etat pouvait rester stable sans se soucier de cette synergie cela se saurait. Les gens qui avancent cette thèse d’un Etat-gendarme, loin des préoccupations concernant la santé publique, l’éducation, l’emploi, la culture, etc ne sont pas des gens sérieux. Leur proximité avec l’extreme-droite et les thèses néo-conservatrices suggèrent au contraire leur implication directe ou indirecte avec le projet de déstabilisation de l’unité nationale et d’ingérence étrangère de type impérialiste.

En raison de mon point précédant, je pense que votre conclusion est fausse. Je pense qu’il est plus facile, et de nombreux exemples le montrent, de gouverner par la terreur, la menace et la destruction que de le faire en favorisant la paix, l’instruction et les services de santé. Les grands perdants du terrorisme sont les démocrates, jamais l’état.

5. Parlez-en avec des syriens, des irakiens, des afghans. Tous ces pays où l’Etat s’est effondré et où les services publics sont au minimum, personne ne gouverne plus rien. Cette anarchie est néfaste pour tout le monde SAUF pour ceux qui voulaient se débarrasser de ces Etats comme puissances régionales et foyers de développement économique et culturel.

6. Je n’ai pas pour habitude de perdre mon temps à répondre à des trolls. Si je le fais avec vous c’est pour contrecarrer le discours du sieur ULESKI qui me semble hautement suspect. Je ne suis pas loin de penser que sous cette couverture sympatoche d’anarcho-libertaire se cache un agent provocateur proche de l’extrême-droite et du terrorisme international made in USA.

[Fin de la communication]


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès